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L'avocat dans la peau d'un acteur
"Serial plaideur" de Jacques Vergès au théâtre de la Madeleine à Paris
Publié dans Le Maghreb le 01 - 02 - 2009


Jaques Verges, " L'avocat du diable " ne finit pas d'étonner ! Le maître qui fait de la défense une manière de vivre, a changé momentanément d'univers pour aller des tribunaux aux planches. Il est acteur, personnage central, lui-même dans la pièce à l'affiche au théâtre de la Madeleine à Paris, " Serial plaideur ". Mise en scène par Marie Nicolas et Louis-Charles, "Serial plaideur" est une espèce d'odyssée de la réflexion sur le sens.Les inspirations sont nombreuses pour ces plaidoyers souvent contestés puisque la mythologie ainsi que la littérature nous offrent un arsenal d'exemples à commencer par Antigone, Julien Sorel et Jeanne Darc ! Grand moment de dialogue et de réflexion sur la justice, Jacques Vergès, l'acteur, a endossé le même costume d'avocat pour parler de la défense et des causes défendues, non pas au tribunal mais sur les planches où il a promené son cigare, comme s'il était dans une arène de détente. L'avocat s'adresse au public, le juge suprême dans cette salle de théâtre où le ton du jeu est donné dans un style brechtien pour ne pas oublier que ce n'est que du théâtre, qu'une narration sous-tendue par une réflexion profonde autour d'un métier où la parole est sacrée. "Mesdames et messieurs, je suis sûr que certains d'entre vous, me voyant ici, sur une scène de théâtre, se demandent si la place d'un avocat n'est pas plutôt au Palais de justice, opposant ainsi la gravité supposée d'un procès à la prétendue frivolité d'un spectacle". En une heure et demie de temps, Jacques Vergs l'acteur, reconstitue l'atmosphère des tribunaux pour parler de sa passion de défendre des causes "indéfendables " et de sa profession d'avocat qui "n'est pas seulement l'exercice d'une technique mais aussi et avant tout une manière d'assumer l'humanité de tous les hommes coupables ou non ". L'avocat expliquera que " dans un procès, un drame est en train de s'accomplir sous nos yeux, un duel entre l'accusation et la défense. L'avocat et le procureur racontent deux histoires non pas vraies mais vraisemblables. Et quand le dernier écho de l'éloquence s'est perdu dans les prétoires, il s'agit moins de dire le droit que de proclamer le vainqueur". Pas différent de lui-même, Jacques Vergès raconte son expérience de défenseur envers et contre tous. Car comme il le dit, " ce à quoi il croit, c'est la présomption d'innocence, et surtout la volonté d'expliquer les cheminements de ces hommes et femmes qu'il défend." L'acteur développe son opinion de la justice, ou plus largement de la chose judiciaire, à travers trois exemples concrets. Il s'agit d'Antigone, Jeanne D'Arc, et Julien Sorel, qu'il décrit comme une tragédie, un procès et un roman. Et il prend comme exemple contemporain, sa propre expérience de défenseur lors de la guerre de libération nationale algérienne, et notamment son combat pour Djamila Bouhired. Vergès a longuement développé le concept de "défense de rupture", une tactique qu'il a utilisée, en plein bataille d'Alger, lorsqu'il était appelé à défendre des moudjahidate lors du procès dit "des poseuses de bombes d'Alger ". " Jusque-là, les avocats qui plaidaient devant les tribunaux militaires, tentaient d'émouvoir vainement les juges, invoquant la sincérité de leurs clients, ou les doutes qui pouvaient subsister. J'ai compris que c'était là un dialogue impossible parce que les valeurs des uns et des autres étaient inconciliables". La démarche, explique-t-il, est simple : " Le tribunal militaire entendait faire le procès de ce qu'il appelait le terrorisme aveugle, qui s'attaque même aux civils. La défense entendait, quant à elle, faire le procès de la terreur, de la torture et de la justice militaire, et attirer l'attention du monde par tous les moyens à sa disposition ". Il a parlé longuement du procès de Djamila Bouhired, sa cliente qui deviendra son épouse. "Quand ma cliente fut condamnée à mort, elle éclata de rire. Le lendemain, la presse commentait ce rire. Et j'ai compris que le procès allait prendre le sens que nous souhaitions lui voir prendre, parce que le rire de ma cliente était l'expression d'un mépris souverain. Dès lors on ne débattait plus du terrorisme aveugle, mais de la légitimité d'un tribunal qui justifiait la torture. Lequel des deux était le plus méprisable? Le rire de Djamila Bouhired a tranché une fois pour toutes". Le comédien a évoqué également sa bataille menée partout à travers le monde pour plaider la cause de Bouhired et " arracher " la grâce. "Le procès a fait son oeuvre magique, en suscitant un élan irrésistible. Un personnage mythique en est sorti. Non plus Djamila Bouhired née à cette date, mais de la révolution en marche, qui prenait son visage. A elle seule, elle symbolisait toute la jeunesse d'un pays ", déclamera-t-il. Il faut rappeler qu'un film autour de cet homme énigmatique a été réalisé il y a deux ans par Barbet Schroeder, qui a enquêté sur les convictions de l'avocat Vergès à travers son récit documentaire, "L'avocat de la terreur" qui a raflé d'ailleurs le César du meilleur film documentaire. Rebouh H.

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