Les autorités japonaises ont fait état hier, d'un niveau de radioactivité plus de 3 000 fois supérieur à la limite tolérée dans l'eau de mer au large de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-Daiichi. Les Etats-Unis et la France vont aider le Japon à contenir la radioactivité et à maîtriser la situation dans cette centrale, laquelle a ajouté une catastrophe de plus au séisme et au tsunami du 11 mars dernier et qui faut-il le rappeler ont fait plus de 27 500 morts ou disparus. L'aide de ces deux nations intervient à un moment où le gouvernement japonais reconnaissait ne pas être du tout en mesure d'indiquer quand la situation sera maîtrisée à la centrale."Nous étudions diverses actions, mais à ce stade, nous ne sommes pas en mesure de dire quand nous contrôlerons de nouveau la situation", a laissé entendre le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Yukio Edano.Si à ce stade, deux des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, sont considérés comme maîtrisés par l'exploitant de la centrale, Tokyo Electric Power, il n'en demeure pas moins que les quatre autres sont instables. Les barres de combustible dans les réacteurs 1, 2 et 3 sont endommagées et des fuites sont hautement probables à travers leurs enceintes de confinement. Hier, lors d'un entretien téléphonique entre le président américian Barak Obama et le Premier ministre japonais Naoto, les deux hommes ont convenu qu'une coopération étroite entre leurs deux pays était capitale pour gérer la situation à Fukushima. De son côté, le département américain de l'Energie envisage d'envoyer au Japon des robots, qui pourraient aller au plus près des cœurs des réacteurs et des piscines de combustible usé. Aussi, le président Obama a promis une aide aux populations sinistrées, à la fois à court terme et sur le long terme. Le président français Nicolas Sarkozy, qui dirige le G20 et le G8, compte se rendre à Tokyo aujourd'hui. Il comptera parmi les premiers dirigeants étrangers à fouler le sol japonais depuis la catastrophe. La France a dépêché d'ores et déjà au Japon deux experts - l'un du groupe nucléaire Areva et l'autre du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) - pour venir en aide à l'exploitant de la centrale, Tepco, vivement critiqué pour sa gestion de la crise. Selon l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle japonaise, l'eau de mer du Pacifique, près du réacteur n°1 de la centrale de Fukushima-Daiichi, contient 3 355 fois plus d'iode radioactif que la limite permise. Le directeur général adjoint de cette agence, Hidehiko Nishiyama, a cependant minimisé les retombées potentielles de cette eau radioactive sur l'homme, dans la mesure où les habitants de la zone contaminée ont été évacués et où il n'y a pas non plus d'activité de pêche dans le secteur. L'agence a fait savoir d'un autre côté que la radioactivité de l'eau présente dans les tunnels sous la centrale était faible mais qu'il n'était pas opportun de l'évacuer dans la mer. Enfin pour ce qui est des efforts de reconstruction dans les zones sinistrées, le gouvernement japonais devrait présenter un premier collectif budgétaire d'un montant de 2 000 milliards de yens soit, 24,3 milliards de dollars. Ce plan devrait être soumis d'ici peu au parlement.