Hédi Djilani, président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, est également à la tête de l'Union maghrébine des employeurs (UME). Il a participé activement à la tenue du premier forum des hommes d'affaires maghrébins organisé à Alger. Ce chef d'entreprise croit en un Maghreb économique où l'on peut investir et créer des richesses sans contraintes. Le Temps d'Algérie : Estimez-vous qu'il est possible de créer un pôle économique maghrébin à l'instar de l'Union européenne ? Quels sont les risques et les préalables ? Hédi Djilani : Les risques n'existent pas et toutes les études faites par des experts internationaux ont démontré qu'il n'y a que des aspects positifs dans cette future union économique. Les hommes d'affaires croient réellement au développement du Maghreb et de sa croissance, quel que soit le pays. Les obstacles existent et ils sont objectifs. Nous ne pouvons pas parler de Maghreb uni si les frontières sont encore fermées. Ce dossier est d'ordre politique et c'est aux politiques de le résoudre. Nous, en tant que chefs d'entreprises, notre souhait est de dire aux politiques qu'il existe une volonté réelle chez les hommes d'affaires de créer un Maghreb uni, ouvert, où on peut investir et exporter sans difficultés. Un environnement où on peut échanger sans avoir peur. Nous avons besoin de stabilité et d'accords ainsi que de lois favorables. Le Maghreb a besoin de voir à long terme et de créer des richesses. Il faut que les hommes d'affaires soient sécurisés. Et tout cela est le travail des politiques. Quelles sont les contraintes d'ordre économique qui se dressent devant cette volonté de coopération ? Il s'agit surtout de distorsions en matière fiscale et de certaines lois sociales. Le futur du Maghreb est dans la création d'entreprises privées et l'encouragement des investissements. Il est important de faciliter les procédures d'investissement. Nous ne pouvons pas rester éternellement désunis. Il est anormal que les pays maghrébins signent des accords de libre- échange avec l'Union européenne, et n'acceptent pas le libre-échange entre eux. Pour nous opérateurs économiques, cela est inconcevable. Si nous souhaitons que les IDE s'orientent vers le Maghreb, il faut encore qu'il soit présentable et uni.