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Les tensions sociales en Algérie : une gouvernance à revoir
Publié dans Le Maghreb le 02 - 06 - 2008

Depuis plus de trois années, j'ai attiré l'attention des pouvoirs publics sur l'urgence d'éviter le divorce Etat/citoyens du fait d'une relative aisance financière et une relative régression économique et sociale avec une nette détérioration du pouvoir d'achat et une corruption socialisée remettant en cause la cohésion sociale : un Etat riche mais une population dans sa majorité de plus en plus pauvre, fruit de l'incohérence des politiques économiques et sociales de l'indépendance à nos jours, croyant que le développement s'assimile aux dépenses monétaires et aux réalisations physiques sans se préoccuper des coûts et des véritables impacts. (1) Du point de vue culturel, nous avons assisté successivement à la naissance du Rai qui exprimait le désespoir de la jeunesse en chansons, puis ces tristes spectacles des hittistes (ceux qui portaient les murs) puis les harragas, et comme suite logique des violences sociales à répétition du fait d'une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité de couches rentières. Ce qui s'est passé à Chlef, Ghardaïa, et à Oran, et dans bien d'autres wilayas limitrophes depuis des mois sans préjuger de certaines manipulations et de certaines destructions injustifiées, traduit le désespoir de la jeunesse face à un avenir de plus en plus incertain, alors que certains responsables se complaisent dans une autosatisfaction en déphasage total avec les réalités sociales. Les discours souvent contradictoires traduisant une cacophonie dans l'information gouvernementale, la télévision officielle (les trois chaînes étant des copies conformes) et les institutions mises en place continuent de fonctionner sur les vieux schémas du passé, minimisant les mutations tant internes de la société algérienne que les nouvelles mutations mondiales (1). Or à vouloir perpétuer les comportements du passé, l'on risque de reproduire une vision périmée avec des tensions sociales croissantes. Le problème essentiel, de mon point de vue, c'est que les pouvoirs publics algériens n'ont jamais abordé d'une manière sereine alors qu'il est déterminant pour l'avenir du pays, le rôle de l'Etat à travers des réseaux nouveaux crédibles, les dernières élections tant locales que législatives ayant traduit une très forte démobilisation, plus de 70% des populations ne faisant pas confiance aux partis et à leurs réseaux , souvent des appendices instrumentalisés , dits de la société civile. Cela renvoie à la problématique de la refonte de l'Etat, le juridisme ne devant pas être une fin en soi, les pratiques sociales pouvant contredire des textes si louables soient-ils, devant prendre en considération le couple contradictoire, préservation de la rente /approfondissement des réformes à travers la stratégie des différents acteurs politiques, économiques et sociaux tant internes qu'externes durant cette période difficile de transition. Car, l'économie algérienne n'est actuellement ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché étant dans l'interminable transition depuis plus de 30 années expliquant les difficultés de la régulation tant politique , sociale qu'économique. Car le compromis des années 2008/2015 devra donc concilier l'impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d'une société ouverte et le devoir de solidarité, en un mot l'efficacité et l'équité. C'est dans ce cadre que le rôle de l'Etat important en économie de marché est double : favoriser l'efficacité économique pour une croissance durable reposant sur l'entreprise, atténuant le poids de la rente, Sonatrach, pouvant être assimilée à une banque, et garantir le principe de justice sociale.
1. Mondialisation et nouveau rôle de l'Etat
La nouvelle politique économique devra être marquée en ce début du XXIème siècle par l'innovation évitant qu'une économie qui produit la richesse ne détruise les liens sociaux dans un univers où la plupart des structures d'encadrement, (familles, religion, svndicats) sont faibles surtout en Algérie où bon nombre d'organisations sont des appendices bureaucratiques sans impact de mobilisation mais monnayant leurs soutiens contre une fraction de la rente. La nouvelle politique socio-économique devra tenir compte de l'adaptation aux mutations mondiales irréversibles. Les négociations futures avec l'organisation mondiale du commerce et les Accords pour une zone de libre- échange avec l'Europe applicable depuis le 01 septembre 2005, doivent correspondre aux avantages comparatifs des pays du Maghreb dans leur ensemble. Car je pense fermement que l'Algérie ne dispose pas d'autres alternatives que l'adaptation à la mondialisation dont, les espaces euro-maghrébins, arabo- africains et euro -méditerranéens constituent son espace naturel.