3ème partie Il s'agit de parvenir à mettre en place une conception selon laquelle la comptabilité est désormais une technique quantitative de gestion et une conception plus dynamique tranchant avec la conception statique caractérisant le plan comptable national (PCN) qui datait de l'époque socialiste prônant un mode de gouvernance qui est resté fermé sur lui-même avec une norme nationale sans évolution. En effet, l'Algérie n'était pas dotée d'une norme comptable universelle alors que la comptabilité a évolué au plan international notamment, dans beaucoup de pays qui ont opéré des normalisations comptables avec l'évolution des mutations politico-économiques. La comptabilité, bien quelle soit, aujourd'hui, utilisée dans tous les secteurs d'activité économique, reste très peu développée et transparente; une des principales préoccupations dans la bonne application du NSCF. En effet, le plan comptable national (PCN), après trente quatre années d'application dans les entreprises Algériennes, a acquis un caractère et des réflexes de la gestion socialiste des entreprises (GSE) voire institutionnel. Il est en effet, difficile de dissocier la comptabilité des sociétés de la comptabilité publique dans la mesure nous avons sacrifié l'aspect économique et financier comme l'atteste aujourd'hui, la réalité de la politique de gestion de nos entreprises où elles dépensent sans pour autant gagner en création de valeurs, développement et en innovation. C'est ce qui a précipité la dissolution d'un nombre important d'entreprises publiques en se basant principalement sur leur situation comptable, où les bilans ressortaient un actif net négatif qui apparaît au niveau des fonds propres et ce sans la prise en compte de l'approche économique, aujourd'hui bien cernée et bien située dans le NSCF par référence à la juste valeur. Le PCN, par contre, reposait sur la valeur historique et ceci est évidemment une déformation de la valeur réelle de l'entreprise par rapport aux évolutions du marché A cet effet, le NSCF est très ouvert sur l'universalité, la créativité et traduit mieux la réalité économique et financière des entreprises par rapport à l'actuel plan comptable (PCN). Autrement dit, le NSCF est toute l'économie et fait du comptable, le véritable économiste de l'entreprise. Là encore, le NSCF aura pour incidence une évolution positive dans la structure bilancielle surtout vers le haut du bilan pour la rentabilité économique et des capitaux par rapport à l'actuel plan comptable (PCN). Un instrument conçu pour une économie d'option socialiste, alors, jusqu'ici appliqué dans une économie de marché depuis l'avènement des réformes économiques et politiques en 1989. Il est toutefois utile de savoir que la comptabilité se définit comme étant un système d'organisation et d'analyse de l'information de gestion des entreprises et de fournir un ensemble d'informations économiques et financières aux besoins de divers utilisateurs : les pouvoirs publics, les banques, les investisseurs, l'administration fiscale, les actionnaires et les syndicats. Le NSCF de par la structure sur laquelle il s'appuie, comporte des normes comptables internationales aux nombres de : IAS (international Accouting Standards) 40 normes, et en IFRS (international Financial reporting standard) (07) et composé d'une nomenclature de comptes dit plan comptable, structurés en sept classes permettant la production des états financiers (Bilan, compte résultat, le tableau des flux de trésorerie, le tableau de variation des capitaux propres) l'ensemble fondé sur : a. Des principes comptables sur la base de huit à savoir : comptabilité d'engagement – intelligibilité – fiabilité - coût historique –continuité d'exploitation – pertinence – comparabilité - prééminence. b. Les normes comptables portent sur les règles d'évaluation et de comptabilisation des actifs, des passifs, des charges et des produits ainsi que sur le contenu et le mode de présentation des états financiers. En somme, il permet de renseigner la situation financière, la performance et la variation de la situation en général de l'entreprise conduite dans quatre objectifs économique-juridique-fiscale et contrôle (interne et externe). A ce titre, le passage de l'actuel plan comptable (PCN) au nouveau système comptable et financier (NSCF) va s'effectuer sur la base du bilan comptable au 31/12/2009 et ne doit pas se limiter à une simple opération de transposition ou de correspondance des comptes. Mais la problématique est de bien utiliser le NSCF en tant que système et comme étant une nomenclature de comptes car les comptes du PCN et NSCF n'obéissent pas aux mêmes règles d'évaluation et de comptabilisation et aux mêmes fondements à savoir on passe d'une norme nationale à idéologie socialiste à des normes internationales fondées sur un plan comptable à idéologie ultra- libérale. le NSCF pose au départ un problème de vérité des bilans économiques et financiers notamment, adaptés à l'économie internationale en matière de transparence et de correspondance des comptes qui ne peut être solutionné que sur la base d'une analyse et d'un retraitement critique aux plans techniques et économiques pour donner une traduction ou un cadrage conforme à une application rétrospective et prospective selon les normes IAS/IFRS. Cela dit, il est attendu une véritable révolution comptable créative et performante à l'heure où l'actualité braque ses feux sur la restructuration organique et financière des entreprises et il y va ainsi de la pérennité du système