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Aux lendemains de l'indépendance
Publié dans Le Maghreb le 20 - 07 - 2008

Comme on l'a vu, depuis l'avènement de l'ordre colonial français en 1830, et bien avant l'émergence des multiples tendances culturelles, éducatives, et plus tard sociopolitiques et autres contestataires, l'Algérie est caractérisée par la prédominance de divers pôles socioculturels, s'activant chacun dans sa sphère de prédilection, de manière rivalisante et qui n'ont pas été sans engendrer des groupements associatifs ou partis ,idéologiquement affiliés, et dont les influences seront constatables jusqu'aux lendemains même de l'indépendance du pays. Car selon quels critères , ou sur quelles normes se baserait -on , si l'on s'en tient au sens commun, pour pouvoir jauger, par exemple, tel Algérien " arabisé " , tel autre " francisé ", ou tel autre " anglicisé ",etc, pour le taxer d'appartenir ipso facto à telle société moderniste ou telle autre traditionaliste ? L'Algérien " moderniste " ou " traditionaliste ", feraient-ils ,chacun, " société à part " , différente l'une de l'autre ou de celle du voisin " concitoyen /frontalier", du seul fait que le premier arbore une tenue vestimentaire à l'occidentale, adoptant un comportement de type moderniste, ou que le second,à l'opposé , adopte une attitude traditionaliste avec port de gandoura ou kamis ? Ou encore du seul fait que l'un recourt à un idiome différent, de langue étrangère ( français ou anglais) et l' autre à celui de la langue nationale officielle de l' arabe littéral, ou langue nationale du tamazight ou autre du maghrébi populaire de la daridja , alors que cet instrument langagier ne fait, en tout et pour tout, que traduire dans l'essentiel leurs préoccupations nationales , de proximité avoisinantes , d'inquiétudes personnelles, de chacun des deux protagonistes etc.,etc. Et en quoi la langue ou les langues pourraient-elles , fondamentalement séparer les Algériens entre eux, si ce n'est le contenu qui importe le plus ? Le regretté Kateb Yacine, qui a merveilleusement exprimé l'Algérianité avec toute ses composantes populaires, arabo-musulmane-amazighe-méditérranéenne,etc, n'a-t-il pas dit qu'il parlerait en français aux Français pour leur dire la révolution ? Le français usité en a-t-il fait, de luipour autant un francophone " moderniste " détaché de son peuple ou au contraire a-t- il contribué à l'en rapprocher ?De même qu'à l'inverse , un Algérien s'exprimant en arabe fusha, comme Waciny Lareedj ( universitaire - écrivain) , cela en ferait-il pour autant un oriental forcément d'obédience " Machrekiste " même s'il traduit des réalités et sensibilités individuelles et collectives du terroir national Algérien tout à fait étrangères à un Saoudien, Egyptien, Syrien, Libanais, etc.? D'une manière générale, quelle que soit la langue utilisée par tout " francophone " ou " arabophone " Algériens, tout usager d'un idiome distinct , cela en ferait-il automatiquement l'" étranger " vis-à-vis l'un de l'autre, et vis - à - vis des locuteurs des autres langues différentes ? Qui , parmi ceux-ci ,ou ceux-là , pourrait-il s'estimer franchement d'originalité nettement plus ancrée " nationalement " par rapport à son semblable concitoyen, soit un super Algérien en quelque sorte , par rapport à ses compatriotes et voisins ainsi " minorisés " ? Ou encore , qui serait-il tenté, peut -être, de se considérer nettement plus " universaliste " et " moderniste ", en avance et au-dessus de ses autres concitoyens, vite jaugés " rétrogrades " et scientifiquement - technologiquement rétrogrades, alors qu'en maintes circonstances ces soi-disant modernistes témoignent eux-mêmes, consciemment ou inconsciemment, de certains comportements franchement des plus traditionalistes, pour ne pas dire obscurantistes et archaïques ? ( par exemple le recours de ces hautes dames et distingués messieurs de la soi-disant hight society moderne francophone aux services de talebs exorciseurs de leurs démons et djinns tourmenteurs , et autres services de " chouaffates " alias madame soleil d'Algérie, ou de ceux des grandes sorcières " correctrices " de sort , comme s'il ne dépendait pas de leur propre volonté et de celle du Divin s'ils sont croyants, et commettant dans ce cas le péché de Cherk ( associationnisme blasphématoire),etc.,etc.