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Le management d'entreprise dans les pays du tiers-monde
Publié dans Le Financier le 21 - 05 - 2010


2ème partie et fin
Dr Chérif Ouabdesselam(1) -
* Par le Docteur Pr Abderrahmane MEBTOUL
3.-Et de fait, le lecteur pourra aisément se rendre compte à la lecture de cette importante contribution, à quel point la résolution des problèmes les plus urgents, auxquels notre pays est confronté à l'heure actuelle, passe nécessairement par la promotion et le développement de cette activité entrepreneuriale. Chacun sait en effet, que depuis 1986, l'Algérie traverse une transition dans laquelle l'économie dite planifiée et l'économie de marché concurrentielles s'entremêlent, selon un processus dialectique. Si cette période présente un caractère à la fois critique et normal, il est cependant inhabituel qu'elle puisse durer aussi longtemps. Selon l'auteur, cette situation résulte en partie du retard apporté à la mise en place, de structures décentralisées et de systèmes de rémunération, selon les performances et surtout à l'éducation et à la formation pratique des hommes intégrés aux entreprises, qui soient fondées sur nos propres valeurs. Et de fait, c'est l'homme intégré à l'entreprise qui génère la dynamique de la croissance et donc le développement économique et le progrès social, à travers la valorisation d'un savoir et d'un savoir-faire, sans cesse adaptés aux nouvelles mutations technologiques. Or les bilans établis par les institutions internationales auxquelles l'Algérie a adhéré, ont montré clairement le retard considérable pris par notre pays, notamment dans le domaine de l'éducation. Une telle situation, nous la devons, non point à une insuffisance de moyens financiers, loin s'en faut, mais essentiellement, à l'amont, à une éducation inappropriée, et à l'aval, à une dévalorisation du savoir et du savoir-faire au profit d'un développement effréné des emplois-rentes destructeurs de richesses et d'un marché informel étendu à l'ensemble de l'économie nationale, le tout généré par une exploitation pour le moins irraisonnée de la rente pétrolière et gazière. Il apparaît ainsi que la revalorisation du savoir et la réforme de l'école, mère de toutes les réformes, en insistant sur la qualité et non en se limitant aux dépenses monétaires, sont les conditions essentielles pour que nos entreprises puissent se développer et résister à la concurrence imposée par la mondialisation. De même qu'aucun résultat satisfaisant tant pour le client que pour l'entreprise, ne peut être obtenu sans la mise en place de structures autonomes accompagnées de délégations de pouvoirs.
4.-C'est précisément le rôle assigné au management d'entreprise, une activité qualifiée par nombre d'experts, comme étant l'art de faire face intelligemment au changement et dont l'auteur apporte une définition personnelle: "Le management d'entreprise est une activité intellectuelle qui consiste à organiser rationnellement des ressources humaines et matérielles en vue d'atteindre - voire de dépasser - des résultats planifiés et à exercer l'art de conduire des hommes, afin qu'ils puissent donner le meilleur d'eux-mêmes et se voir récompensés au prorata de leur contribution aux résultats" Dans ce cadre, l'auteur montre que le management d'entreprise constitue une condition préalable à la gouvernance institutionnelle, système de contrôle à l'échelle mondiale en plein essor, qui s'étend en amont et en aval des programmes nationaux de développement économique et social et traite de sujets aussi importants et divers que la démocratisation, la résolution des conflits, l'efficacité administrative, l'Etat de droit et le contrôle de la corruption, le management d'entreprise constituant une voie incontournable pour atteindre les objectifs assignés à la bonne gouvernance. S'inspirant d'autres disciplines, telles que l'histoire sociale ou la macro-sociologie, qui se sont aussi intéressées aux institutions comme les bases structurantes de la vie sociale et politique, l'auteur renoue avec les traditions de l'économie politique qui s'intéressait aux mécanismes par lesquels l'action économique et sociale se réalise ; et d'autre part aux efforts des fonctionnalistes pour saisir les interconnections permanentes entre le système politique, l'économie et la société , le but étant de répondre à la question de la façon dont les choix sociaux sont façonnés par des dispositifs institutionnels. Et c'est là que nous retrouvons l'indispensable pont entre la théorie et la pratique évoqué précédemment. Ingénieur