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PEUT-ON LUTTER DURABLEMENT CONTRE LA CORRUPTION EN ALGERIE SANS STRATEGIE ET MECANISMES INSTITUTIONNELS DE CONTROLE TRANSPARENTS ?
Publié dans Le Financier le 20 - 01 - 2010

Dr Abderrahmane Mebtoul / Expert International – Economiste
La problématique du contrôle permanent durant la phase de la nouvelle politique économique algérienne implique le passage d'une économie à dominance étatique centralisée à une économie décentralisée, impliquant l'ensemble des acteurs économiques et sociaux, loin de toute injonction administrative de type bureautique, étouffant l'épanouissement des énergies créatrices. De ce fait, le contrôle institutionnel (Cour des Comptes, Inspection Générale des Finances IGF, Direction Générale des Impôts), sans parler des contrôles routiniers des services de sécurité, devra s'insérer dans ce nouveau cadre pour une moralisation de l'Etat lui-même par une plus grande démocratisation des décisions économiques, sociales et politiques solidaires, où chaque acteur a un rôle strictement défini.
1-Faiblesse du système d'information et difficultés de l'appréciation des performances
Certes, l'innovation du plan comptable national P.C.N. par rapport au PCG de 1957, en attendant la mise en place du nouveau système comptable courant 2010, s'inspirant de la nouvelle nomenclature européenne, (l'autre modèle comptable étant celui des Anglo-saxons) est d'essayer d'établir le pont entre la comptabilité nationale et la comptabilité de l'entreprise en mettant en relief un agrégat important, celui de la valeur ajoutée.
Comme la tenue obligatoire du bilan du compte d'exploitation et des 15 tableaux annexés ainsi que certaines masses classées par ordre décroissant de liquidité - fonds propres - investissement, stock - créances - dettes, charges - produit et résultat d'exploitation, par des recoupements permettent de calculer une batterie de ratios. Mais tout le décideur, il convient de se poser la question ci ces données sont fiables.
Ont-elles une portée qui permet des décisions cohérentes? Car l'expérience montre souvent des amortissements exagérés par rapport aux normes internationales pour des unités comparables, le gonflement de la masse salariale qui éponge la valeur-ajoutée, l'absence d'organigrammes précis des postes de travail par rapport au processus initial, gonflement démesuré des frais de siège qui constitue un transfert de valeur en dehors de l'entreprise avec prédominance des postes administratifs, comptabilités à prix courants de peu de signification ne tenant pas compte du processus inflationniste. Et comme au niveau macro-économique, la production est production de marchandises par des marchandises, nous sommes dans le brouillard pour tester les performances individuelles, surtout en absence de comptes de surplus physico-financiers à prix constants qui peuvent aider à suppléer à ces déficiences. Aussi s'agit de bien spécifier les facteurs internes à l'entreprise des facteurs externes. Au niveau interne, car beaucoup de gestionnaires rejettent la responsabilité sur les contraintes d'environnement en soulignant l'importance des créances impayées, force de travail inadaptée, blocage bancaire, infrastructures (logement - santé, routes) mais oublient d'organiser leur entreprise. Car, combien d'entreprises publiques possèdent-elles la comptabilité analytique afin de pouvoir déterminer avec précision leur coût, car l'objectif est de produire au moindre coût, alors que l'ancienne culture était mue par l'unique dépense monétaire et combien d'entreprises établissent un budget prévisionnel cohérent- du personnel, des achats, des ventes déterminant les écarts hebdomadaires, mensuels et annuels entre les objectifs et les réalisations. Tout ce travail mécanique mal synchronisé rend extrêmement difficile l'élaboration des budgets sans lesquels le contrôle externe est extrêmement difficile, voire impossible.
Au niveau externe, car plusieurs facteurs externes déterminants dans le façonnement des comptes relèvent de la politique économique nationale, elle-même fonction des aléas de la conjoncture internationale du fait de l'extraversion de l'économie algérienne (plus de 97 % de nos recettes en devises provenant des hydrocarbures tributaires du cours du Brent et du dollar, les exportations hors-hydrocarbures étant presque nulles). Or, l'absence d'observatoire de l'évolution des cours boursiers rend problématique la rubrique achat de matières premières figurant dans le compte d'exploitation générale, sans compter les taxes douanières dont le taux s'applique au cours.
Bon nombre de produits comme le blé, le rond à béton... sont cotés journellement à la bourse.
