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La leçon de l'expérience pour les régimes du Maghreb Eviter les tensions sociales par la démocratisation et l'intégration
Publié dans Le Financier le 17 - 01 - 2011

I- Le Maghreb correspond à l'Afrique du Nord-Ouest, délimitée au Nord par la Méditerranée et au Sud par le Sahara. La superficie totale de l'UMA est de 5.8 millions km2 représentant 4,3 % de la superficie mondiale et dépassant de près de 80 % la superficie de l'Union européenne. Durant les cinquante dernières années, la population des pays de l'UMA a augmenté à un taux d'accroissement moyen de 3,2 % par an passant de moins de 30 millions en 1960 à 60 millions en 1989 et environ 90 millions en 2010. Le total du PIB du Maghreb en moyenne 2008/2009 est de 380 milliards de dollars, montant dérisoire comparé à un petit pays comme la Corée du Sud dont le PIB a dépassé 1.100 milliards de dollars. Le PIB du Maghreb représente environ 80% du PIB de la Belgique dont la population ne dépasse pas 10 millions d'habitants ou le PIB du Japon de plus de 4.900 milliards de dollars pour une population un peu supérieure à celle du Maghreb de 127 millions d'habitants, sans compter le PIB des USA de 14.545 milliards de dollars ou celui de la communauté économique européenne de 18.285 milliards de dollars.
Le volume global des échanges entre les Etats membres du Maghreb est très faible, ne dépassant pas 3 pour cent moyenne 2008/2009, celui entre les pays arabes 6% et le commerce intra africain ne dépassant pas 10% dont pour l'Algérie 1% de ses échanges. Une étude réalisée par le Secrétariat de l'Union du Maghreb Arabe ( UMA) courant 2009 a montré que l'intégration économique dynamiserait l'investissement local et étranger en permettant la création d' un nombre important d'emplois dans une zone où il y a plus de trois (3) millions de chômeurs qui constituent 12% des actifs selon l'officiel mais en réalité beaucoup plus , plus de 20% touchant essentiellement les jeunes et depuis quelques années paradoxalement les diplômés. Aussi, la dynamisation des relations entre les pays du Maghreb ne sera possible que si les dirigeants ont une vision commune du devenir commun de leur population supposant un réaménagement profond des structures du pouvoir, la région pouvant devenir une région économique pivot, intégrant l'émigration ciment de l'inter culturalité et des échanges. Cette intégration peut être un sous segment de la dynamisation du continent Afrique enjeu du XXIème siècle qui habitera horizon 2025 plus de 1,5 milliard d'âmes dont son intégration selon une vision pragmatique et progressive est un défi majeur qui permettrait d'éviter ces images désolantes de jeunes fuyant tant le Maghreb que le continent Afrique à partir d'embarcations de fortune . Ce sera une condition sine qua non, afin de peser dans les grandes décisions internationales, les micros Etats en ce XXIème siècle n'ayant que peu d'impacts.
Pour éviter sa marginalisation, et surtout les tensions sociales, le Maghreb doit au minimum quadrupler son produit intérieur brut entre 2015/2020 avec un PIB global d'au moins 1.400 milliards de dollars à prix constants 2011. Cela est possible pour peu que la volonté politique existe d'aller vers un Etat de droit, une gouvernance rénovée, la revalorisation du savoir loin des rentes, le mal étant avant tout en nous. Cela passe par des politiques, des réformes institutionnelles, la stabilisation macro-économique étant éphémère sans réformes de structures.