économique et financier du pays. Nous avons là, un défi urgent à relever dés lors une question fondamentale surgit celle de pouvoir, Comment nos entreprises pourront-elles devenir des interlocuteurs avec les investisseurs et les sociétés étrangères qui maîtrisent et contrôlent les marchés, les capitaux, les technologies, les sciences, les techniques de gestion au niveau mondial ? Donc, vont-elles s'organiser en conséquence pour s'imposer au lieu de continuer à subir. Ainsi l'application du NSCF doit retenir le plus notre attention en effet, comme étant un élément-clé et marque une nouvelle étape dans le processus de l'intégration de nos entreprises à l'économie internationale par qui une approche Algérienne plus réaliste doit s'instaurer et évoluer pour se mettre en cohérence avec les réalités économiques mondiale ainsi, à donner la viabilité et la vitalité à notre système comptable et financier. Partant, quels types d'actions ou de moyens à préconiser pour y parvenir et s'assurer d'une fiabilité aussi sûre que possible vers le passage au NSCF, d'où l'importance de tenir compte au préalable d'entreprendre une préparation bien établie et bien introduite afin de concrétiser dans les meilleures conditions possibles, l'application du passage de l'actuel plan comptable (PCN) vers le nouveau (SCF). Ce travail va permettre également aux entreprises Algériennes de faire le point de leur situation économique et financière par rapport aux entreprises des pays développés. D'où il découle du rôle de la comptabilité devant désormais s'aligner à la réalité économique. Cette démanche vise essentiellement une approche pratique et s'avère d'un aspect important du préalable passage du PCN au NSCF pour une revue systématique des comptes sociaux clos au 31/12/2009 afin de disposer d'une analyse économique et financière répondant au mieux à une optimisation du passage PCN/NSCF au 01/01/2010. Notamment, il s'agit de revoir toute la comptabilité nationale (PCN) sur la base d'un examen rétrospectif et de disposer d'une comptabilité assainie de toutes les faiblesses du passé et adaptée aux nouvelles réalités économiques selon cette revue en normes comptables internationales IAS/IFRS et apte à répondre efficacement à toutes les attentes de l'entreprise en matière de pilotage aux regards des nouveaux besoins génères par l'économie et la finance que connaît le monde de l'entreprise. En effet, il sera ainsi question de mettre en œuvre un nombre d'actions essentielles pour une bonne application notamment le travail à faire dans le passage et dans la mise en place du nouveau système comptable et financier (NSCF). Et va contribuer certainement à moraliser l'économie et la gestion de nos entreprises. I. Au plan pratique (cohérence • L'élaboration de plans comptables sectoriels (adaptés à chaque secteur ou chaque entreprise). • La mise en place d'un centre de traitement informatique indépendant et autonome des structures de l'entreprise surtout en ce qui concerne la fonction finance et comptabilité. • La comptabilité au 31/12/2009 doit être suffisamment détaillée et retraitée par nature, destination et sans compensation aucune sur la base de sous-comptes voire en sous-sous-comptes puisque généralement l'outil informatique est disponible. Et ce, afin d'assurer l'adaptation et la comparabilité notamment, rendre les donnes comptables et financières comparables dans le temps et l'espace dans l'harmonisation comptable et financière internationale. • Etablissement d'un tableau de correspondance entre les comptes PCN et ceux du NSCF sur la base de la balance générale des comptes arrêtée au 31/12/2009. • La prise en compte des actifs et passifs non comptabilisés au 31/12/2009. • L'élimination des actifs et passifs comptabilisés au 31/12/2009 et qui ne remplissent pas les conditions de comptabilisation par le NSCF l'impact de ces retraitements est imputé au niveau des capitaux propres, compte 11 ajustements résultants du retraitement PCN/NSCF. • Présentation en annexe des explications détaillées de l'impact du passage aux nouvelles normes comptables sur la situation financière, la performance financière et la présentation des flux de trésorerie. • Le reclassement des comptes d'actifs et compte de passif en comptes courant ou non courant tel que prévu par la nomenclature des comptes du NSCF. • Etablissement d'un bilan d'ouverture au 01/01/2010 conforme au NSCF. • De disposer des indicateurs macro-économiques. • De disposer des indicateurs boursiers.et données du terrain). • Enfin, la lecture technique du NSCF est plus que souhaitée pour la bonne compréhension du NSCF notamment la moralisation et le développement de la profession comptable ainsi, de gérer et maîtriser les normes comptables internationales dans l'économie, la gestion et le contrôle des capitaux. II - Au plan encadrement, réglementaire, déontologique ou d'actions valorisantes. • Le conseil national de la comptabilité (CNC) doit publier des rapports périodiques sur l'évolution du NSCF et la profession comptable. • La mise en place d'un observatoire de la profession comptable. • La diffusion des avis ou des directives comptables. • La publication d'une revue gestion et comptabilité ou économie et comptabilité, sinon un bulletin de liaison ayant trait aux nouvelles du SCF comme étant un espace pour un échange de vue et d'expériences sur les problèmes d'application ainsi de réflexions complémentaires au développement du SCF en Algérie où pouvant s'exprimer les comptables, les financiers et tous