Les Bourses européennes ont terminé, avant-hier, en très nette hausse, saluant les annonces du président de la BCE qui va venir en aide aux pays européens qui ont du mal à se financer en rachetant leur dette. "Le marché a bien aimé le fait que la BCE est prête à intervenir de manière illimitée. Surtout, il n'y a pas eu de mauvaise surprise", a commenté Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. "Ces annonces étaient largement anticipées et avaient largement circulé dans la presse ces derniers jours", relève Renaud Murail, gérant d'actions de Barclays Bourse. Mais "le plus important est que le pare-feu de la zone euro apparaisse de plus en plus crédible", ajoute-t-il. Répondant aux attentes des marchés, la BCE a annoncé son intention de racheter sur le marché secondaire, là où s'échange la dette déjà émise par les Etats, des obligations souveraines de maturité allant de 1 à 3 ans. Ces achats se feront à la condition stricte que les pays qui souhaiteront en bénéficier aient au préalable sollicité l'aide des fonds de secours européens, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), auquel succédera le MES. L'indice Eurostoxx 50 a gagné 3,40% La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 3,06% à 3 509,88 points, dans un volume d'échanges davantage nourri que ces derniers jours, à 4,062 milliards d'euros. La veille, il avait pris 0,20%. Les valeurs bancaires ont profité à plein de l'effet Draghi, s'envolant comme Crédit Agricole (+8,44%) et Société Générale (+7,76%) à Paris ou Santander (+4,60%) et BBVA (+5,29%) à Madrid. Hors CAC 40, Natixis a gagné 9,61% à 2,35 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a ainsi gagné 119,48 points à 5 777,34 points, soit +2,11% par rapport à la clôture de la veille. Parmi les valeurs, Lloyds Banking Group (+6,69% à 36,2 pence) a terminé en tête de l'indice, suivi par Barclays (+6,13% à 193,05 pence) et Standard Chartered (+3,24% à 1 418 pence). Les groupes miniers ont également bondi, à l'image de Vedanta Resources (+6,21% à 928 pence), ENRC (+4,64% à 310,9 pence) ou BHP Billiton (+3,59% à 1 843 pence). A Francfort, l'indice vedette Dax a fini sur un bond de 2,91% à 7 167,33 points. Les valeurs financières allemandes ont le plus profité de ces annonces: le titre de Deutsche Bank s'est envolé de 7,06% à 29,79 euros, celui de Commerzbank de 5,25% à 1,3 euro. L'assureur Allianz a pris 2,66% à 91,15 euros et le réassureur Munich Re a gagné 1,48% à 119,9 euros. Les valeurs automobiles, très sensibles à l'évolution de la conjoncture économique, ont également été recherchées: Daimler a pris 4,16% à 39,29 euros, BMW 3,96% à 57,23 euros et Volkswagen 3,88% à 140,5 euros. Quasiment toutes les valeurs du Dax ont fini en hausse de plus de 1%, même Lufthansa (+3,36% à 9,97 euros), qui s'apprête pourtant à faire face vendredi à une grève de 24 heures de son personnel navigant commercial dans toute l'Allemagne. La Bourse de Madrid a terminé en hausse de 4,91% à 7 862 points. Les valeurs bancaires ont bondi, notamment Santander qui a pris 4,60% à 5,981 euros, BBVA qui s'est envolé de 5,29% à 6,39 euros et CaixaBank qui a gagné 3,57% à 3,015 euros. La quasi-totalité des actions de l'indice Ibex-35 a également fini en forte hausse, comme le géant du textile Inditex qui a gagné 5,39% à 95,57 euros, l'assureur Mapfre qui a bondi de 10,38% à 2,18 euros ou encore le groupe énergétique Iberdrola qui a avancé de 6,60% à 3,488 euros. La Bourse suisse a terminé la séance en forte hausse de 1,60% à 6 527,87 points, après la réunion de la Banque centrale européenne. Quatre valeurs de l'indice SMI ont particulièrement performé, avec des progressions de plus de 4%. Ainsi, ABB progresse de 4,01% à 17,12 francs suisse, après que la banque UBS a recommandé l'achat de ce titre. Adecco, une valeur très cyclique, a augmenté pour sa part de 45,05% à 45,70 CHF. Enfin, les bancaires Credit Suisse et UBS ont progressé respectivement de 5,01% à 19,30 francs suisse et de 4,60% à 11,38 francs suisse. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a terminé sur un bond de 4,31% à 15 780,32 points, emmené par les valeurs bancaires et d'assurance. Banca Popolare di Milano s'est adjugé la plus forte hausse, +11,14% à 0,4757 euro. La plupart des groupes bancaires affichent des hausses d'au moins 5%. Unicredit a gagné 8,14% à 3,506 euros et Generali 6,18% à 12,19 euros. Cette envolée s'est accompagnée d'une forte baisse des taux d'emprunt à long terme de l'Italie. La Bourse de Bruxelles a réagi comme ses consœurs avec enthousiasme après les annonces de la BCE, prenant 2,20% à 2 397,79 points. Une seule valeur de l'indice Bel-20, GDF-Suez, a terminé en baisse (-0,77% à 19,28 euros). Le bond le plus spectaculaire a été réalisé par le numéro un mondial du zinc, Nyrstar, qui a progressé de 7,00% à 4,05 euros, suivi par le bancassureur KBC, dont l'action a pris 6,44% à 18,36 euros. Le métallurgiste Umicore (+4,80% à 38,46 euros) ou la société de services automobiles D'Ieteren (+3,93% à 36,50 euros) ont eux aussi profité de la vague d'optimisme qui a balayé toute la cote. