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Face à la crise mondiale, l'inflation solution à l'endettement croissant des Etats ?
Publié dans Le Maghreb le 25 - 05 - 2010

Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d'Université en sciences économiques
Les effets de la crise mondiale d'octobre 2008, à l'instar de la crise de 1929 qui a commencé en 1928 mais dont l'amplification a été perçue entre 1935/1936 avec les conséquences sociales et politiques que l'on connaît, se font toujours sentir, comme en témoigne la crise croissante des Etats avec des perspectives incertaines. La dépréciation entre mars et mai 2010 de 15/18% de l'euro par rapport au dollar, rendant certes moins chers les importations des marchandises en provenance de cette zone mais les fonds souverains placés se déprécient, comme cela rend plus chers les importations de la zone dollar mais renchérissent la valeur des fonds souverains au sein de cette zone, encore que le problème posé est le rendements des fonds placés avec des taux d'intérêt au niveau de ces deux zones négatifs avec le taux d'inflation. Historiquement, le problème de la dette publique est à l'origine de la science économique puisque " économie politique " signifie étymologiquement " gestion de l'État ", encore que les premières réflexions économiques, d'Aristote aux mercantilistes en passant par les scolastiques, se centrent toutefois presque exclusivement sur la monnaie. La science économique récemment a dépassé cette vision restrictive en essayant de comprendre que le problème des finances publiques est plus vaste et détermine fondamentalement la richesse des Nations, en fait le fonctionnement de l'économie tant au niveau local que mondial et la crise récente de l'endettement public interpelle tant la théorie économique que la politique socio-économique des Etats
1- Et l'Algérie ?
Le gouverneur de la banque d'Algérie a annoncé que le stock de la dette extérieure à fin 2009 est de 3,9 milliards de dollars (le service de la dette inférieure à 1 milliard de dollars) grâce aux remboursements par anticipation et le ministre des finances que la dette publique interne est passée de 1 780 milliards de dinars (DA) à fin 2006 à 1 050 à fin décembre 2007,à 733 millions fin octobre 2008 et à 500 millions de dinars fin 2009. Cette situation financière a été permise depuis 2000 grâce au cours élevé des hydrocarbures Cependant, cette situation de relative aisance financière et de la stabilisation du cadre macro-économique et de la réduction de la dette publique doit être replacée dans son véritable contexte. C'est une condition nécessaire mais non suffisante autant qu'avoir des réserves de change dues essentiellement comme en Algérie à des facteurs exogènes. Rappelons le syndrome hollandais (beaucoup d'argent, corruption généralisée, et absence de création de richesses durables). Les expériences historiques montrent clairement que le cadre macro-économique stabilisé est éphémère sans de profondes réformes micro- économiques et institutionnelles qui seules permettent une croissance durable. Car, les mêmes causes provoquent les mêmes effets. Car, l'on ne s'est pas attaqué aux causes originelles de la dette publique et le risque est de revenir à la case de départ. Si l'on excepte la mauvaise gestion de certaines entreprises publiques qui accaparent une partie importante du financement public, il ne faut jamais oublier l'administration et les services collectifs dont les infrastructures qui également accaparent une autre fraction actuellement plus importante La crise mondiale actuelle face à la somme modique de 150 milliards de dollars de réserve de change, grâce aux hydrocarbures, devrait faire réfléchir les autorités algériennes, si l'on veut éviter des tensions sociales explosives horizon 2020 posant la question de la sécurité nationale, car tout est tiré en Algérie par la dépense publique qui a montré ses limites sous d'autres cieux. C'est que nous avons assisté à des taux de croissance en hausse et des taux de chômage en baisse également artificiels. Pour preuve, il n'existe pas de corrélation entre les dépenses publiques 200 milliards de dollars entre 2004/2009, malgré la dévaluation du dinar et moins de 3% d'exportation hors hydrocarbures, montrant