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La problématique de la bonne gouvernance et de l'efficacité des institutions en Afrique
Publié dans Le Financier le 17 - 02 - 2010

Dr Abderrahmane Mebtoul / Expert International Economiste
4ème partie
7.-Réforme globale, passage des collectivités locales providences à des collectivités locales entreprises et cohésion par des institutions de cohésion sociale
a- approfondir la réforme globale Les changements économiques survenus depuis quelques années au niveau du continent Afrique ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d'ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui même en devenir. La pleine réussite de cette entreprise qui dépasse largement le cadre strictement technique, restera tributaire largement d'un certain nombre de conditions. D'où l'importance de définir certains axes directeurs :
- une redéfinition du nouveau rôle de l'Etat dans le développement économique et social, et d'une manière claire, le droit de propriété, donc les relations entre l'Etat et le marché qui doivent procéder d'une démarche pragmatique par une définition des règles incitatives ;
-la production d'une culture politique participative ;
c- une communication institutionnelle efficiente ;
-l'élaboration d'un nouveau consensus politique permettant de dégager une majorité significative dans le corps social en faveur des réformes. Il s'agit là d'une entreprise d'envergure consistant principalement à :
- réorganiser le champ de l'information et de la communication pour plus de concurrence, car l'information en ce XXIème siècle n'est plus le quatrième pouvoir, mais le cœur du pouvoir même;
- réorganiser le mouvement syndical et associatif dont la promotion de la femme signe de la vitalité de toute société.
-la réforme de la justice par l'application et l'adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ; c-adapter le système éducatif, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays; la révision du foncier dans l'agriculture et une nouvelle politique de gestion de l'eau, cette or bleu qui risque de faire l'objet de guerres fratricides durant le XXIème siècle et concernant d'ailleurs tous les continents mais particulièrement l'Afrique (le cas des eaux du Nil qui traverse plusieurs territoires pour l'Afrique est à méditer);
-la réforme du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l'investissement privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente. Elle est considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique des Etats d'ouvrir ou non l'économie nationale à la libre entreprise.
b-régionalisation économique et institutions de cohésion sociale
D'une manière, la réussite la réussite réformes institutionnelles et l'optimalisation implique plus de décentralisation à ne pas confondre avec déconcentration qui renforce la bureaucratisation, et comme les réformes sont douloureuses et ayant un coût de nouvelles formes de gestion des stratégies sociales pour plus de cohésion sociales. Premier aspect, la vision centralisatrice jacobine annihile les créativités locales et la régionalisation économique, à ne pas confondre avec le régionalisme qui fait jouer les relations tribales, est une voie salutaire pour bon nombre de pays d'Afrique, évitant l'autoritarisme d'en haut de peu d'efficacité tant économique que sociale, impliquant des institutions appropriées. Une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s'impose, réorganisation fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l'urgence de la révision du statut de la fonction publique. Les collectivités locales doivent se préparer à une mutation radicale devant faire passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités entreprises responsables de l'aménagement du développement et du marketing de leur son territoire. C'est pourquoi la fonction du gouverneur ou de wali- dont le rôle essentiel est celui d'animation et de coordination des communes, ne doit plus répondre aux critères actuels où l'administratif prime, mais à des hommes managers d'un niveau intellectuel élevé et d'une haute moralité si l'on veut éviter une bureaucratisation locale plus néfaste que la centrale. Cette mutation soulève la question des moyens, et surtout de leur optimisation. La réforme de la fiscalité locale devra prendre en charge les ressources propres dont doivent disposer les communes, ainsi que les péréquations qui permettront d'aider les moins favorisées d'entre elles.
Le développement local doit être placé au cœur des préoccupations tant de l'ensemble des départements ministériels, des gouverneurs, walis, des élus, des syndicats que de la société civile. Pour répondre à cet enjeu majeur, on doit miser sur la valorisation du territoire et l'organisation du développement autour d'espaces équilibrés et solidaires (éco- pôles qui regrouperaient universités- centres de recherche- entreprises- chambres de commerce- administrations), tenant compte de l'urgence d'une urbanisation maîtrisée (actuellement anarchique avec des coûts directs et indirects faramineux) et de la protection de l'environnement et du cadre de vie qui se dégradent de jour en jour.
Pour le second point, il y a urgence de la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises, mais sur le budget de l'Etat. L'avenir est dans une plus grande flexibilité de la force de travail reposant sur une formation permanente et, notamment, dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité, ce qui impliquera le développement important dans les années à venir des services marchands rendus nécessaires par l'élévation du niveau de qualification. C'est dans ce cadre qu'il ya lieu de distinguer plusieurs formes de protection, outre toutes les entités religieuses d'assistance qui, dans les sociétés traditionnelles, jouent un rôle souvent important, fondamentalement nous avons quatre institutions qui jouent un rôle décisif dans la couverture des risques de l'existence, et ceci d'une manière à la fois concurrente, complémentaire et solidaire : la famille et la tribu, l'entreprise, les marchés et l'Etat. Premièrement, la famille et la tribu peuvent être considérées, d'un point de vue économique, comme une «petite société d'assurance», où l'on mutualise les risques. Encore que la contraction de la famille élargie, le développement de l'instabilité familiale, l'éclatement des tribus pour des raisons de mutations sociologiques et économiques surtout avec l'exode et le taux d'urbanisation en Afrique ont en quelque sorte appelé de nouvelles formes d'interventions de l'Etat, qui avec des moyens financiers limités a accentué le divorce Etat/citoyens.
