Les déstabilisations presque consommées de la Tunisie, de l'Egypte et de la Libye rappellent combien il aurait été important que les décisions d'intégration des économies et des politiques au sein du Maghreb soient traduites sur le terrain en politiques d'actions. Le Maghreb, sans les obstacles que sont les frontières et sans les entraves des régimes politiques ? Ce sont les régimes quels qu'ils soient qui parlaient du Maghreb des peuples alors que les peuples y voient le Maghreb des régimes. Les régimes n'ont pas consulté les peuples tandis que les peuples n'ont pas fait pression sur les régimes. En juin 1998, à partir de Zéralda où s'était décidée la création de l'UMA, le "guide" libyen avait annoncé que la carte d'identité Maghrébine allait être pour bientôt. 23 années plus tard, ce "bientôt" n'est pas encore arrivé. Guedafi est le seul chef d'Etat présent à Zéralda et toujours présent au sommet maghrébin si celui-ci doit se tenir aujourd'hui. C'était une ambition et ça ne l'est plus. Du moins les populations n'y croient plus. Malgré la guerre des sables, en 1963 (ya el khaoua hagrouna), et ce qu'on raconte se rapportant à Amgala, les régimes marocain et algérien semblent ne plus vouloir en découdre. Chacun, reste l'ennemi stratégique de l'autre ? Il y a certes une course à l'armement des deux côtés, et les observateurs l'expliquent par la supériorité militaire que chacun des deux pays cherche à s'assurer sur l'autre. Des positions défensives? Les peuples n'ont pas encore donné leur avis tandis que les régimes ne sont pas enclins à les consulter. Les peuples maghrébins voient l'intervention active et décisive des peuples européens par le biais des référendums portant sur le traité constitutionnel européen. Ils ne peuvent en demander moins. C'est ça le paradoxe actuel. Les peuples se comparent alors que les régimes évitent de se comparer. Ces temps ci, il y a un échange de signaux. Un dialogue indirect? L'ampleur des défis non relevés est importante Il y a à faire des intégrations par l'énergie électrique, par des projets communs par une intégration industrielle, par des échanges d'enseignements , par le partage des fardeaux financiers des stratégies communes de lutte contre le terrorisme, par la prise de décision commune dans le cadre du groupe des (5+5), nos interlocuteurs du bassin occidental de la Méditerranée étant intégrés dans le cadre de l'Union européenne.