que le blocage est d'ordre systémique, et le taux de croissance inférieur à 3% pour cette période montrant un gaspillage des ressources rares car ces dépenses auraient dû occasionner un taux de croissance supérieur à 9% comparé à des pays similaires, s'agissant d'éviter de vendre des illusions de 5/6% de taux de croissance hors hydrocarbures car plus de 80% de ces segments sont irrigués par la dépense publique via la rente des hydrocarbures ( secteur privé et public) ne restant moins de 20% d'entreprises véritables créatrices de richesses. Qu'en sera-t-il des dépenses monétaires de 280 milliards de dollars, alors qu'il était prévu 150 milliards entre 2010/2013 sans vision stratégique et mécanismes de régulation où la corruption risque d'être multipliée par deux ? Il s'agit d'éviter de se réfugier dans le court terme comme cette analyse statique d'être braqué sur le cours du pétrole et du gaz, du dollar et de l'euro sans objectifs stratégiques. Certes, une baisse du cours de l'euro réduit la facture d'importation (60% dans cette zone) mais de l'autre côté une hausse de la facture des importations en dollars, affaiblit les rentrées en devises, existant des relations entre la hausse du dollar et la baisse du cours du pétrole, les hydrocarbures étant libellées en dollars ainsi que les la baisse de la cotation des fonds souverains du fait du placement d'une grande partie de nos réserves de change en bons de trésor (40% en euros, 40% en dollars, 5% en livres sterling et 5% en yen) , sans compter les taux d'intérêts des banques centrales très faibles pour ne pas dire nuls actuellement. Car, l'épuisement des ressources d'hydrocarbures est inéluctable , qui selon la majorité des experts est de 16 ans pour le pétrole et de 25/30 ans pour le gaz (peut- être moins si le gaz non conventionnel prend des parts de marché plus importantes avec un prix de cession de 5/7 dollars le MBTU, étant depuis janvier 2010 à 4 dollars, l'Algérie devant vendre entre 9/13 dollars entre le GN et le GNL pour couvrir ses coûts ) et tenant compte de la forte consommation intérieure. D'où l'urgence, d'un débat national, le dialogue politique, économique et social indispensable pour une bonne gouvernance, sur ce secteur propriété de toute la collectivité, dont la gestion doit être démocratisée, sur la gestion des réserves de change, autant qu'un débat national sans exclusive sur le devenir de l'économie algérienne. Il s'agit d'avoir une vision dynamique, donc d'entrevoir l'après-hydrocarbures revoyant à l'urgence d'une gouvernance rénovée loin de cette vision de dépenses monétaires sans se préoccuper d'une bonne gestion et surtout dans des segments non créateurs de richesses à moyen et long terme.
2-Eviter les confusions entre le déficit budgétaire et la dette publique
Souvent l'on ne différencie pas exactement entre le déficit budgétaire (flux) et la dette publique (stock), le déficit budgétaire étant la situation dans laquelle les recettes du budget de l'État sont inférieures aux dépenses, donnant un solde négatif et pour financer son déficit, l'État est obligé d'emprunter. La dette de l'État se définit quant à elle comme l'ensemble des emprunts effectués par l'État, dont l'encours (montant total des emprunts) résulte de l'accumulation des déficits de l'État. Aussi, elle ne doit pas être confondue avec la dette extérieure, (là aussi à ne pas confondre le principal qui est un stock avec le service de la dette qui est un flux), constituée de l'ensemble des engagements des agents économiques d'un pays (particuliers, entreprises..), et non seulement de l'État, vis-à-vis de prêteurs étrangers. Ces deux données, bien que différentes, sont liées : le flux du déficit budgétaire vient alimenter l'encours de dette, qui en retour agit sur le niveau de déficit par l'augmentation des intérêts versés, qui sont une charge (dépense) budgétaire, la succession des déficits favorisant l'apparition de nouveaux déficits. En effet, le gonflement de la dette provoque un effet "boule de neige" selon un processus auto-entretenu, la charge d'intérêt qu'elle produit conduisant à augmenter le déficit et donc à accroître encore l'endettement de l'État et la charge des intérêts.


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