Le P.D.G. de la compagnie aérienne Air Algérie, Wahid Bouabdallah, est un homme comblé. Le plan de «restructuration» à court terme de cette compagnie aérienne, d'une valeur de 100 milliards de dinars, a été approuvé par le conseil interministériel, a annoncé, hier, Wahid Bouabdallah sur les ondes de la chaîne III. «Toutes les demandes émises par notre compagnie ont été acceptées et approuvées par le conseil interministériel. Nous allons bénéficier d'investissements de 100 milliards de dinars pour le développement à court terme, d'ici à 2014, de notre compagnie», se félicite-t-il. Wahid Bouabdallah, qui préfère parler de redéploiement du groupe au lieu de restructuration, précise que ces investissements seront consacrés, notamment, à l'acquisition d'une flotte de 15 nouveaux avions et de deux simulateurs ainsi que la formation du personnel naviguant. Il s'agit aussi de la modernisation des escales, de l'extension de la base de maintenance, de l'amélioration des prestations et du management et surtout de la révision à la hausse du capital de la compagnie. Abordant le mode de financement de ce plan de développement, il a révélé que la question sera examinée demain par le Conseil national d'investissement (CNI). «Nous avons demandé un financement du nouveau fonds national d'investissement avec des taux avantageux. La totalité du coût de l'acquisition des 15 nouveaux avions sera financée ainsi par un prêt sur 15 ans avec une période de différé de paiement de deux années et un taux d'intérêt préférentiel de 2,5%», révèle le P.D.G. d'Air Algérie. Sur sa lancée, il annonce que la compagnie va recevoir, dans les tout prochains jours, quatre nouveaux avions d'une valeur approximative de 70 millions d'euros. «Nous avons très bien négocié le contrat. Nous avons acheté les quatre avions à un très bon prix», signale-t-il. Concernant la situation financière d'Air Algérie, il déclare que durant l'exercice 2008, sa compagnie est passée du passif au positif. «Nous avons enregistré un bénéfice de 208 millions de dinars en 2008. C'est peu pour une compagnie de notre envergure, mais ça nous a permis de passer du négatif au positif», souligne-t-il. Sur l'épineuse question des prestations de service, qui ne sont pas à la hauteur, il concède l'existence de «carences», en particulier en matière de ponctualité des vols en raison du déficit en avions. Avec la réception des nouveaux avions, Wahid Bouabdallah promet, d'ores et déjà, une nette amélioration des prestations sur les vols de sa compagnie. Questionné sur une possible ouverture du capital, il a exclu cette option pour la compagnie-mère tout en précisant que certaines filières de cargo, à l'instar du catering (approvisionnement), pourraient être cédées à un sous-traitant. «Air Algérie est une entreprise stratégique. L'ouverture du capital ne va rien apporter de plus à notre compagnie», soutient-t-il. La compagnie a lancé, au début de l'année, un programme de filialisation de trois activités, en l'occurrence le catering, le frêt et la maintenance technique, rappelle-t-on. Le processus devra être totalement finalisé durant la fin du 1er semestre 2010. «La filialisation d'Air Algérie intéresse plusieurs compagnies étrangères. Dans le catering, les gens se bousculent, alors que pour l'activité fret et cargo, nous sommes encore à la recherche d'un partenaire stratégique», a annoncé, en avril dernier, le même responsable. Des négociations avaient été engagées avec des grandes compagnies aériennes étrangères, à l'exemple de Lufthansa, Iberia…et autres, pour la reprise de ces trois activités proposées à la filialisation. L'ouverture tourne dans une fourchette allant entre 10 et 30 % mais en offrant complètement le management au repreneur. Air Algérie envisage ainsi la filialisation de tout ce qui est service de sol. La période de différé de paiement ou différé d'amortissement est la période pendant laquelle aucun remboursement de capital n'est effectué. Seuls les intérêts et les frais seront prélevés à chaque échéance.
