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Face à la crise mondiale, quelle est la portée de la théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie de Keynes
Publié dans Le Maghreb le 27 - 08 - 2009


Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d'université économiste (Algérie ) Le professeur Krugman qui, a obtenu en 2008 le prix Nobel d'économie pour ses travaux sur le libre, échange et la mondialisation, a estimé, le 10 août 2009 à Kuala Lampur (Malaisie) dans un discours qu'il a prononcé devant un forum international des chefs d'entreprise, que "le monde a échappé à une Grande dépression mais cela va prendre au moins deux ans minimum sinon plus (soit 2013 au minimum) avant que l'économie mondiale ne se redresse totalement, sous réserve de thérapeutiques efficaces, ce qui n'est pas évident et que même si le pire de la crise financière soit passé, le monde fait face maintenant à un ralentissement économique durable ".à une question posée, il affirmera humblement que les gouvernants et les économistes sont désemparés faute d'un nouveau modèle tenant compte de la complexité du monde actuel. Alors et pourquoi pas un génie comme Keynes ? La théorie générale de Keynes étant en vogue depuis la crise d'octobre 2008, je me propose d'en faire une brève analyse en essayant d'être simple pour que le lecteur puisse en comprendre la portée. Pour les libéraux "le keynésianisme n'est pas la solution à la crise, c'est son origine. Ce sont les recettes de 1929, toujours appliquées aujourd'hui, qui ont entraîné la crise. Il faut au contraire moins de régulation par l'Etat et plus de régulation par la monnaie." Mais contrairement à ce qui a été écrit, les taxant d'ultra libéraux, même les politiques de Ronald Reagan et George W. Bush n'hésiteront jamais à pratiquer des relances budgétaires massives pour soutenir une croissance défaillante. Avec l'arrivée du Président Barack Obama, l'option keynésienne est nettement affirmée et aujourd'hui, qu'ils soient de gauche ou de droite, partout les gouvernements, depuis le début de la crise d'août 2007, se réclament de Keynes pour sortir leurs économies de la crise. Cependant sur le plan théorique qui aura des incidences sur les futures politiques économiques, la polémique n'est pas close et ne va pas sans nous rappeler celle entre deux grands économistes, Keynes et Hayeck largement diffusée dans The Times du 17/19 octobre 1932. Pour Keynes, il faut développer la consommation et l'investissement via une forte intervention publique. Pour Hayek, l'intervention publique détourne les fonds disponibles pour l'investissement privé. Pour Keynes, il faut hausser les salaires pour stimuler la consommation. Pour Hayek, il faut baisser les salaires si on veut rétablir le plein emploi. Autre élément important à signaler, le prolongement des travaux dits néo-keynésiens ont aboutir à des visions différentes entre deux courants de pensée : l'économiste polonais M. Kalecki et l'anglaise Joan Robinson qui ont permis la naissance de la théorie de la régulation, tandis que d'autres se rapprochent progressivement des thèses libérales. Ainsi, pour Michel Aglietta, qui fait une intéressante synthèse entre la théorie keynésienne et la théorie marxiste (Karl Marx n'a jamais été un théoricien du socialisme mais a écrit le Capital en décrivant brillamment le fonctionnement du capitalisme) pionnier de l'école de la régulation, "devant l'euphorie des marchés, il aurait fallu se souvenir des cycles keynésiens….donner un sens au phénomène, pour aller vers une réflexion plus profonde du système ". Or comme le précisait Keynes lui-même, l'idéologie est une chose et l'efficacité de la politique économique en est une autre. Et d'ajouter "ce serait épatant si les économistes pouvaient se considérer comme des gens aussi humbles et compétents que des dentistes." Britannique, né le 05 juin 1883, décédé le - 21 avril 1946, il fait ses études au collège à Eton, études universitaires de mathématiques et de philosophie à Cambridge, avant d'opter tard, à 22 ans, pour l'économie. Il travaille deux ans en Inde dans la haute administration à " l'Indian Office " puis devient