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Cacophonie concernant le futur modèle de consommation énergétique déterminant pour la sécurité nationale
Publié dans Le Maghreb le 08 - 02 - 2011

Professeur Abderrahmane Mebtoul expert international - conseiller et directeur d'études ministère Energie/Sonatrach 1974/1980-1990/1995-2000/2006
1. Comme j'avais mis en garde votre prédécesseur contre certaines déclarations intempestives, et prévisions irréalistes, mon seul souci étant les intérêts supérieurs de l'Algérie et non les personnes (voir mes contributions sur Sonatrach entre 2007/2009 disponibles sur www.google.com), je suis vraiment désemparé avec de nombreux experts devant les données contradictoires concernant votre secteur. Cela concerne également, bien entendu, d'autres départements ministériels comme les données annoncées souvent avec légèreté, des taux fictifs de l'inflation, du chômage ou celui du taux de croissance, données déconnectées des réalités, car globaux et non éclatés voilant particulièrement la concentration des revenus au profit d'une minorité rentière. Aucune étude sérieuse n'a été menée jusqu'à présent sur les liens entre l'évolution du produit intérieur brut, la répartition spatiale et par couches sociales du revenu national et du modèle de consommation, ce qui explique que l'on navigue à vue, des données fausses donnant de fausses solutions. Pour l'énergie, qui concerne la sécurité nationale je suis autant désemparé. Le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir, et malgré plus de trois décennies ayant suivi ce secteur, j'ai sollicité l'aide de nombreux experts dans ce domaine, tant à l'étranger qu'au niveau national, car nous avons des Algériens brillants mais marginalisés expliquant cet exode de cerveaux massif. C'est dans ce cadre, que je juge urgent d'éclairer l'opinion nationale sur les points suivants.
2. Vous annoncez une valeur d'investissement faramineuse de 60 milliards de dollars pour l'énergie : avez-vous pris les précautions pour que les scandales financiers de Sonatrach et ses filiales qui ont terni l'image de l'Algérie ne se répètent pas en mettant en place les mécanismes de contrôle appropriés ? Sonatrach possède-t-elle vraiment les instruments appropriés, notamment la comptabilité analytique décentralisée pour suivre la gestion opérationnelle ? La consolidation des comptes pouvant voiler d'importantes anomalies, ce d'autant plus que le rôle des commissaires aux comptes à travers ces scandales a montré son inefficience. D'ailleurs, Sonatrach étant l'Algérie et l'Algérie étant Sonatrach un contrôle démocratique ne s'impose-t-il pas ?
En effet, la consommation de gaz selon la Creg est la suivante : - centrales électriques : 12 milliards de m3 ; - distribution publique : 5,7 milliards de m3 et industries, 9,8 milliards de m3 soit au total 27,5 milliards de m3.Or, pour Sonatrach dans son bilan 2009, on trouve que 20,3 milliards de m3 ont été livrés à Sonelgaz pour 22 milliards de m3 consommés par le marché national. Pourquoi cet écart de plus de 5 milliards de m3 avec le bilan du Creg ? On pourrait penser que ceci représente l'auto- consommation de Sonatrach. Si la majeure partie est due à la liquéfaction, il faut faire le point sur l'économie du GNL.
4- La production physique du gaz algérien selon les revenus internationales représente, en 2009, 54,5 milliards de m3, fort loin de l'objectif de 85 milliards de m3 pour 2012. La concurrence du marché spot et des retards dans certains projets, dont celui Gassi Touil, devant entrer en production justement en 2009, expliqueraient-ils le recul de 2009, alors que l'objectif pour 2009 était d'exporter 65 milliards de m3 ? De plus, les acheteurs, principalement les Italiens, les Espagnols et les Français, représentant plus de 60 % des quantités engagées, n'ont recouru qu'à l'enlèvement minimal des volumes contractuels à un prix moyen indexé sur le prix du brut, situé entre 7 et 10 dollars le million de BTU durant l'année.
Le reste des approvisionnements a été réalisé par les clients de Sonatrach sur les marchés spot où le gaz naturel liquéfié était cédé à moins de 5 dollars le million de BTU en moyenne sur le second semestre 2009. La crise mondiale ayant entraîné une baisse des enlèvements de gaz naturel par les Italiens, les Espagnols et les Français, soit plus de 60 % des quantités engagées contractuellement, la production hydrocarbure de l'Algérie ayant subi un déclin dès l'année 2009, atteignant 222,5 millions Tep, dont 150,9 milliards de m3 de gaz naturel, contre 231,9 millions de Tep en 2008. Est-ce dû à une tendance à l'épuisement des réserves algériennes de gaz qui demeurent inconnues faute de publication, cela d'autant plus qu'il faille tenir compte de la forte consommation intérieure qui représentera selon le Creg à l'horizon 2020 environ 80 % des exportations prévues initialement, c'est-à-dire 85 milliards de mètres cubes gazeux d'exportations ?
