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Comment lutter contre la corruption ?
Publié dans Le Maghreb le 01 - 04 - 2010

Docteur Abderahamane MEBTOUL Economiste Professeur d'université en management stratégique
Mes collègues Taieb Hafsi, professeur à l'HEC Montréal et Boualem Aliouat, professeur à l'université de Nice, ont fait paraître une excellente contribution intitulée " comment lutter contre la corruption " parue dans El Watan les 27/28 mars 2010, relative aux mécanismes de la corruption et proposent certaines actions. Je voudrais faire les remarques et propositions suivantes;
I- OUI, CHERS COLLEGUES, VOUS AVEZ RAISON, LA CORRUPTION EST ALIMENTEE PAR LA MAUVAISE GOUVERNANCE
Leur analyse s'articule autour de quelques idées que je résumé brièvement en les citant : " Premièrement, les actes incriminés peuvent présenter le caractère d'actes anormaux de gestion.
Le droit dans l'entreprise ne se gère pas de la même façon que dans la vie sociale, les entreprises subissant des règles concurrentielles qui les obligent à plus d'agilité et d'inventivité que le citoyen lambda dont le comportement engage la société civile. Le problème se pose lorsque ces pratiques deviennent systématiques, voire systémiques.
Deuxièmement, les actes incriminés peuvent présenter une présomption de corruption, et dans ce cas, il sera nécessaire d'apporter la preuve de la recherche d'un strict enrichissement personnel des agents concernés au vu de fautes prétendument commises, à supposer qu'aucun contrôle n'ait jamais été exercé sur Sonatrach, et que ces actes relevaient bien de la seule sphère de pouvoir des managers de la société.
Il est permis d'en douter. Ne confondons pas le pouvoir, la capacité et l'autorisation qui, tous les trois, renvoient à la faculté de faire les choses, mais n'engagent pas le même degré de responsabilité. Dans les deux cas de figure, des problèmes de gouvernance, de management du risque et de conformité se posent "
Et les auteurs de poursuivre leur raisonnement, je les cite :
"Cette affaire, comme tant d'autres, interroge la raison autant que le droit.
Trois hypothèses sont envisageables pour justifier la chaîne des fautes commises et des responsabilités partagées : des défaillances de risk management, notamment dans l'identification, la mesure et le contrôle des risques financiers, économiques… ; des failles de conformité au droit et aux autorités de régulation ; des défauts de gouvernance d'entreprise (information des parties prenantes).
Que nous dit cette analyse pour la lutte contre la corruption en Algérie ? : Est-ce un problème de risk management ? Les outils d'identification, de mesure et contrôle du risque au sein des entreprises publiques sont pléthore ; les organes chargés de les utiliser sont suffisants ; les connaissances des évolutions de marché, des conjonctures et des concurrents sont correctes et les entreprises publiques algériennes ont les moyens d'acquérir ces outils et de les utiliser de manière opportune.
La vraie question, est celle de la qualité de la gouvernance des entreprises en Algérie. Toutefois, la gouvernance est aussi déterminée par l'information disponible. L'Algérie s'est-elle construite sur une culture de l'information circulant librement ?
La négative s'impose ici ostensiblement. Lutter de manière efficace contre la corruption nécessite donc du réalisme et une démarche orientée vers la réforme des systèmes, plutôt que vers des systèmes punitifs individuels.
Il faut construire un programme de lutte contre la corruption qui doit commencer avec un " contrat social " définissant les objectifs à un niveau élevé. Car la corruption distille un sentiment d'inégalité qui érode progressivement ce contrat social et libère les instincts primitifs où le droit le cède à la loi du plus fort. La conclusion générale de ces deux auteurs est donc que la corruption est un phénomène mondial et que cela n'est pas propre à l'Algérie et les auteurs d'ajouter " l'heure est au débat et à la contribution citoyenne. La lutte contre la corruption est un des fils d'Ariane qui peut permettre à l'Algérie de se remettre en selle ".
C'est justement pour enrichir le débat comme le souhaitent les auteurs que je propose les remarques suivantes.
Je suis d'accord parfaitement avec ces deux auteurs, que c'est avant tout une question de l'instauration d'un Etat de droit et donc qu'une bonne gouvernance fait défaut à l'Algérie. L'économie algérienne navigue à vue sans aucune cohérence et visibilité renvoyant certainement à un non consensus sur la voie à suivre. Les exemples récents ( mars 2010) les plus frappants sont les débats contradictoires sur l'utilisation des réserves de change entre différents responsables et l'annonce après plusieurs expérimentations théoriques négatives dont les pertes se chiffrent en milliards de dollars , entre 2000 2009 par le ministre de la promotion de l'investissement le 27 mars 2010 d' une nouvelle configuration du secteur économique public annonçant la suppression progressive des sociétés de participation de l'Etat ( SGP) devant les remplacer par des groupes industriels publics.
Lorsque je dis urgence d'un consensus il ne faut pas entendre uniquement la vision dictatoriale de choix d'un segment du pouvoir qui entre forcément en conflit avec d'autres segments, mais la prise en compte de l'ensemble des acteurs de la société y compris ceux opérant dans la sphère informelle dominante en Algérie. C'est que l'Algérie est dans cette interminable transition depuis 1986, ni une économie planifiée et c'est une vision utopique d'y revenir par une gestion administrative, 2010 n'étant pas 1970, ni une véritable économie de marché concurrentielle à finalité sociale ( car c'est la femme et l'homme qui sont les éléments déterminants de la richesse durable) , chacune ayant ses propres règles de fonctionnement d'où d'ailleurs cette situation hybride et les difficultés de la régulation d'ensemble, situation qualifiée par certains observateurs de crise multidimensionnelle.
Faute de vision stratégique, le risque est de s'attaquer à l'accessoire et non à l'essentiel pour débloquer la situation actuelle inquiétante pour l'avenir du pays car il y va de la sécurité nationale.
Tout gouvernement peut se tromper, mais devant se corriger d'où l'importance stratégique du dialogue outil moderne de la bonne gouvernance et éviter des discours triomphalistes déconnectés des réalités. L'erreur fondamentale et fatale est de continuer dans une voie suicidaire sans dialogue et s'enfermant dans l'autosatisfaction suicidaire pour le pays, ce qui ne peut que conduire avec ces scandales financiers à répétition, certes existant de par le monde mais devant comparer le comparable.

II- NON, CHERS COLLEGUES, IL FAUT COMPARER LE COMPARABLE ET TENIR COMPTE DE LA REALITE ALGERIENNE
Où je ne puis être d'accord avec cette analyse avec de nombreux collègues que j'ai consultés, professeurs d'universités à l'étranger spécialistes du Maghreb, et au niveau local, c'est d'affirmer sans nuances que ce qui se passe en Algérie est un phénomène qui existe de par le monde.
Certes, cela n'est pas propre à certains pays du tiers monde, puisque les dizaines voire les centaines de milliards de dollars chaque année, de trafics d'arme, de prostitution ou la drogue relèvent de réseaux informels au niveau mondial. Mais on ne peut inclure dans cette catégorie les spéculations financières que les auteurs détaillent car la bourse c'est comme au casino, tout homme d'affaires étant mu par la maximisation de son profit, c'est une pratique normale en économie de marché, supposant d'ailleurs du fait de la crise mondiale actuelle, des institutions supranationales de régulation afin de synchroniser la sphère financière et la sphère réelle.


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