Il y a une année, jour pour jour, l'économie mondiale a été secouée par une crise sans précédent, dont les signes sont similaires à celle de 1929. Tout est parti des Etats-Unis en plein marasme financier suite à la crise des "subprimes" où les ménages américains à faible revenu avaient des difficultés pour rembourser les crédits qui leur avaient été consentis pour l'achat de leur logement. Séduits depuis 2001 par les taux d'intérêt très bas pratiqués par la Banque centrale des Etats-Unis "FED", les Américains se sont retrouvés otages d'un système qui échappe à tout contrôle. Le rêve s'est vite transformé en cauchemar. Résultat, des milliers de familles se retrouvent dans la rue. Mais, les conséquences sont plus dramatiques pour toutes les places financières et boursières et par ricochet pour l'économie mondiale qui ne s'est pas relevée depuis de la récession qui l'a frappée de plein fouet. L'annonce de la faillite de la vénérable banque d'affaires américaine Lehman Brothers, qui a mis définitivement la clé sous le paillasson le 15 septembre 2008 a surpris le monde entier. Après 158 ans d'activité et un week-end d'ultimes tractations au sommet, Lehman Brothers a annoncé son dépôt de bilan. La banque a également été "lâchée" par les autorités américaines, réticentes à intervenir dans le système bancaire. La panique gagne juste après tous les marchés financiers. Ce qui a contraint les autorités américaines à changer de stratégie. Elles nationalisent de facto l'assureur AIG pour lui éviter la faillite, entamant une série d'interventions au capital d'établissements financiers. Certains analystes ont même affirmé, à l'époque, que les patrons Lehman Brothers avaient été alertés, dès 2005, d'un risque d'effondrement du marché immobilier sur lequel ils avaient misé. C'est le début d'une crise financière et l'effet boule de neige n'a pas tardé à se faire ressentir, en Europe notamment. Les banques ne prêtent et ne se prêtent plus. Les niveaux de croissance baissent drastiquement et aucun pays développé ou émergent n'est épargné. D'où le sommet du G20 consacré à la crise, d'autant que les pertes se chiffrent à des centaines de milliards de dollars. La régulation du marché financier est posée avec acuité sur fond de divergences sur le rôle du FMI que les Européens voulaient ériger en super gendarme mais les Etats-Unis y étaient opposés. La question reste d'ailleurs posée quant aux moyens adéquats pour plus d'organisation et de transparence du marché. Seul recours pour parer au plus urgent, les plans de relance adoptés par les Etats qui ont injecté des milliards de dollars et d'euros dans les banques sous forme de prêt. Le Fonds monétaire international dirigé par le français Dominique Starss-Khan, s'est lancé dans la collecte de fonds nécessaires. Malgré les difficultés, il a réussi à rassembler 500 milliards de dollars de réserves supplémentaires. Le FMI revendique néanmoins pour cette organisation le rôle de prêteur en dernier ressort, afin que les Etats consacrent leurs réserves à revigorer la croissance mondiale. Une croissance dont les indices sans peu reluisants. Pour cette année, le dernier rapport de la Cnuced parle de 2,5% seulement. Ça reste insuffisant et la sphère économique mondiale n'est pas près de se relever de ce nouveau choc. Le FMI a été clair à ce sujet, son président a déclaré cette semaine : "nous sommes toujours en crise". Abdelghani M.