Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, victimes de prises de bénéfices déclenchées par un regain d'inquiétude concernant la croissance mondiale et l'incertitude qui plane autour de la volonté de Madrid de demander une aide internationale qui permettrait à la Banque centrale européenne de procéder à des achats d'obligations espagnoles. À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,57% à 3 510,47 points dans les premières cotations. À Francfort, le Dax recule de 0,18% et à Londres, le FTSE de 0,19%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 cède 0,45%. Madrid est soumise à des pressions contradictoires concernant la nécessité pour le pays de demander une aide internationale. Contrairement à Paris, Berlin a affirmé ce week-end que l'Espagne n'avait pas besoin d'un plan de sauvetage. "La consolidation va probablement se prolonger jusqu'à ce que l'on obtienne de nouvelles informations concernant la question espagnole", commente Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital, qui attend notamment des détails sur les réformes structurelles du pays, jeudi prochain. "Le 'rally' (provoqué par la perspective d'injections de liquidités) semble arrivé à sa fin et les inquiétudes concernant la croissance mondiale sont de retour. C'est une séance assez creuse globalement et il est difficile d'imaginer que la tendance s'inversera aujourd'hui." Une information de presse selon laquelle le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourrait bénéficier d'un effet de levier similaire à celui de son prédécesseur, le FESF, et de bénéficier d'une capacité d'intervention de 2 000 milliards d'euros, limite les pertes. La Bourse de Paris évolue en baisse, inquiète au sujet de l'Espagne La Bourse de Paris était en baisse, hier matin, dans un marché qui s'inquiète à nouveau de la situation en zone euro alors que l'Espagne hésite toujours à solliciter l'aide de ses partenaires européens. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 cédait 0,50% à 3 512,84 points. L'indice CAC 40 s'est adjugé près de 9% depuis le 1er juillet. Sur le front des valeurs, le retrait de PSA Peugeot Citroën (-1,14% à 6,43 euros) du CAC 40 est effectif à partir de ce lundi. Le constructeur est désormais remplacé au sein de l'indice phare de la place parisienne par le groupe belge de chimie Solvay (-0,72% à 94,31 euros). Crédit Agricole (-1,69% à 5,77 euros) était pénalisé par des informations de presse selon lesquelles la banque verte va devoir injecter 600 à 700 millions d'euros supplémentaires dans sa filiale grecque Emporiki avant de pouvoir la céder. Total prenait la tête de la cote (+1,22% à 40,72 euros). Le groupe vise désormais une hausse de 3% par an en moyenne de sa production d'hydrocarbures de 2011 à 2015, alors qu'il tablait auparavant sur 2,5% entre 2010 et 2015. Londres: le Footsie en baisse (-0,43%) La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier matin, les investisseurs se montrant inquiets des divisions dans la zone euro, faisant reculer les valeurs minières et financières. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 25,23 points dans les premiers échanges, soit un recul de 0,43% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 827,39 points. Parmi les valeurs, les compagnies minières étaient dans le rouge, comme Anglo American (-1,70% à 1 905 pence), Vedanta (-1,75% à 1 067 pence) ou Glencore (-1,24% à 357,5 pence), qui doit désormais attendre jusqu'au 1er octobre pour obtenir une réponse de Xstrata (-0,40% à 1 001 pence) sur leur projet de fusion. Les valeurs financières perdaient également du terrain, comme Barclays (-1,23% à 221 pence), Prudential (-1,15% à 816,5 pence) ou la Royal Bank of Scotland (RBS) (-0,96% à 273,1 pence). Francfort: le Dax orienté à la baisse (-0,58%), Bayer fait exception La Bourse de Francfort était orientée à la baisse, hier dans la matinée, alors que ressurgissaient les inquiétudes sur la situation en zone euro et que l'indice de confiance Ifo a atteint un nouveau plus bas. L'indice Dax des 30 valeurs vedette cédait 0,58% à 7 408,26 points, peu après l'ouverture, et le MDax des valeurs moyennes 0,81% à 11 122,15 points. Du côté des valeurs, deux nouveaux venus faisaient leur entrée sur le Dax lundi: le groupe de chimie Lanxess et l'équipementier Continental. Ces derniers n'échappaient pas au scepticisme général du marché et reculaient respectivement de 1,42% à 65,34 euros et de 2,28% à 81,7 euros. Ils remplacent le fabricant de camions MAN et le groupe de distribution Metro, qui ne remplissaient plus les conditions nécessaires pour se maintenir sur l'indice. Bayer affichait la plus forte progression (+1,05% à 68,21 euros). Le laboratoire a annoncé vendredi soir que son traitement contre les maladies de la rétine appelé "VEGF Trap-Eye" avait obtenu le feu vert des autorités américaines en vu de sa commercialisation. Trap-Eye est l'un des quatre médicaments phares de Bayer susceptibles de devenir des "blockbusters", c'est-à-dire de générer un chiffre d'affaires conséquent, et le groupe envisage de demander l'autorisation avant la fin de l'année pour sa commercialisation