Les gouvernements de l'Union européenne ont officialisé, hier, leur nouveau train de sanctions à l'encontre de l'Iran, adopté la veille. Plus de 30 sociétés et institutions iraniennes voient leurs actifs en Europe gelés.L'UE veut renforcer ainsi la pression sur Téhéran et son programme nucléaire. La liste des sociétés est publiée au Journal officiel de l'UE. Parmi elles figurent la Compagnie nationale de pétrole iranienne (NIOC), l'un des principaux exportateurs mondiaux d'or noir, ainsi que les ministères de l'Energie et du pétrole. La liste comprend en outre des filiales de la NIOC, la Compagnie nationale du gaz, la Société nationale iranienne de distribution et de raffinage du Pétrole, ainsi que la société publique qui coiffe le transport d'hydrocarbures. Quelques banques, dont la Bank of Industry and Mine, et de nouvelles filiales de banques déjà sanctionnées sont ajoutées aux sanctions européennes. L'UE a également décrété une interdiction de principe de toute transaction entre les banques européennes et iraniennes, avec des exemptions accordées au cas par cas pour permettre la poursuite du commerce légitime. Des officiels iraniens se retrouvent sur la liste noire de l'UE des personnes visées par des gels d'avoirs et des interdictions de visa, ainsi le ministre iranien de l'Energie, Majid Namjoo.Les Etats-Unis ont imposé des sanctions sur la NIOC le mois dernier. Il s'agit pour les gouvernements occidentaux d'empêcher la République islamique d'obtenir des devises via ses exportations de pétrole. L'Iran ne capitulera pas malgré les sanctions Le numéro un de la République islamique Ali Khamenei a affirmé, hier, que l'Iran ne capitulera pas sur son programme nucléaire, au lendemain de nouvelles sanctions de l'Union européenne dénoncées comme irrationnelles par le ministère des Affaires étrangères. Ils (Occidentaux, ndlr) disent que les pressions visent à ramener l'Iran à la table des négociations, mais nous ne l'avons jamais quittée, a déclaré le guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, cité par la télévision d'Etat. L'objectif réel de ceux qui présentent cette formule de propagande politique est d'amener la nation iranienne à capituler lors des négociations. Mais nous leur disons : “vous êtes trop faibles pour être capables de contraindre le peuple iranien à se mettre à genoux devant vous”, a-t-il ajouté. Les dirigeants européens vivent encore au XIXème siècle et à l'époque coloniale mais ils doivent savoir que la résistance du peuple iranien leur créera encore des problèmes, a-t-il poursuivi. Pour le porte-parole de la diplomatie iranienne, les sanctions unilatérales de l'Occident adoptées contre l'Iran sous le prétexte du programme nucléaire sont illégales, irrationnelles et inhumaines. La véritable raison de ces sanctions est l'indépendance de l'Iran. Même si la question nucléaire est résolue, ils (Occidentaux, ndlr) vont mettre en avant d'autres questions pour faire pression sur l'Iran, a déclaré Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères lors de son point de presse hebdomadaire. Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis lundi à Luxembourg, ont adopté de nouvelles sanctions qui viennent s'ajouter à un arsenal déjà très sévère, notamment depuis l'embargo pétrolier entré en vigueur en juillet dernier. Pékin proteste Téhéran pour sa part affirme sans relâche que son programme nucléaire n'a pas de visées militaires et réclame une levée des sanctions. L'Iran a qualifie, hier, d'"illégales, d'irrationnelles et d'inhumaines" les nouvelles sanctions financières et commerciales adoptées lundi par l'UE. La Chine, principal client de l'Iran en matière de pétrole brut, a aussi fait part, hier, de son opposition au nouveau train de sanctions européen. Washington salue le renforcement des sanctions Les Etats-Unis ont salué lundi le renforcement des sanctions économiques contre l'Iran annoncé par l'Union européenne, estimant que ces mesures augmentaient l'isolement de la République islamique. Le nouveau train de sanctions annoncé par les ministres des Affaires étrangères de l'UE lundi renforce les mesures internationales destinées à faire pression sur le gouvernement iranien et à l'isoler en raison de son programme nucléaire, s'est félicité le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, lors d'un point presse à Williamsburg (Virginie, est).