(2) Prétendre que la mondialisation aliène le développement du pays et les libertés c'est ignorer une évidence: sans insertion dans l'économie mondiale, l'Algérie serait bien davantage ballottée par les vents des marchés avec le risque d'une marginalisation croissante. C'est que la nouvelle politique économique doit être marquée par l'adaptation à l'universalisation de l'économie de marché, le commerce international n'étant pas un jeu à sommes nulles. L'ouverture peut être douloureuse à court terme car elle impose des changements mais elle est bénéfique à moyen et long terme. IL s'agit de prendre en compte cette nouvelle économie dominée par le consommateur mondial et arbitrée par les marchés financiers. La compétition dans une économie globale fait que chacun a le monde pour marché et tous les consommateurs pour clients. La traduction d'un monde ordonné autour de la production est largement dépassée. Et l'introduction en lice de l'Inde et surtout de la Chine dans le commerce mondial représente une vraie révolution, caractéristique de l'unification des conditions de production dont la valeur ajoutée augmente mais dont les distances entre la production et la consommation diminuent avec la révolution dans le domaine du transport et des télécommunications. La libéralisation des mouvements de capitaux transgresse les frontières géographiques. Il y a lieu de revoir les concepts erronés de politique industrielle et d'imaginer une nouvelle politique de l'industrie, voire de l'entreprise. Car à l'intérieur des entreprises se mettent en oeuvre de nouveaux modes d'organisation éloignés du taylorisme, des grosses sociétés avec leurs lourdeurs bureaucratiques, fondés sur le raccourcissement des chaînes hiérarchiques, sur l'amélioration de la qualification , sur l'implication des personnes, sur la décentralisation interne et la gestion prévisionnelle des compétences. La conception passée sur une superposition forte entre secteur public, entreprise publique, monopole, activité limitée du territoire national doit faire place à l'efficacité de gestion, à la concurrence des services collectifs. Il s'agit de soumettre l'Etat au principe d'efficacité par une plus grande rigueur budgétaire, lutter concrètement contre la corruption démobilisant la société qui n'a plus de repères de valeur, en lui imposant dans son organisation, ses méthodes et son fonctionnement des changements pour éviter la dégradation de la relation Etat - Citoyens.
2-. Le devoir de l'Etat : la cohésion sociale à travers de nouveaux réseaux
Actuellement l'Etat dépend trop des corporations rentières ce qui conduit à un éparpillement et un accroissement des dépenses de l'Etat qui ne sont pas proportionnelles à leur efficacité. Cependant, pour éviter les effets pervers du marché, l'action régulatrice de l'Etat est nécessaire pour assurer la cohésion sociale. La pérennité de l'Etat implique de nouvelles formules et il n'y a pas de citoyens sans projet social. Performance économique et contrat social implicites ou explicites sont liés afin de réduire le fossé entre le fonctionnaire et le citoyen, l'élu et le citoyen, en impliquant davantage les organisations de la société civile et introduire un dialogue social permanent avec toutes les organisations représentatives. C'est que la société algérienne a vécu sur un modèle égalitaire simple, l'Etat propriétaire gestionnaire régentant l'ensemble de l'activité économique et sociale réduction des inégalités, développement des prestations sociales pour tous, bien que certains contestent que ce modèle ait été équitable. Mais d'une manière générale, ce compromis est remis en cause avec l'évolution d'une société plus ouverte, plus individualiste exigeant des traitements plus personnalisés, avec comme toile de fond une croissance plus sélective. De ce fait cela remet en cause le traitement statistique global qui correspond de moins en moins à la réalité plus complexe, supposant d'ailleurs une structure d'information indépendante du Gouvernement.
Docteur Abderrahmane
MEBTOUL
Expert International
A suivre...

1)La mauvaise gouvernance frappe à toutes les portes , quotidien d'Oran septembre 2005- La corruption socialisée Algérie quotidien d'Oran mai-juin 2006 nouvelle république- liberté- économie contributions reproduites sur le site international www.google.fr. La refonte des institutions en Algérie a été abordée dans une longue contribution de Abderrahmane Mebtoul à la revue internationale africaine Cafrad ( organisme sous l'égide de l'Unesco) à paraître juin 2008.


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