du Génie civil sorti des plus grandes écoles françaises, Chérif Ouabdesselam a fait de sa vie professionnelle le fondement d'une réflexion profonde et singulière. En sus de ses connaissances, acquises auprès d'experts internationaux en management d'entreprise, l'auteur décrit comme exemples concrets les circonstances dans lesquelles fut réalisé le projet de pipeline reliant les gisements de pétrole de Hassi-Messaoud au port d'Arzew au cours des premières années de l'indépendance et dont il fut un des principaux responsables, ainsi que les conditions dans lesquelles fut gérée ALTRA, une des plus importantes filiales de Sonatrach dont il fut le leader, durant plus de dix années, ce qui lui a valu d'être récompensé par une promotion à un poste de Vice-président de Sonatrach. L'auteur en tire des leçons non seulement pour décrire les techniques de management appliquées dans les pays avancés mais aussi pour tenter d'identifier les facteurs de blocage empêchant les entreprises du tiers-monde d'y accéder, notamment en Algérie, ainsi que les solutions qu'il croit utiles d'y apporter à la lumière de sa propre expérience. Partant de la constatation que toute activité managériale est sous-tendue par des valeurs puisées dans les cultures, l'auteur préconise de considérer la culture maghrébine comme la source privilégiée des valeurs tant universelles que spécifiques aux pays méditerranéens, auxquelles pourraient adhérer nos managers d'entreprises. Ainsi pourraient-ils redécouvrir des valeurs communes héritées de l'âge d'or de l'Islam et susceptibles de les rendre plus efficaces et de contribuer ainsi au développement de véritables partenariats fondés sur des intérêts réciproques avec leurs homologues de la rive Nord de la Méditerranée d'où l'importance pour l'auteur du dialogue euro-méditerranéen. Or, la symbiose des apports de l'Orient et de l'Occident par le dialogue des cultures et des religions permettra d'éviter tout choc de civilisations préjudiciables à l'avenir de l'humanité. L'intensification des relations entre l'Orient et l'Occident, la promotion de synergies culturelles, économiques (co-développement) et politiques sont seules à même d'intensifier une coopération pour un développement durable entre le Nord et le Sud, et ce, afin de faire de notre planète un lac de paix et de prospérité partagée, où seraient bannis l'extrémisme, le terrorisme et la haine.
5.-Partant de là, l'auteur n'occulte pas cet objectif stratégique qui est de repenser l'actuel système économique mondial en intégrant le défi écologique, ce système actuel favorisant la bipolarisation Nord/Sud, la pauvreté préjudiciable à l'avenir de l'humanité, accéléré d'ailleurs par les gouvernances les plus discutables de la part de la plupart des dirigeants du Sud, sur les 7 milliards d'âmes les 2/3 étant concentrés au sein de la zone Sud avec moins de 30% des richesses mondiales. Or, il s'agit de repenser tout le système financier mondial issu de Breeton Woods en 1945, la véritable économie de marché reposant sur l'entreprise créatrice de richesses et son soubassement le savoir et non sur la spéculation financière et ce dans un environnement concurrentiel. C'est que le divorce entre la sphère réelle et financière, les salaires déclinants dans le produit intérieur brut et les rentes spéculatives dominantes expliquent fondamentalement la crise mondiale actuelle depuis la crise des prêts hypothécaires d'août 2007. Les dernières réunions du G20 à Londres et à Pittsburgh durant l'année 2009 pays représentant plus de 80% de la richesse et plus de 60% de la population mondiale, comme en témoigne l'actuelle crise grecque ont été loin des attentes, devant repenser de nouvelles formes de régulation synchronisant la sphère réelle et financière , la dynamique économique et la dynamique sociale grâce à une gouvernance rénovée à l'échelle mondiale. L'auteur aborde avec lucidité le déséquilibre entre le Nord et le Sud. Car en ce début du 21ème siècle, des disparités de niveau de vie criantes fait de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré. L'abondance et l'opulence y côtoient d'une manière absolument insupportable la pauvreté et le dénuement. Sur plus de six milliards d'habitants que compte la planète, dont 44% en Asie du Sud - a moins d'un (01) dollar par jour de revenu. Si dans les pays du Nord, 5% de la population souffrent de malnutrition, ce taux monte à 50% dans les pays du tiers-monde. Le revenu moyen des 20 pays les plus riches est 37 fois plus élevé que celui des 20 pays les plus pauvres qui appartiennent