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Quelle politique des réserves de change pour l'Algérie ?
Face aux cours du pétrole et de l'Euro
Publié dans Le Maghreb le 22 - 03 - 2008

En ce mois de mars 2008, le cours du pétrole à plus de 100 dollars, plus de 1,50 dollar un euro soit une dépréciation du dollar de plus de 50% en l'espace de sept (07) années en référence à l'euro : quel est l'impact sur l'économie algérienne posant pour l'Algérie l'urgence d'une gestion active de ses réserves de change, si elle veut éviter qu'elles ne fondent comme une glace au soleil. Nous répondrons à 4 questions.Dans une déclaration officielle le Ministre des Finances a déclaré courant février 2008 que près de 50% des réserves de change sont libellées en dollars , soit une dépréciation de 27,5 milliards de dollars par rapport à l'euro. Aussi, un débat public urgent s'impose sur ce sujet qui engage l'avenir de la Nation car la rente pétrolière et gazière étant la propriété de tout le peuple algérien. Mais cela n'est pas propre à l'Algérie puisque nous avons tous les pays pétroliers du Golfe, Singapour, la Norvège, la Russie et la Chine, les exportations de ces capitaux permettant en partie de couvrir l'important déficit de la balance de paiement américaine.
Question 3. L'argent du pétrole peut-il être utilisé autrement?
La question posée est la suivante : l'argent de l'Algérie ne peut-il pas être utilisé autrement ? La réponse est sans équivoque : oui. Mais faute de visibilité, de cohérence dans la démarche gouvernementale, liées à la panne dans la réforme globale , une gouvernance mitigée et donc du ralentissement de la dynamique économique fondée sur des entreprises concurrentielles s'adaptant aux mutations mondiales , la société reposant sur la rente des hydrocarbures ( brut et semi-brut) qui a engendré malheureusement une corruption socialisée, presque tous les hommes d'affaires préfèrent les actions de court terme, sans risques sachant qu'ils seront payés avec l'importance des réserves de change. Pourtant, il faut être réaliste, l'économie américaine étant actuellement la première puissance mondiale et les transactions internationales sont représentées actuellement pour environ 75% par le dollar, bien que la tendance est à la baisse. Mais, ne devrait- on pas méditer les expériences internationales des pays pétroliers qui ont pris des mesures dans le sens de la diversification de leurs réserves étrangères (1)? Les Emirats dont les bons de trésor américains ayant atteint leur terme investissent dans l'immobilier, les infrastructures touristiques et centres commerciaux notamment au Maghreb et des prises de participation dans de grandes banques et groupes internationaux, suivis des Libyens. Dans la même direction , l'expérience chinoise dont les réserves en devises ont atteint plus de 1500 milliards de dollars US courant 2007 avec, récemment le lancement d'un fonds de placement de 200 milliards de dollars US(China Investment Corp ( CIC) et l'Arabie Saoudite qui a créé le plus grand fonds souverain estimé à 900 milliards de dollars selon le Finantial Times de décembre 2007, suivi de l'ensemble des pays du Golfe pétrolier , dont la mission est de diversifier ses réserves face aux fluctuations du dollar en réalisant de bons placements au niveau des bourses mondiales. Mais cela suppose la création d'une véritable éngénierie financière inexistante (donc toujours la ressource humaine pivot du développement dévalorisée en Algérie alors qu'elle constitue le pivot de tout processus de développement), lié à la refonte profonde du système financier en léthargie (guichets administratifs) , l'expérience de la bourse d'Alger étant décevante où une entreprise publique déficitaire achète une entreprise publique déficitaire étant un paradoxe unique dans les annales financières. Il ne s'agit pas de créer une commission saisonnière éphémère pour la pomme de terre, le blé ou le lait, inefficace composée de bureaucrates , car le prix des produits alimentaires comme le blé qui a vu son cours plus que doubler en l'espace d'une