«M'thouem, bourek, kesra et... Bouakkaz» «Les supporters ont compris qui est dans le vrai et qui est l'arnaqueur, soit l'homme à la bouée» Il est certain que Omar Ghrib passe un mois de Ramadhan difficile... Très difficile, même. Je me lève très tôt le matin et je n'arrête pas de courir à droite et à gauche pour que le Mouloudia relève la tête. Je passe mes journées à aplanir les conflits et régler les problèmes. Avec le recrutement que vous avez effectué, nous pouvons dire que le MCA est sur la bonne voie, n'est-ce pas ? Je l'espère vivement, car ça n'a pas du tout été facile le recrutement. Maintenant, le club est sur de bons rails. Les supporters savent maintenant qui aime vraiment le Mouloudia et qui ne vit que de bluff. En plus d'avoir gardé les cadres de l'équipe, comme Zeddam et Chaouchi, j'ai réussi à enrôler des internationaux, à l'instar de Hachoud et Metref. Le recrutement de Metref était pour le moins compliqué... Non, car les choses s'étaient bien déroulées depuis le début. Il y a eu, certes, du retard concernant sa signature, mais tout est rentré dans l'ordre. Le mois de Ramadhan a été fructueux vous concernant. Qu'en pensez-vous ? Vous avez entièrement raison .Tout ce que j'ai entrepris a été couronné de succès et je souhaite que cela dure. Qui mène pour le moment, vous ou le jeûne ? Disons que pour le moment, c'est un score de parité. Je ne sais pas comment les choses vont évoluer. Fumeur ? Pas du tout. Calme ou nerveux ? Très calme. Fainéant ou actif ? Fainéant ? Très actif même. Je dors après la prière d'El Fedjr et je me réveille à 9 heures. Tout cela à cause du Mouloudia ? Absolument. A cause du Mouloudia, j'ai totalement négligé ma famille. Inch'Allah, le Mouloudia restera debout. Vous arrive-t-il de vous accrocher avec les gens en ce mois de Ramadhan ? J'évite au maximum les disputes. Je ne réponds pas aux provocations, quitte à être lésé dans mes droits. Que vous manque-t-il en ce mois de Ramadhan ? (Avec un grand éclat de rire...). De l'argent pour faire marcher le club ! Et aussi ? C'est tout. Dieu merci, nous avons pu régler les frais de stage et avancer de l'argent aux anciens joueurs. Nous avons aussi réussi à payer nos recrues. Disons que tout le monde est content et c'est là l'essentiel. Il y a quand même des choses qui vous manquent... La chaleur familiale. Figurez-vous que je ne vois ma mère qu'une fois par mois et mes enfants pendant de courts moments, la nuit. A quel âge avez-vous commencé à jeûner ? 12 ou 13 ans. Ce n'était pas un peu tard ? Non, c'est l'âge recommandé par tous les spécialistes pour débuter le jeûne. Il y en a même qui l'observent bien plus tard. Vous est-il arrivé de rompre le jeûne en cachette, avant l'Adhan ? Alors là, pas du tout. L'une des qualités de Omar Ghrib est qu'il accomplit son devoir de bon musulman comme il se doit. Il m'arrivait de faire des voyages en Italie et en Espagne tout en respectant scrupuleusement le jeûne. On nous a dit que vous aimez rôder dans les marchés et plus particulièrement celui de Bouchaoui. Qu'en est-il ? (Rires) C'est vrai, au point où des gens n'ont pas hésité à dire que j'avais acheté un appartement à Bouchaoui. Disons que c'est par habitude. Il n'est pas question pour moi de changer de boucher ou de marchand de légumes. Où habitez-vous ? Ce n'est pas un secret. J'habite à Chéraga, du côté de Dar Diaf. Pourquoi Omar Ghrib ne fait-il pas son marché à Bab El Oued ? C'est une question d'habitude. Il m'arrive de faire un tour du côté du marché de Bab El Oued, mais sans faire de courses. Quel est votre plat préféré ? Sans hésiter, m'thaouem. Chorba frik ou vermicelle ? Frik. Préférez-vous les plats de la maman ou ceux de votre épouse ? Tout ce que prépare la maman est succulent. D'ailleurs, je dois dîner avec elle ce soir. Brik ou bourek ? Bourek, bien sûr. Hamoud ou Coca ? Hamoud. Zlabia ou kalb ellouz ? Kalb ellouz et uniquement celui de Mokhtar Kentir de la place des Martyrs. Thé ou café ? Café. L'ben ou raib ? L'ben. Matloû ou kesra ? Kesra. Viande de veau ou d'agneau ? Les deux, et cela dépend bien sûr des plats qu'on a à préparer. Où se trouve Omar Ghrib au moment de l'appel à la prière ? Assis à table, à compter les minutes qui nous séparent de l'Adhan. Je dois préciser que le repas en famille n'a pas son pareil. Rancunier ou tolérant ? Très tolérant et par la même occasion, je veux, en ce mois de Ramadhan, pardonner à tous ceux qui m'ont causé du tort. Nous croyons savoir qu'il existe une personne à qui vous ne pardonnerez jamais... Ah ! Je vois de qui vous voulez parler. C'est « l'homme à la bouée». Je ne lui pardonnerai jamais, c'est certain. La France a envahi l'Algérie en entrant par Sidi Fredj et lui, il a voulu en faire de même, mais par Moretti. Il est, paraît-il, encore en train de ramer. Et vous vous dites tolérant ! Il y a des limites, mon frère. Jusqu'à l'heure actuelle, je