… A l'inverse ne voit-on pas souvent, nombre de ces champions du traditionalisme, y compris des femmes , qui une fois les pieds posées sur l'aéroport de l'hexagone, c'est l'habit à la parisienne, et le recours à la langue de Molière ( le Robert en étui prêt à être dégainé en toute circonstance d'obstacle, de même que l'usage de nombre des profits de cette modernité ou des vertus juridiques de la démocratie universelle occidentale, maudits devant certains compères auxquels ils se garderaient de leur révéler que Paris vaut bien certains détours). Autant de non-dits relevés en filigrane dans diverses textures , comportements et attitudes contradictoires des locuteurs des deux langues, ou soi-disant tenants du modernisme et traditionalisme , mais absolument non représentatifs de la société , en général, y compris de nombre de membres de leur catégorie restreinte même.Si l'on s'en tient au seul critère des langues , sans la prise en considération des valeurs identitaires patrimoniales, on risquerait , de tomber dans le piège formaliste, en taxant des écrivains Algériens d'expression française d'étrangers à la nation Algérienne, tout simplement parce qu'ils n'ont pas écrit en arabe ? Que dire , alors , si l'on s'en tient donc à ce seul critère " exclusif " de la langue , de ces campagnes évangéliques menées en arabe fusha même , via médias , tps, radios , livres et journaux , etc., et qui ont favorisé la conversion de nombre d'Algériens au Christianisme , alors qu'à l'opposé , en France et en Occident , par le biais de la langue française et de la langue anglaise nombre de citoyens français et européens se sont convertis à l'Islam et s'initient aujourd'hui admirablement à la langue d'El Djahidh? Comme quoi le français a été mis au service de l'Islam alors que l'Arabe l'a été au service du Christianisme!? . C'est l'idéologie aliénante qui sépare , surtout, et non pas la langue ou les langues, voyez les Américains de diverses origines et communautés linguistiques communiant dans la même nation démocratique souveraine,en dépit de leurs différences ethniques et de classes : Et que dire encore des Sud-africains à la nationalité aujourd'hui intégrant autochtones indépendants et Afrikaners de langues et modes de vies différentiels, mais qui ont pleinement fusionné dans l'unité nationale de l'Afrique du Sud souveraine , la religion commune avec les Hollandais résidents ayant été parmi les facteurs importants de transition d'une société coloniale polyethnique et multiraciale à une société pluraliste ou nation souveraine unitaire , sous la sage gouvernance de réconciliation nationale démocratique d'un certain Nelson Mandela ? Ce qui est rapporté , ici, sur le plan linguistique surtout, puisqu'il parait déterminant , l'est juste pour dire que la langue à elle seule, ne suffit point pour définir la complexe identité individuelle et collective : identité caractérisée également par l'altérité et la part infime d'autrui en soi., locale ou nationale , résultant de la vie communautaire en société , et aujourd'hui en contact avec la mondialité, via télévisions par satellites , l'Internet, les voyages, les études,le travail de coopération,etc., etc.. En tout état de cause, l'Algérien, quel qu'il soit et quel que soit sa langue d'usage, n'est -il pas et ne reste-t-il pas , concrètement parlant , qu'un simple locuteur monolingue, bilingue ou plurilingue, n'étant nullement un " apatride " exclu dans sa propre société où il est soumis aux mêmes droits et obligations que ses autres concitoyens, quels que soient leurs différences, avec qui il partage de multiples affinités, y compris langagières, quand bien même les modes de vie et de pensée divergent-ils et paraissent-ils antinomiques ? Ne constate -t'on pas souvent , dans une même famille , des frères et sœurs de convictions , attitudes comportementales et modes vestimentaires , cultures et enseignements acquis divergents , faisant des uns des " arabisants ", d'autres des " francisants ", autres des bilingues, et parfois aux mœurs évolutives radicalement différentes, etc.,etc., mais en font -ils pour autant des êtres appartenant à deux sociétés radicalement différentes, " deux Algérie " dans la même Algérie ? N'avons - nous pas vu , pour rappel , durant la sombre décennie écoulée , nombre de familles Algériennes " modernes " et " francophones " qui se sont retrouvées brusquement face à une progéniture totalement acquise aux thèses arabo-islamistes des plus extrémistes, y compris l'accoutrement, tandis qu'émergeant de familles d'" arabisants " responsables notoires, des jeunes filles dans le pur style new-look occidental, s'exprimant sur le petit écran dans un français de parfait accent parisien ? Comme quoi , et contrairement aux préjugés répandus, on peut avoir des deux cotés de la soi-disant " barricade étanche " des éléments propres des uns et des autres, pour finalement les retrouver, plus ou moins fondus dans la société globale d'ensemble. . C'est que la société Algérienne , d'une façon ou d'une autre, et en dépit de ses contradictions multiples, de malvie , chômage, vagues de " herraga ", et autres misères sociales, marche, néanmoins, progressivement vers son unité identitaire dans la richesse de ses divers paramètres culturels nationaux de l'Amazighité, Arabité, Islamité, Méditérraneité et Africanité, éléments culturels et civilisationnels interdépendants constitutifs de l'Algérianité mosaicale en devenir…
Mohamed Ghriss Mail : [email protected]

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