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Socialisme et étatisme : des idées naïves et dangereuses
Publié dans Le Maghreb le 14 - 04 - 2010


Taïeb Hafsi
Mars 2010
Dans ce livre, B. Abdesslam apparaît comme le vainqueur de l'argument contre Touati. Patriote respectable et respecté, Abdesslam confond cependant le lecteur en suggérant que le Socialisme-Étatisme est meilleur que le marché libre.
Il mélange le langage économique avec l'appel aux sentiments patriotiques.
La violence de son verbe est telle qu'il considère toute alternative comme une trahison envers le serment des martyrs.
B. Abdesslam est un patriote mais il se trompe. Le serment que les martyrs ont fait était celui de libérer l'Algérie et redonner la liberté aux Algériens de penser et de conduire leur destin. Au moment où le serment a été fait, tous les Algériens ou presque étaient pauvres. Ils étaient écrasés par le colonialisme.
Les libérer, c'était leur donner la chance de s'exprimer et de montrer leur valeur. Les martyrs ne seraient sûrement pas d'accord avec le centralisme étatique qui a empêché l'Algérie de s'adapter.
Aujourd'hui que nous avons retrouvé la liberté comme pays, il nous faut trouver le chemin de la connaissance et de la raison pour donner la liberté au citoyen. Seule une meilleure utilisation de la connaissance et de la raison nous permettront de sortir de l'ornière et d'être alors fidèles au serment des martyrs.
J'ai suggéré tout au long de ce texte que la connaissance est maintenant claire sur ce qui doit être fait en Algérie.
La connaissance qui nous a toujours éludés est celle du fonctionnement organisationnel.
Au plan économique, les grands dirigeants de l'Algérie et leurs conseillers se sont régulièrement battus pour défendre une option ou une autre.
Ils se sont régulièrement accusés de trahison, alors que le problème était ailleurs. Le problème n'est pas dans le choix de politiques économiques.
Il est dans leur mise en application. Toutes les théories que j'ai évoquées suggèrent que c'est la mise en application qui fait la différence.
Si les Algériens manquent de réalisme, ils continueront à se battre sur des objets secondaires en laissant de côté ce qui est essentiel, la construction de mécanismes qui permettent aux idées de se réaliser.
Le plus important de ces mécanismes est le marché. Le deuxième plus important est l'existence de lois claires pour réguler le marché et pour protéger la société et le citoyen des abus inévitables que génère la liberté des acteurs. Le troisième plus important est de créer un appareil étatique qui respecte le citoyen et l'aide à se prendre en charge et à créer de la richesse. Le quatrième plus important est la lutte contre les maladies sociales qui, comme la corruption, sont capables de détruire la capacité d'une société à se construire. Le cinquième plus important est la protection de la paix sociale.
Le sixième plus important est de travailler à maintenir l'équilibre entre les différentes composantes sociales, régionales et économiques du pays.
Ceci s'obtient notamment en se mettant du côté du plus faible ou du plus défavorisé pour l'aider à se rattraper. Le septième plus important est de constamment travailler à faire gagner le bon sens et la raison sur la passion et l'émotion. La connaissance est maintenant disponible et doit être utilisé pour faire tout cela.
Pourtant, au lieu de cela, la théorie de B. Abdesslam revient à l'ordre du jour. Un pouvoir désemparé, qui a du mal à comprendre la crise que le monde vient de subir, lui redonne plus d'importance et il n'est pas rare aujourd'hui d'entendre ceux qui le conseillent suggérer que le socialisme et l'étatisme ont été positifs. Ils reviennent donc à la théorie de B. Abdesslam.
Pour ma part, je crois que s'ils le faisaient ce serait l'une des erreurs les plus graves. Ce serait vraiment refaire la même erreur deux fois. Dieu nous en préserve !
J'argumente que notre chemin sera meilleur par une liberté plus grande des citoyens et par une participation plus grande de ceux-ci aux décisions économiques. Le chemin vers cette participation n'est pas celui des forums politiques, mais celui du marché.
Chaque algérien doit être encouragé à exprimer son choix politique en s'enrichissant et en enrichissant sa région, tout en respectant la loi. La loi doit valoriser la morale, la solidarité, le bon fonctionnement du marché et veiller à protéger les plus vulnérables d'entre nous. Nous n'avons besoin du gouvernement que pour faire de bonnes lois.
Pour tout le reste, il vaut mieux qu'il ne se mette pas sur le chemin des milliers d'entrepreneurs qui vont faire l'Algérie de demain. En s'enlevant du chemin, il deviendra plus fort, parce qu'il ne monopolisera pas les moyens d'enrichissement mais ouvrira le chemin aux actions entrepreneuriales légitimes.
Tous ces entrepreneurs travailleront alors à le consolider puisqu'il leur permettra de s'exprimer.