n'ai rien compris à sa stratégie. Il vient le jeudi et repart le samedi soir. Il n'est jamais là quand les banques sont ouvertes. Il a exhibé des chèques de banques qui n'existent pas en Algérie. Ce personnage fait partie du passé, car le Mouloudia a décollé et les supporters ont compris qui est dans le vrai et qui est l'arnaqueur, soit l'homme à la bouée. D'ailleurs, je vais vous faire une confidence, cette personne ne remettra plus jamais les pieds en Algérie. Etes-vous prêt à lui pardonner, si vous vous retrouvez à ses côtés autour d'un repas ? Il n'y a pas de risques à ce qu'on se retrouve au même endroit et encore moins autour d'une même table. Si par malheur cela se produit, je ne mangerai pas. Avez-vous pensé à effectuer une Omra en ce mois de Ramadhan ? J'ai pensé effectuer une Omra avec ma mère au mois de Ramadhan. C'était lors de l'année où nous avons conquis le titre de champion. Je m'étais alors accroché avec Raouraoua à cause des 500 millions qui revenaient au Mouloudia. Mon projet est alors tombé à l'eau. Vos relations avec Raouraoua sont maintenant excellentes, n'est-ce pas ? Elles sont au beau fixe. Force est de reconnaître que Hadj Raouraoua est un grand serviteur du football national. On croit savoir que vous avez servi d'intermédiaire pour aplanir les divergences entre lui et certaines personnes. Le confirmez-vous ? C'est un devoir. C'est à nous responsables de club de nous impliquer pour aplanir tous les conflits. Comptez-vous effectuer le pèlerinage à La Mecque ? L'année prochaine, si Dieu le veut, accompagné de mes parents. Quels sont les actes de charité que vous effectuez en ce mois de Ramadhan ? Désolé, je ne te dirai rien à ce sujet. On dit chez nous de faire du bien et de l'oublier. Qu'est-ce que vous ne tolérez pas chez les Algériens ? Le fait qu'ils se bagarrent pour des futilités. Le comble, c'est que dans la soirée, les comportements sont tout autres. Quel est votre défaut au mois de Ramadhan ? Je ne parle presque pas. Vers qui vont vos prédications au moment de la prière ? Vers mes parents et je veux que Dieu leur prête longue vie. Et aussi pour que les caisses du club soient un peu plus pleines... C'est vrai, pour pouvoir régulariser tous les joueurs. Avec qui voudriez-vous être à table pour les repas ? Tous les membres de ma famille. Rien ne remplace l'ambiance familiale. Je souhaite avoir plus de temps à consacrer à ma famille. Ce sera pour quand ? Quand le Mouloudia sera stable. Quel est votre programme télé préféré ? Croyez-moi, je n'ai pas du tout le temps de regarder la télévision. Je rentre un quart d'heure avant l'Adhan, pour ressortir une demi-heure après. Tout cela pour le Mouloudia. Je prends quand même le temps d'apprécier Kamel Bouakkaz. Jeux de cartes ou dominos ? Ni l'un ni l'autre. C'est simple, je n'ai pas de temps pour cela. Parfois, ce sont les négociations avec Hachoud, d'autres fois, avec Metref. Auparavant, c'était le recrutement de Lewig. Cela n'en finissait pas. Justement, vous étiez sur le point de limoger l'entraîneur. Un commentaire ? A chaque fois, il avait quelque chose à redire. Une fois, c'était le terrain, une autre fois l'éclairage. Un autre jour, c'était les équipements. Cela n'en finissait pas. J'ai été clair avec lui. Il avait le choix entre continuer à travailler dans ces conditions ou partir. Les choses se sont arrangées par la suite. Optimiste donc pour le prochain exercice ? Nous avons raté de peu le titre africain, la saison passée. Pour ce qui est de l'exercice à venir, nous ne pouvons qu'être optimistes quand on dispose d'un effectif aussi riche que le nôtre. Est-ce que vous rôdez dans la cuisine avant l'Adhan ? Je n'en ai pas l'occasion, puisque je rentre à la maison un quart d'heure avant. J'ai juste le temps de rejoindre ma place à table. Que pensez-vous de ceux qui balancent des sachets poubelles par la fenêtre ? Cet acte fait preuve d'un manque d'éducation et de civisme. Ce genre de comportement doit être puni. Et les gens qui font de la vitesse à l'approche de l'Adhan ? Que gagnent-ils à mettre en danger leur vie et celle des autres ? Ce sont tout simplement des inconscients et la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur. Que feriez-vous s'il vous restait 5 minutes à vivre ? Prier Dieu et lire des versets du Saint Coran. Qui gagnera le championnat ? Boulahbib et Hamar ont donne, sur les colonnes du Buteur, les faveurs de leurs pronostics au Mouloudia. Vous croyez qu'ils se trompent ? Peut-être qu'ils veulent vous mettre la pression. Une seule chose peut nous empêcher de ne pas être champion, c'est de ne pas jouer au stade du 5-Juillet. Il paraît que les supporters vous ont félicité après la signature de Metref. Qu'en est-il ? C'est vrai, et j'ai même ravi la vedette à Metref. Omar, saha f'tourek et merci. C'est moi qui vous remercie. Saha f'tourkoum à vous et à tous les Algériens.
