C'est au spectacle d'une ville presque déserte, silencieuse, enneigée, aux chaussées «vernissées» par le verglas, que les constantinois ont été conviés, à leur réveil, mardi matin. La neige qui est tombée par gros flocons vers 1 h du matin, recouvrant la majorité des cités et des quartiers du Vieux Rocher et de ses environs d'une épaisseur de poudreuse de 5 à 15 cm, était accompagnée d'un froid glacial qui n'a pas tardé à former des plaques de verglas, interdisant (ou presque) toute circulation automobile au lever du jour. Une situation qui a encore une fois provoqué des taux d'absentéisme record dans les administrations et les unités industrielles, de même que dans de nombreuses écoles, la plupart des élèves étant incapables de rejoindre leurs établissements. Comme dans un éternel recommencement, il fallut attendre que de timides rayons de soleil parviennent à faire fondre la neige et le verglas, notamment dans les cités Daksi, Sidi Mabrouk et Zouaghi, ainsi qu'à Ali Mendjeli et à El Khroub, pour assister à la reprise des déplacements des personnes. Des déplacements qui demeurent périlleux pour les automobilistes, mais également pour les piétons puisqu'une source du CHU de Constantine a fait savoir que pour la seule matinée de mardi, 56 cas ont été admis aux urgences pour des blessures dues à des accidents de la circulation ou pour des fractures résultant de chutes causées par le verglas. Ce n'est qu'aux environs de 11 h que la vie trépidante de la capitale de l'est algérien a semblé reprendre ses droits, transperçant peu à peu l'étrange enveloppe silencieuse qui recouvrait la ville depuis l'aube.
