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Les économies des pays arabes et les fonds souverains
Publié dans Le Maghreb le 23 - 09 - 2008


Par le Docteur Abderrahmane MEBTOUL
Expert international en management stratégique
Je me propose dans cette présente contribution d'analyser brièvement la situation des économies des pays arabes face aux mutations mondiales ce qui m'amènera à analyser la problématique des fonds souverains y compris l'Algérie.
I- Situation des économies arabes
La superficie du monde arabe est de 15 434 156 km⊃2;, soit presque 3,53 fois la superficie de l'Union européenne et 3.02 % de la surface du monde. Le monde arabe couvre des musulmans, sunnites et chiites, qui suivent quatre écoles juridiques : malikite, shafîte, hanbalite et jafarite. Le monde arabe se divise en pays du Machrek et les pays du Maghreb. La population a évoluée de 92 millions en 1960 à 236 millions en 1994, et à 272 millions en 2000 et selon les statistiques récentes qui ne sont pas toujours fiables est évaluée à plus de 380 millions d'habitants sur plus d'un milliard et demi (1,5de musulmans, la population totale allant fin 2008 vers 7 milliards), dont le nombre est surtout localisée en Iran, Indonésie, Pakistan, Bengla Desh. Le PIB des 22 pays membres de la Ligue arabe qui n'était en 1998 que de 531,2 milliards de dollars ( était inférieur à celui de l'Espagne) de 1050 en 2005 dépasse pour la moyenne 2005/2006 1400 milliards de dollars sous réserve d'un calcul correct du PIB qui omet souvent dans les pays arabes la sphère informelle prépondérante, le sous évaluant. Par rapport au PIB mondial qui approche moyenne 2007/2008 les 50.000 milliards de dollars, cela représente moins de 3% et si l'on soustrait les hydrocarbures ce taux est moins de 1%. Cependant ce PIB global voilent d'importantes disparités avec à la fois des richesses disparates ( pouvant les diviser entre ceux qui ont du pétrole et ceux qui n'en ont pas ou très peu ) et des pays ayant une population élevée ( Soudan Egypte, Algérie, Maroc ) et des micro-populations avec 700.000 à 2 millions d'habitants pas plus notamment certains pays du Golfe. Mais l'indicateur PIB global même calculé par pays peut voiler d'importantes disparités socio- professionnelles et des déficiences en matière d'éducation, de santé et l'indice du développement humain élaboré par le PNUD me semble plus fiable. Le rapport 2007 classe les pays arabes à développement humain élevé Bahrein ; Emirats arabes unis ; Koweit ; Libye : Qatar ;.les pays arabes à développement humain moyen Arabie Saoudite ; -Algérie ;Egypte ;Irak ; Jordanie ; Liban ; Maroc ; Oman ; Palestine ; Syrie ; Tunisie. Et enfin les pays arabes à faible développement humain Comores ; Djibouti Mauritanie ; Somalie ; Soudan et le Yémen. Ainsi ce rapportl'IDH par habitant établi en 2007 est le suivant pour les 42 premiers au classement : 1er. Islande ; 2ème . Norvège ; 3ème Australie ; 4ème le Canada ; la France 10ème et les USA 12ème. Pour les pays arabes nous avons 33ème le Koweit ; 35ème le Qatar ; 39ème les Emirats Arabes Unis et enfin 41ème le Bahrein . Selon un communiqué publié le 7 janvier 2008 à Tunis par l'Organisation pour l'éducation, la culture et la science de la Ligue arabe (ALECSO), le nombre d'analphabètes dans les pays arabes est de 99,5 millions de personnes, ce qui représente 29,7% de la population du monde arabe. Ce sont les personnes âgées entre 15 et 45 ans qui sont les plus touchées par l'analphabétisme (75 millions), selon l'ALECSO, qui l'exode massif de cerveaux, et que les femmes sont le plus touchées par le taux d'analphabétisme : sur le taux global 2 sur 3 sont des femmes et la moitié de cette population les femmes étant maintenue à l'écart de la vie sociale. Par ailleurs, la population urbaine, dépassera 400 millions d'individus vers l'année 2020, généralement pauvre (1 Arabe sur 5 vit avec moins de 2 dollars par jour) et souvent sous-employée (12 millions de chômeurs estimés en 1995, soit 15% de la population active, et cette urbanisation est extrapolé à 25 millions en 2010 si les tendances actuelles se poursuivent. Dans ces conditions peut-on parler d'une zone de libre échange arabe ? La ligue arabe a souvent abordé ce sujet important celui de la zone de libre-échange arabe notamment et notamment l'homogénéité des accords bilatéraux arabes avec les dispositions de la zone de libre-échange arabe, la coopération douanière arabe, le parachèvement du système de transit entre les pays de la région et la finalisation du processus de libéralisation du commerce ainsi que les retombées de la hausse des prix des produits de large consommation sur le niveau de vie du citoyen arabe seront. Lié à ces aspects non moins important l'examen du plan de développement de l'éducation, de l'enseignement et de la recherche scientifique dans le monde arabe, dans le cadre du suivi de l'application de la décision afférente du sommet arabe de Ryadh. Or force est de constater que ce sont des discours et qu'il n'y a pas de vision commune à l'instar de ce qui se passe au Moyen Orient concernant la question du conflit israléo -palestinien ou le conflit du Darfour. Aussi c'est un vœux pieux dans la mesure où les échanges inter-arabes représentant moins de 9% de leurs échanges globaux, préférant selon leurs affinités politiques , les USA et la Grande Bretagne pour les pays du Moyen Orient, l'Europe pour els pays du Maghreb. Par ailleurs quelques 1200 milliards de dollars de capitaux arabes sont entreposés au niveau des banques se trouvant à l'étranger. Un chiffre qui trouve son explication principalement par le fait que les pays arabes détiennent 60% des réserves mondiales de pétrole et le tiers des réserves de gaz. Ce qui m'amène à examiner la probléamtique des fonds souverains.