année n'est pas un phénomène conjoncturel mais structurel ( élévation du niveau de vie des chinois et des indiens, 35% de la population mondiale avec des taux de croissance élevés, utilisation du maïs et du soja comme carburant..). Car comme j'ai eu à l'analyser récemment, le programme agricole n'ayant pas eu les effets escomptés, malgré des dépenses colossales, la facture alimentaire risque d'aller vers plus de 7 milliards de dollars US fin 2010 (1). D'où l'urgence d'un institut permanent de conjoncture indépendant composé d'experts de haut niveau, auprès de la Présidence de la République. Il suffit de rappeler les fluctuations boursières dues à la crise du 11 septembre, et récemment depuis août 2007 les effets de la crise des prêts immobiliers à risques incitant les spéculateurs en quête d'argent frais à liquider leurs positions. Cette crise pourrai selon la Deutsche Bank dans sa note de conjoncture de novembre 2007 entraîner une perte d'environ 400 milliards de dollars US, ces prêts représentant environ 1200 milliards de dollars US sur un total de prêts hypothécaires de 10.000 milliards d'euros au niveau mondial. Aussi, face à ces fluctuations, s'agit-il d'éviter de fausses solutions qui peuvent entraîner pour l'Algérie des dizaines de milliards de dollars de pertes, l'économie algérienne n'étant ni une économie administrée, ni une véritable économie de marché avec une tendance de passage d'un monopole public à un monopole privé issu de l'ancien système.
Question 4. Quelle conclusion tirer ?
En résumé, face à une population de plus de 33 millions d'habitants fin 2007, ( allant vers les 40 millions dans quelques années) et une population active estimée à 10, 51 millions ( taux de croissance de 2,5%) avec une demande additionnelle d'emplois annuelle de 500.000 unités , nous assistons à un taux de chômage en croissance en 2007 par rapport à 2006 selon les statistiques officielles de l'ONS ( passant de 12,5% à près de 14%, le FMI l'estimant à 20%) , un taux d'inflation officiel de 3,5% mais en réalité fluctuant entre 5 et 6% selon d'autres organismes nationaux et internationaux avec une nette détérioration du pouvoir d'achat de la majorité de la population conséquence de la décroissance du PIB passant de plus de 5% entre 2004/2005 contre 1,8% en 2006 , moins de 3% en 2007 et certainement inférieur à 4% en 2008 selon le FMI. C'est la dénomination connue des économistes, l'Algérie étant en stagflation.
Et ce malgré le programme de soutien à la relance économique qui est passé de 55 milliards de dollars début 2004, 140 milliards fin 2006, allant vers 180milliards de dollars US fin 2009, le récent rapport de la banque mondiale de fin 2007 dressant un bilan très mitigé insistant sur le fait que ce programme n'a pas réussi, à inverser les tendances profondes de la crise économique que connaît l'Algérie assistant à un gaspillage des ressources financières et à un renforcement de la dynamique rentière. Ainsi, sur le plan social, nous assistons à une nette concentration des revenus au profit d'une minorité spéculative rentière , du fait d'une politique salariale biaisée et incohérente, la nouvelle grille des salaires de 2007 l'attestant,décourageant les couches sociales utiles , productrices de valeur ajoutée directement (la sphère économique ) et indirectement notamment l'éducation et la santé , segments porteurs d'une véritable croissance durable à même de combattre à terme le chômage et la pauvreté(2). Cette situation de l'Algérie en 2008, trouve son essence dans le fait que les deux piliers du développement du XXIème siècle, face aux enjeux de la mondialisation, à savoir la bonne gouvernance et la valorisation du savoir sont subordonnées aux intérêts rentiers, expliquant cette aisance financière et cette relative régression économique et sociale. Aussi, face aux discours triomphants, démobilisateurs car déconnectés de la réalité sociale, un sursaut national s'impose.
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert
international (08 mars 2008)


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