La politique de prévention contre les risques d'accident de travail et de maladies professionnelles est appliquée par plus de la moitié des entreprises publiques et privées en Algérie. Cette affirmation a été faite hier par le sous directeur du contrôle des conditions de travail auprès de l'inspection du travail, M. Mourad Yataguen. Ce responsable a intervenu hier lors de la tenue d'un séminaire d'information organisé par la Chambre française de commerce et d'industrie CFCA, dont le thème a porté sur "la sécurité des salariés : une valeur ajoutée pour l'entreprise". Selon le constat fait par le représentant de l'inspection du travail, les règles d'hygiène et de sécurité professionnelles sont appliquées convenablement par la majorité des entreprises algériennes. En revanche, a-t-il relevé, il existe des manquements constatés essentiellement au niveau des nouvelles entreprises. D'ailleurs, il a souligné qu'il "faut mettre l'accent au niveau des PME nouvellement créées" car d'après lui, "ces dernières, dans un premier temps, n'accordent pas d'attention à l'élément de la prévention". Alors que la prévention ne demande beaucoup de moyens financiers, il faut juste se doter d'équipements de protection individuels ou collectifs et informer et sensibiliser les employés sur les dangers, a encore expliqué M. Yataguen. La majorité des lieux de travail sont réputés à grand risque tels les travaux publics et le bâtiment, mais ce qu'il faudrait retenir, recommande ce même responsable "c'est la nécessité de mettre en œuvre une série d'actions qui vise la sensibilisation des travailleurs et des employeurs pour qu'ils mettent en place une politique de prévention". "Et quand nous constatons que ces mesures ne sont pas prises, à ce moment-là nous faisons appel à des mesures de coercition de telle sorte à faire respecter la législation" ajoutera l'intervenant. Toutefois, il n'a pas manqué de souligner que l'employeur est responsable de la mise en œuvre de la politique de prévention, et qu'il doit veiller à ce que les travailleurs se protègent. D'autre part, concernant les sanctions qui pourraient être entreprises à l'encontre des employeurs qui commettent des infractions, l'inspection du travail n'a jusqu'à présent constaté aucune mesure extrême. "Ce que nous constatons par contre, c'est l'ignorance des textes législatifs et même de la négligence" a indiqué M. Yataguen. Pour ce qui est des outils qui permettent à l'Institut d'accomplir sa mission, Mme Iles a fait part de la mise en place d'un laboratoire national de métrologie et d'ambiance, qui évalue les niveaux sonores d'une entreprise. Et d'un autre laboratoire qui sera opérationnel en janvier prochain, il s'agit du laboratoire de toxicologie de tous les polluants. C'est le premier que l'Institut mettra en place pour aider l'employeur à mesurer ses solvants et à quantifier le taux de poussières et de gaz. "Nous avons un portefeuille assez important, nous avons travaillé avec l'entreprise Fertial de Annaba, avec la mine de Ouanza, nous avons fait des diagnostiques au niveau du port d'Oran, d'Arzew et de Annaba. Nous avons assisté Arcelor Mittal, Sonatrach, l' ENPC…" En somme, l'INPRP réalise les diagnostiques et fait des recommandations aux employeurs, pour que ces derniers mettent en place un plan d'action de prévention au niveau de l'entreprise.