L'objectif de réduire le délai de séjour des navires en rade au port d'Alger n'est pas atteint et même les acquisitions de nouveaux équipements ne saura atténuer la tension qui règne sur cette infrastructure vitale pour le commerce extérieur. En août, le temps moyen d'attente des porte-conteneurs a atteint les 25 jours. Les armateurs tirent la sonnette d'alarme sur la congestion historique du terminal à conteneurs. Le temps d'attente des porte-conteneurs pour voir leur cargaison débarquée était de 12 jours en mars. Il est tombé à 9,8 jours en avril et à 8,4 jours en mai. Mais au lieu de continuer à combler l'écart avec les ports concurrents, Alger a connu une véritable dérive au cours des deux derniers mois. En juillet, le temps d'attente des porte-conteneurs, s'est élevé à 16,9 jours en moyenne, et il aura atteint une escale record de 37 jours. Même l'arrivée, depuis mars 2009, de l'opérateur émirati DP World au port d'Alger et la décision du gouvernement d'interdire le déchargement des marchandises non conteneurisées n'ont pas réduit le temps d'attente en rade pour les navires. Le problème reste entier. Pourtant, DP World El-Djazaïr, qui exploite en joint-venture le port d'Alger, a annoncé récemment l'acquisition de nouvelles grues mobiles, afin d'améliorer le service et la productivité du port. Cet équipement peut transporter jusqu'à 65 tonnes à la fois et peut s'étendre jusqu'à 56 mètres de hauteur. Cette nouvelle acquisition rentre dans le cadre de la modernisation de cette entreprise qui vise le raccourcissement des délais de passage des conteneurs. Ainsi, la durée en rade des navires ne sera pas revue à la baisse, comme l'a annoncé l'émarati au début de ses activités. Selon, ses premières prévisions, 2 millions de conteneurs par an pour cette entreprise qui gère plus de 60% des volumes de conteneurs au port d'Alger. Le conflit social qui a éclaté au sein de l'entreprise a contribué à la hausse de la durée d'attente des navires avant déchargement. Le bras de fer qui oppose, depuis juillet, les 750 salariés de DP World El-Djazaïr à la direction, a ralenti le rythme de transbordement. Les travailleurs du port d'Alger brandissent la menace de grève qui paralyserait le port. Ils réclament une hausse des salaires de 11 % à 24 %, en application de la convention de branche, et de passer de 48 à 40 heures de travail hebdomadaire, en conformité avec la législation du pays. L'instauration, en 2009, du crédit documentaire dans les opérations de commerce extérieur aurait, lui aussi, apporté son lot de tracasseries administratives au problème de la durée d'attente, qui n'est pas un fait nouveau au port d'Alger. Ainsi, ce port tourne, actuellement, autour de 600.000 conteneurs par an. Un chiffre très loin l'objectif des 2 millions, tracé par l'opérateur émirati. Pour rappel, la société mixte DP World El-Djazaïr a été créée en 2009 à Alger entre l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) et l'entreprise émiratie Dubai Port World (DP Wolrd). "Djazaïr Ports World" est une société de droit algérien détenue à parts égales (50%-50%) par l'Epal et DP World. L'objectif essentiel de ce partenariat est celui d'équiper et de moderniser le terminal conteneurs du port d'Alger.