à l'Afrique sub- saharienne, à l'Asie du Sud et à l'Amérique Latine. Quand on sait que, dans les 25 prochaines années, la population mondiale augmentera de deux milliards dont 1,94 milliard pour les seuls pays en voie de développement - on peut imaginer aisément le désastre qui menace cette partie de l'humanité si rien de décisif n'est entrepris. L'auteur montre que la croissance ou pas de l'économie mondiale joue comme un vecteur essentiel dans l'accroissement ou la diminution des recettes de Sonatrach qui représente 98% de nos exportations. Pour preuve, les impacts de la crise récente d'octobre 2008 du passage de la crise bancaire à une crise d'endettement des Etats , donc non encore terminée dont les ondes de chocs se font toujours sentir ( semi faillite récente d' Abou Dhabi, et de la crise grecque qui risque de s'étendre à d'autres pays européens plus fragiles et à l'ensemble du monde du fait des interdépendances accrues des économies ) et en, cas d'une non maitrise de la dépense publique à un hyperinflation mondiale, ne n'étant pas attaqué à l'essence des deux fondamentaux de la crise à savoir la dominance de la sphère financière sur la sphère réelle et les distorsions entre les profits spéculatifs en hausse et les salaires réels en baisse en fait au fondement du système économique mondial . L'auteur insiste particulièrement sur le fait que l'Algérie doit être attentive à ces mutations tant dans la sphère réelle que monétaire qui peuvent avoir un effet négatif sur son économie. L'auteur qui a été vice président de Sonatrach, et moi même ayant suivi pendant plus de 30 années ce secteur, avons été confrontés à cette dure réalité d'économie mono- exportatrice dépendante à la fois du cours du dollar, du pétrole , du prix de cession du gaz ,donc des facteurs exogènes influant sur le rythme de financement de l'économie algérienne.
Aussi, je crois sincèrement que ce livre pourrait contribuer efficacement à une meilleure prise de conscience de l'urgence pour l'Algérie de passer d'une économie de rente à une économie productive indépendante des hydrocarbures en s'appuyant sur quatre piliers: Le développement de l'activité managériale au sein des entreprises, le savoir, l'organisation en réseaux et une bonne gouvernance liée à un Etat de droit. J'espère que cet important ouvrage suscitera des débats contradictoires, l'intellectuel devant douter constamment, et cela doit s'appliquer également aux politiques, se remettant toujours en question, selon cette devise d'une profonde sagesse que le plus grand ignorant est celui qui prétend tout savoir. L'histoire du cycle des civilisations, prospérité ou déclin, est intiment liée à la considération du savoir au sens large du terme et qu'une société sans intellectuels est comme un corps sans âme. Le déclin de l'Espagne après l'épuisement de l'or venant d'Amérique et certainement le déclin des sociétés actuelles qui reposent essentiellement sur la rente, vidant d'illusion à partir d'une richesse monétaire fictive ne provenant pas de l'intelligence et du travail. Aussi, attention pour l'Algérie du fait de la dévalorisation du savoir richesse bien plus importante que toutes les réserves d'hydrocarbures. Méditons également à la fois le syndrome hollandais (beaucoup d'argent, corruption généralisée, et absence de création de richesses durables), et l'expérience indonésienne dont le pays est devenu depuis 2007 importateur net lors qu'il était un grand producteur mais qui a eu l'intelligence de préparer l'après hydrocarbures. Aussi s'agit-il, pour les générations futures de préparer l'après hydrocarbures à travers un management rénovée, l'Algérie , selon mon point de vue, ayant tous les atouts , matériels mais surtout humains, richesses bien plus importantes que toutes les ressources en hydrocarbures, pour devenir un pays, pivot au sein de l'espace euro- méditerranéen et arabo africain, son espace social naturel. C'est à quoi contribue l'excellent ouvrage de Monsieur Ouabdesselam, que je recommande tant aux décideurs, aux managers, aux journalistes qui accomplissent un important travail de vulgarisation et aux étudiants.
* Docteur Abderrahmane MEBTOU Docteur d'Etat ( 1974) Professeur Université- en management stratégique Expert International- Conseiller et directeur d'études des Ministères des Industries- Energie ( 1974/1979-1990/1995-2000/2005

(1) Le management d'entreprise dans les pays du tiers-monde de Chérif Ouabdesselam Editions Dhalab mai 2010 préface du docteur Abderrahmane Mebtoul


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