les acteurs du monde de l'entreprise. • S'intéresser à tous ce qui est publié sur la gestion, la comptabilité et l'économie. • Le recrutement d'un spécialiste en droit des affaires au sein de chaque entreprise. • La formation du profil du directeur financier et comptable (DFC) et du chef comptable. • Créer une structure spécialisée en conseil gestion et gestion de l'information, une fonction de soutien stratégique pour l'application effective du NSCF. • La révision comptable doit retrouver sa place au sein de nos entreprises. • Veiller à la stabilité des structures de l'entreprise et surtout celle de la direction financière et comptabilité (DFC). • La mise en place d'une politique des transactions intra-groupes. • Le recrutement à titre contractuel de cadres comptables de haut niveau parmi ceux ayant une expérience et une formation en PCG (plan comptable général Français). • Actualisation des connaissances par l'organisation des rencontres, séminaires, formations…etc. • Création des centres de recherches (Economie, comptabilité et finances) • La spécialisation en économie d'entreprise (droit des affaires, comptabilité etc..) au sein de la justice et les corps auxiliaires (avocats, notaires …) Tout cela, nous amène donc de passer à un nouveau modèle de management au regard du Nouveau Système Comptable et Financier, à savoir le développement de nouvelles compétences et d'une gestion adaptée aux normes internationales. Ainsi, le NSCF constitue un outil de gestion particulièrement élaboré et proche du cadre conceptuel du plan comptable Français (PCG) et nécessite beaucoup d'exercices pour les comptables, car il constitue un changement profond par rapport à l'actuel Plan comptable PCN. En effet, la construction des comptes du Plan comptable national (PCN) est établie sur une signification par classe, ou un compte par classe alors que, le NSCF a une signification par compte et par agent économique dans une même classe, son application effective comme étant un système d'organisation et un ensemble de règles et de normes, permettant d'assurer correctement les fonctions financières et comptables d'une entreprise et non seulement un moyen d'utilisation du plan comptable à des fins d'imputation d'une facture ou d'une opération de trésorerie. Ceci dit, il s'agit d'une grande occasion pour nos entreprises de la mise à niveau de leur gestion, aux normes et aux pratiques internationales plus assorties de sûreté et d'expertise. • L'organisation insuffisamment cernée dans sa dimension comptable et de transparence. • Le comptable d'entreprise n'a pas encore actualisé sa formation théorique avec la pratique et les connaissances, afin d'être au mieux de ses capacités et ses aptitudes d'analyse, de synthèse, de communication et de rigueur dans l'exercice de ses responsabilités. En effet, il ne suffit plus de savoir tenir des livres comptables ou passer des écritures, il faut en outre, saisir et comprendre les objectifs de l'entreprise et de la maîtrise des problèmes industriels, commerciaux, financiers, juridiques et de marché, devant permettre d'assurer à l'entreprise la rentabilité des capitaux dans la gestion et le développement. • Le NSCF, fait davantage appel à un haut niveau de culture économique et de la maitrise de la langue de travail, actuellement le français qui demeure prédominant dans la pratique et qui n'est pas assez maîtrisé pour la plupart de nos comptables pour une lecture technique. • Le PCN n'a ni professionnalisé la gestion des entreprises, ni avoir généré des professionnels en comptabilité, notamment, aux regards des nouveaux besoins générés par les mutations économiques et financières. • L'actuel plan comptable (PCN) n'a pas fait l'objet d'une normalisation comptable importante ou d'une évaluation et ce depuis sa promulgation en 1975. Il mérite l'ouverture d'un débat à tous les niveaux de nos entreprises, pouvant répondre aux nouveaux besoins ou perspectives attendues dans l'application effective du NSCF et marquera certainement une première évaluation d'expérience comptable en Algérie depuis son indépendance, dans la mesure ou, nous devons en tirer tous les enseignements et prendre les mesures appropriées, notamment de redressement, d'amélioration et de développement. • Un manque important en matière d'expérience et de maitrise des techniques de consolidation des bilans des sociétés, de groupe qui nécessitent à effectuer d'importants exercices comptables. • L'état d'esprit notamment les aspects sociologique et psychologique en milieu professionnel, est loin de répondre aux besoins d'une culture comptable. • Les procédures actuelles résultent pour la plus grande partie, de l'époque de la gestion socialiste des entreprises (GSE) • Un déficit dans les connaissances de l'économie d'entreprise et qui nécessitent d'être renforcées et développées davantage dans l'application et l'évolution du SCF. • Les structures gestionnaires peu sensibilisées à l'importance et au rôle de la comptabilité et ne leur accordent de l'intérêt qu'en cas de besoin urgent. • Il va sans dire ce n'est plus une chose aisée pour assurer au NSCF sa cohérence et sa clarté, pour la vérité des bilans des entreprises aux normes internationales, vu l'absence d'esprit et de culture d'entreprise où le niveau professionnel et le mangement reste négatif. En effet, le Nouveau Système Comptable et Financier n'aura de sens que si on lui applique les réalités économiques et financières. *ABACI M'HAMED est Directeur Financier. EBT Zone industrielle de Tiaret.