-Deuxièmement l'entreprise est appelée à l'avenir en Afrique à jouer comme facteur de gestion des risques de l'existence. Cette question du partage des risques ouvre le débat concernant le développement d'un nouveau capitalisme en Afrique fondé à la fois, certes sur l'efficacité, mais également sur l'équité. Le troisième acteur historique de la protection sociale, ce sont les marchés. L'épargne, l'assurance et la prévoyance ont été posées dès le début du XIXe siècle comme le principal moyen de se protéger contre les risques de l'existence.
- Enfin, quatrièmement, entre ces trois ensembles d'institutions famille/tribus, entreprise, marchés, intervient l'Etat dont la fonction a largement évolué en tant qu'institution en intervenant en matière de protection sociale comme employeur, pour aménager le statut des fonctionnaires et avec l'institution de la Sécurité sociale, l'Etat fait de la protection sociale une de ses fonctions fondamentale.
8- La problématique des relations internationales et problématique de l'intégration de l'Afrique du Nord, facteur de dynamisation d'une action collective de l'Afrique
Il est illusoire de penser gouvernance en termes d'Etats Nations. En effet, L'émergence d'une économie et d'une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique, remettent en cause d'une part, la capacité des Etats-nations à faire face à ces bouleversements et, d'autre part, les institutions internationales héritées de l'après-guerre. Car, en l'absence d'institutions internationales réformées tenant compte des nouvelles mutations mondiales et notamment des pays émergents, capables de prendre le relais de la souveraineté étatique défaillante, le risque est que le seul régulateur social demeure les forces du marché à l'origine d'ailleurs la crise mondiale actuelle. Car, si les différentes réunions du G20 tenues à Londres et à Pittsburg, représentant 85% du PIB mondial et 2/3 de la population mondiale, ces réunions ont évité d'aborder des sujets qui fâchent comme la suprématie du dollar et la refonte des relations internationales. Or, L'objectif stratégique est de repenser tout le système financier mondial issu de Breeton Woods en 1945 en intégrant le défi écologique, car en ce début du 21ème siècle, des disparités de niveau de vie criardes font de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré. L'abondance et l'opulence y côtoient d'une manière absolument insupportable la pauvreté et le dénuement. Sur les sept milliards d'habitants que compte la planète, un cinquième - dont 44% en Asie du Sud - a moins d'un (01) dollar par jour de revenu. Quand on sait que, dans les 25 prochaines années, la population mondiale augmentera de deux milliards d'individus - dont 1,94 milliard pour les seuls pays en voie de développement - on peut imaginer aisément le désastre qui menace cette partie de l'humanité si rien de décisif n'est entrepris. Devant cette situation, l'intégration économique de l'Afrique me paraît essentielle, car seule des actions collectives peuvent avoir un effet. C'est dans ce cadre que je considère que le sous segment de l'intégration maghrébine au sein de l'espace euro- méditerranéen , son espace social et économique naturel, intégration à laquelle je suis profondément attaché depuis plusieurs décennies, est vital certes pour la région du Maghreb, ce n'est pas une utopie, mais une nécessité économique et historique, mais également pour l'Afrique pouvant être un puissant catalyseur, faisant le pont avec le Monde arabe à fortes potentialités de capitaux, alors que les échanges intra-maghrébins ne représentent que 3% et les échanges intra-pays arabes moins de 6% moyenne 2008/2009, taux dérisoire, malgré de nombreux discours politiques, loin de la réalité économique. Le dernier rapport de la Banque mondiale 2009, souligne que l'intégration maghrébine pourrait permettre une croissance du Maghreb de plus de 8% hors-hydrocarbures, gagnant ainsi plusieurs points qui auront une répercussion positive sur la création d'emplois et donc sur le niveau du taux de chômage. Alors, on pourrait imaginer les importantes économies d'échelle, les gains de productivité si l'intégration de l'Afrique pouvait se réaliser, par étapes, tenant compte d'espaces socio-économiques homogènes. D'où l'importance de dépasser la vision étroite des micro- Etats suicidaire pour les pays du Maghreb qui a un poids économique insignifiant au sein du commerce mondial et d'une manière générale, la région méditerranéenne est frappée actuellement par une récession économique avec un écart croissant, les pays de l'UMA ayant un revenu PNB par tête qui représente moins de 15 % de ceux de la CEE. Il faut aller vers le concret loin des discours puisque l'ensemble des points soulevés concernant cette intégration, ont été au centre des résolutions de l'Association Europe Afrique tenue à l'Unesco fin 1993 sous la présidence d'un grand défenseur de l'Afrique Pierre Moussa et co-présidée par Thabo Mbeki alors vice-président de l'Afrique du Sud auxquels j'ai participé à travers une communication sur l'urgence de l'intégration maghrébine face aux stratégies euro-méditerranéennes, et plus récemment du mouvement international européen tenu à Alger du 24 au 26 février 2006, dont j'ai l'honneur de présider l'atelier investissement, assisté du Directeur de la Banque Européenne d'Investissement (BEI)où l'objectif du développement du Maghreb était de s'inscrire dans le cadre euro-méditerranéen pour un dialogue fécond entre le Nord et le Sud, pour une prospérité partagée.


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