J'ai étudié récemment les contributions des quelques entrepreneurs qui sont arrivés à survivre malgré les freins et les herses bureaucratiques que l'État a mis sur leurs chemins. J'ai été impressionné par leur créativité. J'ai été impressionné par leur patriotisme. J'ai été impressionné par l'importance de la contribution qu'ils apportent au budget de l'État. A titre d'exemples, les dix entrepreneurs que j'ai étudiés , ont créé des dizaines de milliers d'emplois, Ils payent presque 60% de toutes les richesses qu'ils créent en Impôts et taxes et réinvestissent l'essentiel du reste.
Ils arrivent à faire ce que l'État lui-même, par le biais de ses grandes entreprises publiques, n'est pas capable de faire. Si l'État décidait d'aider ces entrepreneurs, en leur facilitant la tâche et en veillant à ce que les lois de protection du citoyen et des communautés soient claires, il multiplierait leurs contributions à des niveaux inimaginables. Je suis prêt à parier que l'Algérie deviendrait alors l'équivalent de la Californie et serait un partenaire de l'Europe aussi courtisé que l'est la Chine actuellement.
Conclusion : soyons modeste pour construire un grand pays
Ce texte a commencé avec l'idée que les Algériens, comme nation, ont été surtout stimulés au plan économique par un grand idéal de justice sociale. La liberté, autour de laquelle la nation a été construite, a été perçue dès le départ comme le moyen le plus sûr pour que la justice soit rendue à un peuple spolié et maintenu dans un état de dénuement considérable. Cette justice était l'égalité des droits et l'égalité des chances pour ceux qui essaient de s'en sortir. C'était cela, dans l'esprit des martyrs, la justice sociale. La grande question qui s'est alors posée aux dirigeants de l'Algérie indépendante a été celle du comment : Comment réaliser la justice sociale ?
Dans ce papier, nous avons suggéré que la réponse à cette question n'est pas politique. Au plan politique, elle a été résolue en affirmant que la justice sociale est un fondement de la nation. C'est une question de gestion de l'économie nationale et par beaucoup d'aspects c'est une question de nature scientifique, qui demande d'aller vers la connaissance pour trouver une réponse satisfaisante.
La connaissance montre que les réalisations économiques posent un problème majeur de coordination des activités complexes de la société. Cette coordination a été tentée de manière centralisée, comme dans les pays socialistes, ou de manière décentralisée, dans tous les pays développés ou en émergence rapide. La méthode de coordination décentralisée est ce qu'on appelle l'économie de marché. Le résultat parle de lui-même.
La coordination par le marché part de l'idée que les êtres humains sont imparfaits. Ils sont soumis à leurs désirs et à leurs besoins.
Ils peuvent occasionnellement être à l'image de Dieu et s'élever moralement, mais cela ne dure pas longtemps. Ils retombent dans leur état imparfait, dès que l'adversité apparaît. Pour tirer le meilleur parti de cette imperfection de la nature humaine, il vaut mieux l'exploiter pour construire, plutôt que pour détruire. Le marché crée les conditions de la construction. En encourageant chacun à s'enrichir dans le cadre des règles du jeu du marché, on fait des travers naturels des personnes des alliés qui peuvent faire progresser l'ensemble de la société. Pour cela, il faut que les règles du jeu du marché soit claires.
Nous avons montré que les règles du jeu, qui paraissent implicites ou inexistantes, sont très bien établies. Elles sont précisées par trois grandes théories, celle des droits de propriété, celle des coûts de transaction et celle de l'agence. Ces trois théories montrent comment des règles claires permettent d'améliorer la société de manière progressive.
Dans l'expérience algérienne, il y a eu le socialisme et l'étatisme qui se sont imposés au départ par nécessité. Au lieu de considérer cela comme des situations temporaires, on peut faire l'erreur de croire que ce sont des choix qui peuvent remplacer le marché. Nous avons argumenté que le socialisme-étatisme n'a de chance que dans une organisation ou une société simple, comme l'était l'Algérie du lendemain de l'indépendance. Avec la complexité croissante des activités et des rapports, on ne peut pas gérer l'Algérie avec le socialisme-étatisme. On peut même la détruire avec une telle théorie.
Le marché est surtout une philosophie de fonctionnement réaliste. Cette philosophie reconnait les limites des capacités de coordination humaines.
Elle privilégie la décentralisation. La centralisation peut détruire le pays, parce que toutes les énergies créatrices des Algériens seront utilisées pour détruire le système qui les contraint. La décentralisation est la seule garantie d'unité pour le pays. Le problème est que le socialisme-étatisme est porté par des dirigeants dont la crédibilité est réelle. En particulier, B. Abdesslam est un patriote intègre qui a apporté des contributions réelles à l'Algérie.
Son exemple pourrait nous inciter à faire de la théorie qui l'a animé la théorie de l'Algérie moderne. Ce serait une erreur et ce serait lui faire porter une responsabilité historique majeure. J'espère que les Algériens sauront éviter ce grand écueil.


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