Barack Obama a vanté les mérites samedi d'une réforme des prêts étudiants qui devrait selon lui permettre à l'Etat fédéral d'économiser 68 milliards de dollars sur dix ans et replacer les Etats-Unis en tête du classement mondial des diplômes universitaires. "Cette réforme du programme fédéral des prêts étudiants va permettre aux contribuables d'économiser 68 milliards de dollars (50,71 milliards d'euros) ces dix prochaines années ", a déclaré le président américain dans son allocution hebdomadaire diffusée sur Internet et à la radio. "Et avec cette législation, nous investissons cet argent pour atteindre un objectif que j'ai fixé à l'Amérique: d'ici la fin de la décennie, nous aurons de nouveau le plus fort taux du monde de diplômés à l'université", a-t-il ajouté. L'adoption cette semaine de la réforme de santé, projet phare du premier mandat de Barack Obama, s'est accompagnée de celle, plus discrète, de mesures concernant les prêts étudiants. Le chef de l'Etat devrait promulguer cette loi mardi. Le texte prévoit notamment d'accorder davantage de prêts et de plafonner le remboursement annuel à 10% du revenu de l'emprunteur à compter de 2014, sachant que "l'étudiant moyen finit avec plus de 23.000 dollars (17.200 euros) de dettes, selon M. Obama Pour rappel, en marge du projet de loi de réforme de l'assurance maladie, les démocrates du Congrès ont inséré une réforme des prêts étudiants, pour tenter de financer de façon plus efficace les études supérieures, très onéreuses aux Etats-Unis. Avec l'immobilier et l'épargne retraite, le coût des études supérieures est l'un des plus grands défis pour les familles américaines. La réforme proposée met fin aux subventions versées aux organismes de prêts privés pour les étudiants et il développe les prêts directs aux étudiants par l'Etat fédéral. L'administration devra utiliser les milliards de dollars d'économies ainsi faites pour accorder des bourses aux étudiants les plus défavorisés. Cette mesure, incorporée dans le vaste plan de réforme de la couverture maladie, contribuerait à abaisser le coût global du projet de loi qui doit être approuvé dimanche, ce qui pèsera probablement dans la décision de certains élus de voter en faveur du plan. Les démocrates qui soutiennent ce plan estiment qu'il est dans l'intérêt des étudiants de se passer de l'intermédiaire des banques privées qui ont prélevé les intérêts sur les prêts étudiants, alors que l'Etat fédéral assumait le risque en cas de non-paiement. De leur côté, les républicains, opposés à cette réforme, affirment que le système actuel fonctionne bien et les changements proposés vont se traduire en pertes d'emplois au sein des organismes de prêt privés. Les banques privées garderaient la possibilité d'offrir aux étudiants des prêts, mais sans la garantie du gouvernement. L'université la plus chère aux Etats-Unis est le Sarah Lawrence College dans l'Etat de New York (nord-est), dont le coût pour l'année universitaire 2009-2010 est d'un total de 55.788 dollars, selon le journal Chronicle of Higher Education.