M. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, a écarté, jeudi dernier, à Kuala Lumpur, toute révision de la formule des prix des contrats gaziers à long terme, une fois arrivés à terme. ''C'est une politique de prix à long terme, nous ne pouvons intégrer les considérations du marché spot dans les contrats gaziers à long terme'', a-t-il fait savoir lors d'une conférence de presse animée en marge du 25ème congrès mondial du gaz. M.Yousfi qui répondait à une question d'un journaliste qui lui demandait si l'Algérie allait renouveler ses contrats gaziers à long terme avec ses clients européens avec la formule du prix du marché spot, a rétorqué que ''c'est un principe, nous n'allons pas changer notre politique et notre politique est basée sur la formule des prix à long terme. J'ai appris de Sonatrach que ce n'était pas dans leur intention de la changer et je ne crois pas que Sonatrach va introduire la formule des prix du marché spot dans ses contrats à long terme''. Des contrats gaziers de l'Algérie arriveront à terme en 2019. Des demandes de les reconduire ont été déjà formulées par ses clients, a-t-on indiqué auprès de la délégation algérienne présente à ce congrès. Le long terme offre une sécurité de l'approvisionnement aux clients en dépit de ses prix relativement élevés par rapport au marché spot. ''Les clients de l'Algérie sont conscients de cette situation et c'est pour cette raison qu'ils ont demandé la reconduction de ces contrats une fois expirés'', a-t-on laissé filtrer. Certains pays consommateurs demandent la refonte des contrats à long terme, dont les prix sont fixés par une indexation aux cours du pétrole, en appelant à une libéralisation du marché gazier qu'ils veulent transformer à un marché au comptant, où les prix seront libres comme ceux du GNL. Déjà, mercredi dernier, l'Algérie avait défendu un prix juste pour le gaz, à travers des contrats à long terme qui représentent selon elle, une condition minimale pour faire face à l'énorme investissement que doivent consentir les pays producteurs. Toujours en ce qui concerne le gaz, le ministre a souligné que l'Algérie disposait d'une industrie gazière très dynamique qui produit chaque année près de 150 milliards de m3 de gaz, dont 50 à 55 milliards de m3 sont exportés, 30 milliards de m3 sont consommés, et le reste des volumes injecté dans les gisements pour maintenir leur pression. Il a par ailleurs ajouté dans une brève présentation qui a précédé la conférence de presse que l'Algérie maintenait le niveau du prix du gaz bas pour des raisons économiques et sociales sans pour autant les soutenir. A la question de savoir si Sonatrach envisageait de construire d'autres usines de GNL, le ministre a répondu que le groupe algérien devrait se contenter pour le moment de ces deux unités. Il a aussi confirmé au passage les discussions avec plusieurs clients pour l'exportation du GNL. Par ailleurs, le projet de gazoduc Galsi, reliant l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne, sera réalisé, les études devant être achevées fin 2012, a-t-il conclu.