5- Selon certaines informations de revues spécialisées, Sonatrach aurait réduit sa fourniture de gaz vers l'Italie via la Tunisie. La diminution enregistrée serait passée de près de 95 millions de mètres cubes par jour à 53 millions de mètres cubes/jour durant le mois de janvier 2011. Est-ce dû aux évènements en Tunisie (les spécialises écartent cette hypothèse) ou Sonatrach aurait-elle perdue des parts de marché ? Il y a urgence de confirmer ou non les informations de la revue internationale Petroleum Economist, d'octobre 2010, qu'en dix ans les exportations de GNL seraient passées de 12 à 6 % du total des échanges mondiaux de ce gaz, alors que sur la même période le volume des échanges de gaz dans le monde s'est développé de 8,1 % et que les exportations algériennes ont baissé de 11 % où l'Algérie perd de plus en plus des parts de marché ? En effet, selon Petroleum Economist, l'Algérie a perdu deux marchés de fourniture de pipeline, en Italie, la Libye ayant bénéficié au dépend de Sonatrach du pipeline Greenstream en Sicile, la Norvège qui a commencé à fournir l'Italie depuis ses terminaux continentaux en 2001, les Pays-Bas ayant vu leurs échanges avec l'Italie s'allonger et pis encore, le client traditionnel de l'Algérie,à savoir l'Espagne, du fait des différends commerciaux avec nous s'est tournée vers la Russie. Le Nigeria, l'Egypte et le Qatar ont vu leur position sur le marché du GNL se renforcer malgré leur situation géographique et logistique beaucoup moins favorable que la notre. Comme on le voit, il faut se poser la question de la rentabilité économique tant de Medgaz que de Galsi. Nous pouvons, il est vrai, découvrir des milliers de gisements mais non rentables, si nous ne prenons pas en compte le couple prix internationaux et coûts internes d'exploitation. Et qu'en sera-t-il des exportations qui étaient prévues initialement vers les USA sachant que ce pays avec la révolution dans le gaz non conventionnel deviendra exportateurs net à l'horizon 2015/2020 ?
L'Algérie pourra-t-elle concurrente vers l'Asie avec ses 3 % de réserves (4 500 milliards de mètres cubes gazeux) tenant compte de ses coûts internes, des coûts de transports et de la concurrence, notamment de l'Iran (15 % des réserves mondiales de gaz conventionnel), de la Russie (30 % de réserves) et surtout du Qatar (10 %) pour une population équivalente à une wilaya d'Algérie et proche de l'Asie, ceci sans compter l'arrivée de certains pays africains ?
6- L'expérience historique a montré que la formule d'indexation pose problème, n'ayant pas toujours eu une proportionnalité et qu'en sera-t-il lorsque les contrats à moyen terme pour l'Algérie arriveront à expiration pour bientôt ? Pour preuve au moment où le prix du pétrole dépassait 100 dollars, le prix du Mbtu (ndlr : le Mbtu "million d'unités thermales britanniques" égal à 27,6 mètres cubes), n'a jamais approché 10 dollars et pour l'année 2010 selon l'AIE, un cours du pétrole fluctuant entre 75/80 dollars et le prix de cession du gaz varie entre 4 et 6 dollars. Selon les études du ministère de l'Energie, "le prix équitable du gaz est de 14 dollars le Mbtu. Il faut diviser le prix du baril de pétrole, actuellement autour de 80 dollars, par six, cela donne 13-14 dollars par Mbtu, ce qui serait équitable". Cela est important pour l'Algérie, puisque le gaz brut (GN et GNL) représente une grande part de la valeur en devises de ses exportations, qui devait s'accroître à l'avenir puisque pour le pétrole ayant moins de 1% des réserves mondiales allant, à moins d'un miracle, vers l'épuisement dans moins de 18. Ainsi se pose alors tant pour les canalisations (gaz naturel GN) que pour le gaz naturel liquéfié (GNL), la question de la place de Sonatrach dans cet échiquier stratégique mondial, de la rentabilité financière pour l'Algérie de la construction de deux GNL et des méthaniers, sans compter celles existantes qui nécessitent un renouvellement pour asseoir leurs rentabilités financières sachant que l'amortissement de l'investissement durant une conjoncture normale est de 10 ans minimum. Avec le prix actuel du gaz et certaines prévisions entre 2010/2015, il sera impossible de rentabiliser ces installations de GNL dans des délais raisonnables. Qu'en sera-t-il du projet gazoduc Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP) surtout sa rentabilité - devant relier le Nigeria à l'Europe - via l'Algérie, d'une longueur de 4 128 km, dont 1 037 km en territoire nigérian, 841 km au Niger et 2 310 km en Algérie, d'une capacité de 20 à 30 milliards de m3/an destinés en majorité au marché européen, où selon l'étude de faisabilité confiée à la société britannique Penspen/IPA le projet pour se matérialiser coûtera plus de 13 milliards de dollars contre une prévision au départ de 7 milliard de dollars sous réserve de la résolution de certains conflits frontaliers, ce qui devait permettre à l'Algérie de concurrencer Gasprom et la Norvège en Europe ? Aussi, la question stratégie qui se pose est la suivante : avec l'hémorragie de ses cadres, (882 experts et ingénieurs auraient quitté Sonatrach entre 2001/2009 selon un rapport interne à Sonatrach) ce qui a amené le Groupe à confier la charge des puits à des sociétés étrangères), la Sonatrach a-t-elle les capacités de faire des découvertes intéressantes rentables financièrement, une prospection coûtant et lorsque la rentabilité n'étant pas assurée, ce sont des fonds perdus ? Sonatrach a-t-elle les capacités d'investir seule sans un bon partenariat sans le partage des risques à l'aval sans être assurée de la commercialisation, sachant que pour diminuer les coûts, il faut une grande capacité des installations et que le marché intérieur est limité ? Quelle est la rentabilité financière des investissements de Sonatrach à l'étranger tant dans sa participation que dans des fonds d'investissement qu'elle aurait réalisé ?
Quelle est la rentabilité, Sonatrach s'étant fortement dispersée depuis 2000, s'étant éloignée de ses métiers de base, faisant double emploi avec les départements ministériels, dans l'aviation, dans la construction et dans les unités de dessalement de l'eau de mer. Sonatrach doit revenir à ses métiers de base.
A. M.


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