L'autorité de contrôle nucléaire belge (AFCN) a réclamé des informations supplémentaires à l'électricien Electrabel (GDF-Suez) avant de décider d'un éventuel redémarrage de deux réacteurs à l'arrêt depuis cet été à la suite de la découverte de microfissures. L'Agence a demandé à Electrabel de fournir des informations supplémentaires et d'effectuer encore certains tests dans les prochaines semaines, indique dans un communiqué l'agence à propos des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2, d'une capacité de 2 000 mégawatts (MW) et représentant le tiers de la capacité nucléaire belge. A ce stade, l'AFCN ne voit pas d'éléments qui indiquent que les centrales doivent être mises à l'arrêt définitif. Cependant, l'agence a demandé des éléments complémentaires à l'exploitant avant de pouvoir prononcer une recommandation d'autorisation d'un éventuel redémarrage. C'est une fois quelle disposera de toutes les données qu'elle pourra estimer que la marge de sûreté est restée intacte, ajoute le communiqué. Elle ne précise pas la nature des informations et des tests supplémentaires qu'elle réclame. Electrabel prend acte de cet avis et déploiera en conséquence les actions nécessaires dans les plus brefs délais, a réagi dans un communiqué distinct la filiale de GDF-Suez. L'AFCN avait déjà reçu, en décembre, les conclusions d'Electrabel se prononçant en faveur du redémarrage. Mais elle doit aussi fonder son évaluation finale sur les avis demandés à son conseil scientifique et à des experts internationaux, avant de faire sa recommandation au gouvernement belge, qui prendra la décision. Selon le quotidien Le Soir, les experts de Bel V, la filiale technique de l'AFCN, et ceux de la société privée spécialisée en technologie nucléaire AIB Vinçotte ont proposé la réalisation, en préalable à tout redémarrage, d'un test hydraulique dans les cuves. Celui-ci consiste à injecter de l'eau sous haute pression dans les cuves pour vérifier leur résistance. Mais, souligne le journal, certains experts estiment que ces tests peuvent provoquer des dégâts ailleurs que dans la cuve, tandis que d'autres estiment leurs résultats difficilement interprétables. Tihange 2 et Doel 3 sont les plus modernes des sept réacteurs exploités par l'électricien sur les deux sites de Doel, près d'Anvers, et de Tihange, près de Liège. L'AFCN avait considéré cet été que les anomalies constatées, des milliers de micro-bulles, étaient vraisemblablement présentes depuis la construction de la cuve dans les années 1970 par la société néerlandaise Rotterdamsche Droogdok Maatschappij (RDM), aujourd'hui disparue. L'inquiétude avait dépassé les frontières belges puisque cette société avait au total fourni une vingtaine de cuves de ce type dans le monde.