II. Les pays arabes et les fonds souverains
En effet, l'envolée du cours du pétrole a conduit à une remarquable aisance financière qui s'est traduite pour les pays arabes par d'importants excédents de leurs balances des paiements, le désendettement, le lancement de mégaprojets et l'accumulation d'énormes réserves de change. Les fonds souverains dont le premier a été créée au Koweit en 1953, sont aujourd'hui en passe de devenir une nouvelle catégorie d'acteurs de la globalisation financière notamment des pays pétroliers. Un fonds souverain (sovereign wealth funds), ou fonds d'État, est un fonds de placementsfinanciers(actions, obligations.) détenu par un État. Les fonds souverains gèrent l'épargne nationale et l'investissent dans des placements variés (actions, obligations, immobilier, etc.). Dans une acception restreinte, ils désignent spécifiquement " les avoirs des états en monnaie étrangère "[]Dans une acception plus large, ils désignent tous les fonds d'investissement détenus par un État tirant leurs ressources des banques centrales (Chine) des réserves pour les retraites (Norvège) ou des recettes des hydrocarbures (Norvège, Russie, pays du Golfe. Il existe actuellement plus de 40 fonds souverains mais leur nombre s'accroît d'année en année. Ainsi , je ne citerai que Abu Dhabi Investment Authority(créé en 1976, Émirats arabes unis), avec Saeed Mubarak Al Hajeri, formé dans les plus grandes universités américaines, de Havard dirige la "Abu Dhabi investment Authority", []Government Pension Fund-Global(1990, Norvège), []Government of Singapore Investment Corporation(GIC) (1981, Singapour), []Reserve Fund for Future Generation(1953, Koweït), China InvestmenCorporation(2007, Chine), Stabilisation fund(2004, Russie, )- Temasek Holdings(1974, Singapour) et Qatar Investment Authority(2005, Qatar).Plusieurs études étaient faites sur les fonds souverains arabes portant sur l'Arabie Saoudite, le Bahreïn et les émirats arabes unis, les études soulignant le nouveau rôle des fonds souverains dotés d'actifs estimés de 3 000 à 4 000 milliards de dollars, qui bénéficient d'un renouveau de la manne pétrolière. Avec des actifs estimés à 943 milliards courant 2007, l'Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) figure en tête de liste des fonds souverains. Cela explique la croissance de la finance " islamique " par cette prise de conscience de captation de cette épargne par les des grandes banques internationales. Face donc à cette aisance financière quelle est la stratégie des fonds souverains arabes ? Rappelons la participation par la Qatar Investment Authority de 20% du London Stock Exchange pour 1,36 milliard et l'achat, à la même date, par la holding publique Borse Dubaï de 28% du London Stock Exchange et de 19,9% du Nasdaq". la MubadalaDevelopment Co, créée par Abou Dhabi, l'achat pour 1,35 milliard 7,5% du Carlyle Group" e ton peut citer des d'autres exemples . Aussi, la stratégie des fonds souverain arabe, mais également de l'ensemble des fonds souverains dont la Russie à travers la stratégie de Gazprom, les fonds chinois s'orientent de plus en plus vers des investissements financiers, la participation au capital d'entreprises occidentales voire leur prise de contrôle. Citons le cas spécifique du fond norvégien (" Norwegian Wealth Fund ", NWF) qui a été créé pour pallier la diminution de la rente énergétique à moyen terme, le Ministère des Finances étant responsable de la politique d'investissement alors que la Banque nationale s'occupant du management opérationnel. Les participations dans chaque entreprise sont faibles (jamais plus d'1% du capital total), les entreprises qui vendent des armes, pratiquent la corruption ou ne respectent pas l'environnement sont évitées, tout comme les secteurs stratégiques. Aujourd'hui, le NWF est l'un des plus importants fonds souverains au monde, ayant des participations dans plus de 3000 entreprises dans plus de 40 pays. Face à ces fonds souverains , les Etats-Unis ont adopté une législation visant à empêcher ces fonds de contrôler des secteurs affectant leur sécurité nationale. En Allemagne, en France et aussi en Grande-Bretagne, on envisage de telles mesures de défense[]. Rappelons en 2005, les USA ont essayé d'interdire à l'opérateur portuaire Dubai Ports World de mettre la main sur les cinq terminaux qualifiés de " stratégiques " et le commissaire européen Mandelson a évoqué la possibilité de recourir aux actions préférentielles " pour protéger les entreprises " stratégiques. Dans le cadre de règles mondiales de gouvernance applicables aux fonds souverains, le FMI travaille à l'établissement de codes de conduite pour les régir pur garantir la transparence de l'origine et la gestion de ces fonds. Encore que ces fonds ont joué le rôle de sous pape de sécurité après la crise hypothécaires d'août 2007 en refinancant plusieurs banques internationales en difficultés. Ainsi, avec la crise des prêts hypothécaires dont les pertes sont estimées en mai 2008 par le FMI à environ 1.000 milliards de dollars (estimations provisoires) l'intervention des fonds souverains a sauvé plusieurs banques jouant le rôle de "force stabilisatrice". Par ailleurs, ces fonds ont permis de rééquilibrer l'important déficit de la balance de paiement américaine. Et en gardant leurs réserves en dollars notamment les pays arabes avec d'autres pays comme la Chine contribuent à éviter un dérapage du dollar par rapport à certaines monnaies clefs comme l'euro.
