Des sources de marché ont rapporté que les banques centrales de Thaïlande, de Malaisie et d'Indonésie sont intervenues hier, sur les marchés des changes pour défendre leurs devises respectives. A l'heure actuelle, les seules à avoir confirmé leur intervention sont les autorités monétaires thaïlandaises, en soulignant être prêtes à répéter l'opération si le baht se montrait trop volatil. La dégradation de la situation politique en Thaïlande a fait tomber le baht à son plus bas niveau depuis un an face au dollar américain, en dépit des signes d'intervention destinée à le soutenir. Et dans le même sillage de la devise thaïlandaise, le ringgit malaisien et la roupie indonésienne ont également cédé du terrain. Des signes d'intervention des banques centrales sont observés par des cambistes, en clair des ventes massives de dollars destinées à soutenir les monnaies locales. Les autorités de la Corée du Sud sont intervenues verbalement, permettant ainsi un léger rebond du won. Un intervenant à Singapour a résumé que toutes les banques centrales font de leur mieux pour endiguer le flot des sorties. "Ce n'est pas massif", tels sont les propos d'un cambiste à Djakarta à propos des interventions des banques centrales, avant d'ajouter que ces dernières réalisent enfin qu'il est vain d'intervenir avec agressivité dans un marché sur lequel la tendance de fond est à la hausse du dollar.Le dollar, qui depuis la baisse des devises de la région asiatique, est monté à son plus haut niveau depuis huit mois face à un panier de devises de référence. Il semblerait, en effet, que la devise américaine a finalement réussi à reconquérir le cœur des investisseurs du marché des changes. Alors que les cambistes étaient habitués à des records consécutifs de l'euro face au dollar, la tendance s'est inversée depuis quelques semaines. Hier, sous l'effet d'un rapport rassurant de l'OCDE et d'un apaisement des craintes liées à l'ouragan Gustav, le dollar s'est inscrit fortement en hausse sur le marché des changes puisqu'il a poussé l'euro sous la barre de 1,45 dollar, la première fois depuis le 11 février dernier. Cette faiblesse des autres devises face au dollar n'affecte pas que les devises occidentales mais également les devises asiatiques. La récente baisse de la plupart des devises asiatiques a poussé certaines banques centrales à intervenir plus ou moins directement. Les responsables de la Corée du Sud ont encouragé verbalement leur devise, permettant au won un léger rebond sur le marché des devises. Pour l'instant, seule la Banque centrale de Thaïlande a reconnu une telle intervention. La Thaïlande est aux prises actuellement avec une agitation politique qui a poussé le Premier ministre a décrété l'état d'urgence, ce qui a poussé la devise thaïlandaise, et dans son sillage les devises indonésienne et malaisienne, à la baisse face au dollar. Enfin, le yen n'a pas été affecté hier par la démission surprise du Premier ministre japonais alors que le pays sombre dans le marasme économique, en dépit du plan de relance prévu et annoncé la semaine dernière par le gouvernement.