en Europe. Commerzbank fermait la marche sur le Dax avec un repli de 3,37% à 1,52 euros. Suisse : ouverture juste sous l'équilibre La Bourse suisse semble s'accorder une pause, hier en début de séance, après avoir clôturé vendredi au plus haut depuis février 2011. Dans les premières cotations, le Swiss Market Index (SMI) s'effritait de 0,04% à 6 602,99 points, le Swiss Leader Index (SLI) cédait 0,10% à 990,67 points, le Swiss Performance Index (SPI) baissait de 0,03% à 6 109,55 points. Syngenta (+0,8%) a revu à la hausse ses objectifs de ventes pour les produits destinés aux cultures clés, à 25 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie, alors que l'objectif précédent, publié en mai, était de 22 milliards de dollars. Novartis (+0,4%) a publié des données positives pour son deuxième médicament expérimental pour l'insuffisance cardiaque aiguë, Serelaxin (RLX030), qui vient de franchir les critères d'évaluation en finale des essais de phase III. Les analystes pensent que Novartis tient ainsi un nouveau blockbuster dès début 2014. Roche perdait en revanche 0,6%. Le groupe bâlois va présenter de nouvelles données de thérapies contre le cancer de la peau et du sein, lors du congrès de l'European Society for Medical Oncology (ESMO). Le troisième poids lourd, Nestlé, prenait 0,2%. Transocean bondissait de 3,0%, peut-être soutenu par la demande du groupe brésilien Petrobras de lever une interdiction de forage au Brésil. Les bancaires UBS (-0,8%) et Credit Suisse (-1,2%) affichaient les plus forts replis, pénalisées par le climat de division dans la zone euro, selon des intervenants. Julius Bär cédait 0,5%. La presse a fait état de la suppression par la banque privée de 30% à 40% des emplois dans certaines activités de Merrill Lynch, qu'elle a rachetée à Bank of America. Les petits nouveaux du SLI SPS (-0,3%) et Sulzer (-1,6%) ne profitaient pas particulièrement de leur intégration dans l'indice. Le changement ayant été communiqué dès juillet, les investisseurs ont déjà adapté leurs pondérations. Logitech (-0,1%) et Nobel Biocare (+0,1%), qui ont eux quitté l'indice, restaient stables. Barry Callebaut (inchangé) remplace Valiant (-0,2%) au SMIM. Sur le marché élargi, le boulanger industriel Aryzta (-2,4%) a présenté ses résultats pour l'exercice 2011/12. Le chiffre d'affaires a progressé de 8,5%, à 4,21 (3,87) milliards d'euros, le bénéfice net de presque 12%. Les prévisions sont décevantes, estiment les analystes.Dufry (-0,6%) veut prendre le contrôle de Folli Follie Group (FFG), nom sous lequel opère la société grecque Hellenic Duty Free Shops. Il est en négociations avancées pour en acquérir 51%. Malgré les risques liés à la Grèce, les analystes considèrent cette démarche comme positive. Les détails de la transaction ne sont toutefois pas connus.Tecan progressait de 2,0%, après la hausse par UBS de son objectif de cours et la confirmation de la recommandation "buy". Precious Woods montait de 5,6%. Vendredi, le titre avait chuté de 40% en réaction à des résultats semestriels faibles. Tokyo clôture en baisse de 0,45% à cause du yen fort La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en baisse de 0,45% à cause d'un regain de vigueur du yen, nuisible aux groupes exportateurs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 40,71 points à 9 069,29 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est effrité de son côté de 0,36%, lâchant 2,70 points à 753,68 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,41 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Passées les interventions bien accueillies des grandes banques centrales, européenne, américaine et japonaise, ces dernière semaines, les investisseurs sont revenus à davantage de prudence. Symptôme de cette humeur, le yen considéré comme une valeur refuge est remonté par rapport à l'euro, affaibli dès que les investisseurs s'inquiètent de la crise européenne d'endettement ou pour la croissance mondiale. Les groupes exportateurs japonais en ont souffert, car la valeur de leurs revenus en Europe, une fois convertis en yens, se réduit lorsque la monnaie japonaise augmente. Comme souvent, les fabricants d'électronique ont figuré parmi les principales victimes: Sony a chuté de 2,91% à 967 yens, Panasonic de 2,94% à 528 yens, Sharp de 2,83% à 206 yens et Canon de 3,86% à 2 689 yens. Les constructeurs d'automobiles ont aussi ralenti: Toyota de 1,56% à 3 150 yens, Nissan de 2,71% à 682 yens et Honda de 1,81% à 2 553 yens. Sensibles à l'évolution de la conjoncture et du marché chinois, les groupes sidérurgiques ont fondu: Nippon Steel de 3,57% à 162 yens et JFE Holdings de 4,88% à 1 070 yens. A contre-courant, le premier fabricant nippon de semi-conducteurs, Renesas Electronics, s'est envolé de 31,25% à 336 yens, terminant à sa valeur plafond fixée pour la journée. Il a profité d'informations publiées dans la presse japonaise, selon laquelle un consortium japonais pourrait investir quelque 100 milliards de yens (1 milliard d'euros) dans Renesas et y prendre une part majoritaire d'ici à la fin de l'année, afin de l'aider à sortir de ses difficultés financières.