Sur les 91 banques européennes soumises aux tests de résistance, dix devraient se retrouver en situation d'échec, ce qui donne un taux de réussite de 89%, selon une enquête réalisée par Goldman Sachs auprès d'investisseurs. Selon ce sondage, qui a recueilli 376 réponses, les banques européennes devraient lever en moyenne un total de 37,6 milliards d'euros de capital frais à la suite de ces "stress tests", dont les résultats sont attendus ce vendredi à 16h00 GMT. Le journal El Pais rapporte dans son édition du jour qu'une partie des 18 caisses d'épargne espagnoles a échoué aux tests de résistance. La publication du résultat des tests est censée prouver aux investisseurs que les 91 banques de l'Union européenne passées à la moulinette peuvent supporter une nouvelle crise économique et financière et que les autorités sont capables de résoudre les problèmes des établissements qui ne passeraient pas les tests. Axel Weber, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), s'est dit confiant au sujet du résultat des banques allemandes dans le cadre de ces tests, ajoutant que le système bancaire européen se porte mieux que beaucoup ne le pensent. A la veille de ce moment très attendu, les rumeurs allaient bon train tout comme d'ailleurs les messages positifs de certains dirigeants politiques. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, s'est déclarée "confiante dans la capacité des banques françaises à réussir leur examen", sans vouloir en dire beaucoup plus. Angela Merkel a, elle, surtout voulu défendre ces tests alors que certains analystes s'interrogent sur la sévérité des hypothèses prises en compte par le CEBS, surtout en matière de risque souverain. Comme on le sait, CEBS n'a pas voulu prendre en compte l'hypothèse d'un défaut de paiement d'un pays comme la Grèce ou l'Espagne. Il a préféré se baser sur une dépréciation des obligations d'Etat. "Je crois, à en juger par la situation réelle, que les conditions de ces stress tests sont très réalistes", a dit la chancelière allemande. Si les investisseurs sont aussi sceptiques sur la réelle portée de ces tests c'est qu'à en croire les fuites sorties ici et là, le bilan global serait des plus rassurant. Un peu trop pour être crédible ? Mêmes les banques irlandaises ou les caisses d'épargne espagnoles s'en sortiraient, malgré un portefeuille de crédits immobiliers à haut risque. Mais d'après le journal El Economista, les caisses espagnoles ont réussi grâce à une astuce consistant à comptabiliser les aides du fonds de secours espagnol comme capital propre. Du côté allemand, on a raconté que la Commerzbank aurait été pointée du doigt alors que, selon d'autres sources, seule Hypo Real Estate (HRE) aurait été déclarée fragile. Pour la Belgique, selon certaines informations assez floues lancées la semaine dernière, Dexia et KBC auraient aussi reçu un bon bulletin. Autrement dit, il devrait ressortir des tests qu'aucune des deux institutions n'a besoin de capitaux additionnels. Il pourrait toutefois y avoir quelques petites réserves. Jeudi, l'agence Reuters évoquait d es difficultés pour la filiale slovène de KBC. Qui pourrait devoir être recapitalisée ? Visiblement, certains pays, dont la France, auraient fait pression pour que les tests soient publiés dès vendredi matin avant l'ouverture des Bourses européennes. Mais tout laissait penser que le timing de 18 heures sera maintenu, histoire de laisser aux analystes le temps de décortiquer les communiqués pendant tout le week-end.