II.- C'est que les évènement en Tunisie auront des conséquences géo stratégiques sur tout l'espace de l'Afrique du Nord d'une manière particulière et sur les pays arabes d'une manière générale , du moins les pays à fortes populations et pas à court terme sur les micro Etats du Moyen orient avec des revenus en hydrocarbures trois supérieurs à ceux de l'Algérie pour une population moindre que la wilaya d'Alger . C'est dans ce contexte qu'il serait hasardeux pour les régimes du Maghreb de considérer leur population sous l'angle strictement de tubes digestifs, des louanges de certains organismes internationaux qui d ‘ailleurs reprennent souvent à la lettre des données statistiques préfabriqués des officiels déconnectés des réalités économiques et sociales. Le développement des espaces de libertés, la démocratisation des décisions conditionnent largement la lutte contre la corruption qui prend des proportions alarmantes au Maghreb avec une concentration du revenu national au profit d'une minorité rentière, un monopole privé mafieux qui se substitue au monopole public du passé source de rentes, influant sur la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité. Les gouvernements au Maghreb doivent à tout prix éviter d'avoir un mépris pour leurs peuple et notamment leur jeunesse, comme cette banalisation des harragas ces jeunes quia achètent la mort, mais attention les harragas ne touchent pas seulement les défavorisés, les enfants des dirigeants qui donnent d'ailleurs de fausses leçons , ou d ‘une certaine couche riche, installés à l' étranger par leurs propres parents pour gérer leurs affaires, sont eux mêmes des harragas dorés qui n'ont pas risqués leurs vies. Mais également les jeunes filles du Maghreb qui ont connu un succès plus important à l'école et dont la frustration se manifeste sous d'autres formes. Il serait malsain pour les régimes du Maghreb de considérer leur peuple comme un peuple mineur la jeunesse maghrébine étant capable de miracles comme le montre l'expérience tunisienne , pour peu que les gouvernants lui tiennent un discours de vérité grâce à une nouvelle communication, une gouvernance rénovée, la valorisation du savoir et de l'intelligence et une réorientation de leur politique socio-économique conciliant l'efficacité économique et une profonde justice sociale ce qui suppose des réaménagement dans les structures du pouvoir car l'économie est avant tout politique. La vision dictatoriale des choix est dépassée étant à l'ère de la mondialisation et d'Internet ( on a pu parler pour la Tunisie du renversement de l'e x président par Internet) comme le montrent, avec des régimes différents, la réussite des pays émergents qui construisent une économie de marché concurrentielle maitrisée, le monopole public ou privé étant néfaste, et ce grâce au rôle stratégique de l'Etat régulateur, l'économie de marché ne signifiant pas anarchie, tout monopole qu'il soit public ou privé étant néfaste à l'économie. L'important est le développement des espaces de libertés de la société civile, de nouveaux réseaux crédibles, la sécurité d'un pays étant l'affaire de tous. Il est de plus en plus nécessaire de moraliser les institutions et les pratiques par la démocratisation des décisions. La concertation et dialogue permanent deviennent urgents entre les véritables forces vives du Maghreb et non des organisations fonctionnarisées, aux ordres, figées incapables de mobiliser, vivant grâce au transfert de la rente et non sur les cotisations de leurs adhérents, (vivant plus à aux télévisions officielles ou par des interviews dans des bureaux feutrés). Pour le cas de l'Algérie, en panne d'imagination, il est faux de parler d'un chahut de gamins (c'est un lourd avertissement), d'assimiler les Algériens à des tubes digestifs de s'appesantir uniquement sur l'huile et le sucre, la jeunesse ayant exprimé d'autres aspirations. La démocratisation des décisions est urgente, si l'on veut éviter d'accentuer le divorce Etat/citoyens les dernières mesures gouvernementales bureaucratiques sans concertation, depuis la loi de finances complémentaire 2009 ayant montré leur inefficacité, Comme les derniers évènements ont montré l'inefficacité des réseaux officiels et l'urgence de nouveaux réseaux crédibles. Attention au syndrome tunisien comme le montre récemment l'immolation par le feu le 14 de plusieurs algériens en face de symboles de l'Etat. Pour terminer restons optimiste, en espérant une transition démocratique réussie en Tunisie. Pour sa part, le Maghreb a toutes les potentialités pour surmonter cette crise et être un acteur actif au sein du bassin méditerranéen et surtout son destin futur doit être de l'Afrique. Mais sans intégration, et démocratisation, les tensions sociales à toute la région à moyen terme seront inévitables. Les régimes maghrébins doivent dépasser leur vision étroite.
*Le Professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert international en management stratégique


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