Deuxième facteur, les fluctuations des monnaies-clefs qui ont des incidences aussi sur le prix d'achat. Ainsi, le cours du dollar reconverti en dinars courant est passée de 8,96 DA = 1 dollar en 1990, à 23,35 en 1993, à 47,66 en 1995 et approche 107 dinars un euro et 73 dinars un dollar en 2009/2010. Troisième facteur, l'évolution de la structure des taux d'intérêts qui a des répercutions sur la rubrique frais financiers. Sans entrer dans le débat complexe sur la détermination des taux d'intérêts, disons que les observations empiriques montrent une corrélation nette entre l'évolution de la masse monétaire, le niveau général des prix, le niveau de production et de productivité. Si l'entreprise est attentive à ce taux, en matière de politique économique, ce serait une erreur d'agir sur le taux à la hausse ou à la baisse par injonctions administratives.
Quatrième facteur, l'évolution de l'endettement extérieur dont le service de la dette constitue «une fuite» en termes économiques. Le rééchelonnement étant une suspension de paiement, dont la fraction ultérieurement remboursée est majorée par un taux d'intérêt composé. Pour l'Algérie, le remboursement de la dette par anticipation entre 2000/2008, a permis de limiter cette fuite du fait que le poste service( paiement des compétences étrangères avec ce paradoxe fuite des cerveaux algériens) tend à prendre la relève de l'ancien service de la dette, devant prendre en compte la balance des paiements et non pas uniquement la balance commerciale étant évaluée à plus de 11 milliards de dollars entre 2008/2009 .
Enfin facteur essentiel et déterminant est l'évolution du cours du Brent dans la mesure où le prix du gaz est indexé sur un panier de 8 pays du Moyen-Orient et de l'Afrique. Toute baisse d'un dollar entraîne une baisse de 500 millions de dollars de recettes en moyenne annuelle et donc freine la capacité de financement des entreprises par ricochet, l'économie algérienne étant mono-exportatrice.
Tous ces différents facteurs énumérés précédemment jouent simultanément, durant cette phase de transition, devant donc faire le pont entre la micro et macro-comptabilité.
2.- Des organisations changeantes, produits de rapports de forces entre 1963/2010, rendant opaque le contrôle
Il existe des liens complexes entre le façonnement des comptes au niveau des entreprises et l'environnement et lorsqu'on invoque la «mauvaise gestion», y a t-il lieu de bien cerner l'ensemble des causes internes et externes du résultat brut d'exploitation. D'autant plus que les opérateurs qu'ils soient publics ou privés, où la bureaucratie est omni-présente, subissent des injonctions qui échappent à leurs propres initiatives. Cela est plus patent pour les entreprises publiques et les différentes formes d'organisation qu'elles ont connues depuis l'indépendance à nos jours ne font que traduire les rapports de force liés aux partages de la rente.
Le passage des fonds de participation aux Holdings puis aux sociétés de participation de l'Etat (SGP) en est une illusion. Ces chevauchements de compétences expliquent en grande partie le manque de transparence. La confusion des rôles jouant comme vecteur dans ce sens dans la mesure où la forme d'organisation ne fait que traduire les objectifs ou les non objectifs qui ont un soubassement politique. La marginalisation des compétences et l'exode de cerveaux qui prend des propositions alarmantes dans la mesure où cela constitue un détournement financier indirect n'en sont que la conséquence. Ces structures hétéroclites bloquent la circulation de l'information qui, en ce début du XXI siècle, avec la révolution d'Internet, constitue le véritable pouvoir, certaines sous structures ou personnes acquérant plus de pouvoir par la détention de certaines informations. Ces réseaux croisés - étanches - expliquent que lors de séminaires à intervalles de quelques mois, des responsables différents donnent des chiffres différents parfois contradictoires. Par exemple les différents taux de croissance donnés qui contredisent les tests de cohérences. Pour l'ensemble des raisons évoquées précédemment, les rapports de l'IGF, de la Cour des Comptes, des Commissaires aux Comptes, et même de l'A.P.N restent incomplets surtout en tant que mesures à prendre, en recommandations pour éviter que de telles pratiques ne se reproduisent car ne cernant pas les causes fondamentales et surtout des liens complexes entre l'environnement international, les politiques macro-économiques et sociales et les cellules de base entreprise ou services collectifs. Aussi plusieurs actions sont-elles nécessaires.
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert International, Professeur d'Université en management stratégique - Docteur d' Etat Es sciences économiques (1974) diplômé de l'institut supérieur de gestion (expertise comptable) de Lille 1973- ex directeur central des études économiques et premier conseiller à la Cour des Comptes(1980/1983)


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