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 2,31% à 336,43 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe sidérurgique Aperam, qui a bondi de 9,73% à 11,33 euros, et par le groupe de forage offshore pétrolier et gazier SBM, qui a gagné 5,78% à 11,80 euros.L'unique baisse de la séance a été enregistrée par le groupe d'édition anglo-néerlandais Reed Elsevier, qui a perdu 0,05% à 10,64 euros. La Bourse de Lisbonne a fini en nette hausse de 2,43%. Indice vedette de la Bourse portugaise, le PSI-20 a clôturé à 5 171,77 points, poussé par le secteur énergétique et une partie des valeurs financières. Le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a ainsi bondi de 3,83% et l'électricien EDP de 3,07%. Le poids lourd Portugal Telecom s'est pour sa part apprécié de 2,24%. La banque BPI s'est envolée de 12,13% et la BES de 8,30%. Leur concurrente BCP a en revanche cédé 2,35%, pénalisée par l'annonce la veille des conditions auxquelles elle compte réaliser une augmentation de capital d'un montant de 500 millions d'euros. Wall Street au plus haut depuis fin 2007 Wall Street a terminé en forte hausse, avant-hier, portée par l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d'un programme illimité de rachats de dettes publiques et par des chiffres positifs sur l'économie américaine: le Dow Jones a bondi de 1,87% et le Nasdaq de 2,17%. Selon des chiffres définitifs, l'indice Dow Jones Industrial Average a avancé de 244,52 points par rapport à mercredi, à 13 292,00 points, soit son plus haut niveau depuis le 28 décembre 2007, quand il avait atteint 13 365,87 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui grimpé de 66,54 points à 3 135,81 points, atteignant un plus haut depuis le 15 novembre 2000, où il avait clôturé à 3 165,49 points, avant l'éclatement de la bulle internet. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 2,03%, prenant 28,52 points à 1 431,96 points. Il atteint ainsi un plus haut depuis le 3 janvier 2008 (1 447,16 points). Les investisseurs ont été très encouragés par le projet de rachat illimité d'obligations par la BCE, a noté Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. C'est une nouvelle que les courtiers attendaient et leurs espoirs ont été comblés. Le président de l'institution européenne, Mario Draghi, a en effet annoncé que celle-ci allait acquérir sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise par les Etats, des obligations souveraines de maturité allant de 1 à 3 ans et ne fixerait pas de limite quantitative à ces achats. Ces opérations se feront à la condition stricte que les pays qui souhaitent en bénéficier formulent une demande d'aide au Fonds européen de stabilité financière (FESF), a précisé M. Draghi lors d'une conférence de presse à Francfort en Allemagne, à l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs. Cet engagement de l'institution européenne est considéré comme très positif car les investisseurs ici sont inquiets du fait que les problèmes européens pourraient avoir un impact non seulement à court terme sur les marchés mais aussi sur la capacité de nos entreprises à exporter, a noté Jack Ablin, de Harris Private Bank. Cela ne résout certainement pas la situation économique mais cela allège le fardeau pour les emprunteurs, a-t-il ajouté. Côté américain, les données sur l'emploi (diffusées dans la matinée) ont aussi attiré l'attention avant la publication vendredi des chiffres mensuels sur l'emploi aux Etats-Unis par le gouvernement, considérés comme un baromètre important sur la vigueur de la reprise économique américaine, ont souligné les analystes de Wells Fargo. Les inscriptions au chômage ont reculé la semaine dernière et les créations de postes se sont avérées plus importantes que prévu dans le secteur privé en août. De plus, l'activité dans les services mesurée par l'indice ISM a accéléré sa progression en août. Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,673% contre 1,594% la veille et celui à 30 ans à 2,799% contre 2,705%. Le Nikkei termine stable (+0,01%) La Bourse de Tokyo a terminé quasi-stable la séance d'avant-hier (+0,01%), les investisseurs attendant l'issue d'une réunion la Banque centrale européenne (BCE) avant de prendre position. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grignoté 0,75 point à 8 680,57 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a très légèrement augmenté de 0,13% pour sa part, gagnant 0,91 point à 719,00 points. L'activité a été très faible, avec 1,55 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Peu d'évolutions nettes ont été constatées sur le marché. Les groupes exportateurs ont toutefois profité d'un certain repli du yen face à l'euro, qui arrange leurs affaires sur le vieux continent. Des constructeurs d'automobiles ont en conséquence repris une partie du terrain perdu la veille: Toyota a accéléré de 1,64% à 3 100 yens et Honda de 0,98% à 2 472 yens. Les fabricants d'électronique, en difficulté sur les marchés étrangers, ont en revanche évolué en ordre dispersé: Sony a perdu 0,35% à 860 yens, Panasonic a rebondi de 1,15% à 528 yens et Canon de 0,53% à 2 476 yens. Leur concurrent Sharp a pour sa part encore chuté de 4,31% à 200 yens. Confronté à de graves problèmes de trésorerie, le groupe a reconnu avoir hypothéqué la quasi totalité de ses propriétés foncières et immobilières au Japon pour pouvoir emprunter de l'argent à ses banques. Dans les autres secteurs, les groupes d'immobilier ont profité de la diminution du taux de vacance des bureaux dans le centre de Tokyo pour le deuxième mois consécutif, d'après une étude. Mitsui Fudosan a gagné 1,58% à 1,481 yens et Daiwan House Industry 1,87% à 1 091 yens.