En conclusion - Et le cas Algérie ?
Actuellement et il est toujours utile de le rappeler, les réserves de change sont estimées à 133 milliards de dollars fin juin 2008, l'Algérie sont affectées sous forme de placements en bons de Trésor américains et dans certaines banques internationales bien cotées dites AAA . Cette option est jugé actuellement du fait du dérapage du dollar par rapport à l'euro depuis 2000 de plus de 55% amenuisant d'autant la valeur globale reconvertie en euros, donc peu rentable et peu efficace sachant que les taux d'intérêt qui y sont appliqués ne dépasseraient pas les 2% et le taux d'inflation USA/Europe dépassant les 3%. D'autant plus qu'à la différence des pays asiatiques et des pays pétroliers s'approvisionnant au sein de la zone dollars, les importations algériennes avoisinent 50% en euros. La leçon que l'on peut tirer concernant ce débat en Algérie et loin de toute passion est que pour une gestion efficace des fonds souverains, comme j'ai eu à le préciser dans la presse nationale et internationale courant juillet 2008, est que cette dernière doit reposer cinq facteurs, tenant compte du processus de mondialisation, de notre place au sein des différentes stratégies géo-politiques. Premièrement une bonne gouvernance interne (solidité et moralité des institutions), ce qui est loin le cas en Algérie caractérisée par un manque de visibilité et de cohérence dans la démarche de la politique socio-économique. Deuxièmement la gestion des ressources humaines par la revalorisation du savoir, dont une spécialisation très fine dans l'engeerenie financière et le management stratégique qui nécessitent un minimum de 10 ans d'expérience. Troisièmement avoir à la fois un système financier national performent (ce qui est loin d'être le cas avec une bourse en léthargie, des entreprises d'Etat en difficultés achetant des entreprises d'Etat en difficultés, unique dans les annales de la finance). Quatrièmement avoir une surface financière appréciable tenant compte des dépenses pour le développent. Avec les fonds placés à l'étranger et les dépenses pour le programme de soutien à la relance économique 2004/2009 200 milliards de dollars, 33 milliards de dollars annuellement ( les importations ont été évaluées à environ 38 milliards de dollars en 2008) et avec la chute actuelle du baril de près de 50 dollars en quelques mois( ayant atteint 160 dollars) sachant que pour la production actuelle algérienne la baisse d'un dollar par baril, c'est un manque à gagner d'environ 500 millions de dollars moyenne annuelle uniquement pour le pétrole , et presque l'équivalent si l'on tient compte du gaz que l'on doit multiplier par le volume, corrigé par l'appréciation du dollar de 10/12%, pour avoir le manque à gagner annuel global, la surface financière est donc relativement faible malgré les difficultés d'absorption qui a entraîné la mauvaise gestion à tous niveaux. Sans compter l'argent placé à l'étranger à moyen terme que l'on ne peut retirer au risque de perdre les taux d'intérêts. Enfin cinquièmement de revoir le code pénal dépénalisant les actes de gestion des acteurs économiques et éventuellement choisir un bon partenariat. Car, aller à la bourse c'est comme aller au casino , pouvant gagner mais également perdre( la définition de l'entreprise c'est la prise de risque dans un environnement incertain) en jouant sur la loi des grands nombres impliquant Dans ce cadre, pour le cas de l'Algérie, je pense objectivement que cela implique d'être prudent, les conditions n'étant pas actuellement remplies.
(1) voir l'interviewe le débat à Radio Algérie Internationale ( RAI) diffusée le 08 septembre 2008 : invité de la rédaction Abderrahamne Mebtoul sur le thème ; les économies des pays arabes et les fonds souverains, débat animé par Khawshar Hamani journaliste ENRS


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