professeur à Cambridge.. Pendant la guerre de 1914-18, il travaille pour le ministère des finances anglais et devient un des principaux responsables du financement de la guerre, il s'en sort très bien d'autant plus qu'il utilise ses compétences pour spéculer sur les devises étrangères. Ensuite il retourne à l'université tout en tentant de s'enrichir par la spéculation financière. Il est couvert d'honneurs dans son propre pays, qui le fait lord en 1942 et le nomme sous-gouverneur de la Banque d'Angleterre, ce qui lui permettra d'être l'un des négociateurs des accords de Bretton Woods en 1944. C'est un mondain, préférant la compagnie des artistes à celle des technocrates, il fait partie du "groupe de Bloomsbury", du nom du quartier londonien qui jouxte le British Museum. En 1925 il se marie avec Lydia Lopokova, une danseuse étoile des Ballets russes de Serge Diaghilev. Il n'est pas un révolutionnaire et pourrait être classée dans la catégorie politique des sociaux démocrates. Selon Kenneth R. Hoover, Keynes aurait eu à son époque une position "centriste " entre d'une part les grands économistes Friedrich Hayek (ultra libéral) et d'autre part Harold Laski qui a été un des premiers à mettre en relief les effets pervers du marché à partir de sa théorie des économies externes, sa théorie s'inscrivant dans le cadre d'une économie libérale à finalité sociale . "Pour le meilleur et pour le pire, je suis un économiste bourgeois", ironise-t-il quand on l'interroge sur sa philosophie sociale. "Les régimes autoritaires contemporains paraissent résoudre le problème du chômage aux dépens de la liberté et du rendement individuels… Une analyse correcte du problème permet de remédier au mal sans sacrifier la liberté ni le rendement", plaide-t-il en 1936. "Son projet n'était pas de détruire le capitalisme mais de le sauver de lui-même. Il considérait que le travail de sauvetage devait commencer par la théorie économique elle-même"Parmi ses ouvrages les plus importants on peut citer : la réforme monétaire en 1923 ; le traité sur la monnaie en 1930, surtout la théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie publiée en 1936 est un des ouvrages d'économie les plus célèbres et enfin comment financer la guerre en 1940. Il acquiert une très grande notoriété, devient en 1939 le conseiller du ministre des finances anglais, devient entre autre conseiller de la Banque d'Angleterre et fut l'un des acteurs principaux des accords de Bretton Woods. Aussi bien John Maynard Keynes que les Américains sont d'accord sur la nécessité de rebâtir un système monétaire mondial, mais les vues sont différentes. Keynes est favorable à un système de compensation mondial et à une monnaie internationale, le Bancor. De leurs côtés les Américains présentent le Plan White qui, finalement, servira de base aux accords de Bretton Woods avec pour fondement . un système de changes fixes par rapport au dollar lui-même convertible en or et la création de deux institutions le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Durant la conférence de Bretton Woods, Keynes dirige la commission sur la Banque mondiale tandis que Harry Dexter White préside celle sur le FMI. Keynes est opposé à ce que les Américains aient la présidence de la Banque mondiale et veut que les pays puissent adhérer à la fois à la Banque des règlements internationaux et au FMI, ce qu'il obtient. Pour le célèbre économiste Don Patinkin, les taux de change fixes avec marge de fluctuation du système de Bretton Woods sont une réminiscence des écrits de Keynes sur les points-or du Traité sur la monnaie. Mais sa véritable reconnaissance ne viendra que plus tard. Avec les "Trente Glorieuses" en Europe, dont la reconstruction s'est faite sous l'égide de l'Etat. Aux Etats-Unis, sa postérité culminera avec John Kennedy, qui fut "sans conteste le premier président keynésien", selon Arthur Schlesinger, ancien collaborateur et historien de l'Administration du président assassiné. Au début des années 1970, le républicain Richard Nixon ira jusqu'à proclamer : "nous sommes tous keynésiens maintenant". à suivre...

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