La déclaration de l'ancienne ambassadrice des Etats -Unis au Mali, visant directement l'ancien gouvernement français de droite d'avoir verser des millions de dollars aux terroristes pour la libération des otages français au Sahel, fait ressortir que c'est un acte dont la responsabilité a bien été déterminée, a " déréglé " sérieusement les efforts de la communauté internationale dans sa lutte contre cette pratique, et affecte de manière profonde la lutte contre le terrorisme transfrontalier. Inspirée par des considérations de politique intérieure, l'ancien gouvernement français de droite aurait pris cette mesure unilatérale, dangereuse, sans s'en référer à ses partenaires. Cette brèche ouverte par l'ex-diplomate américaine donne lieu à toutes les spéculations et à toutes les interrogations sur les intermédiaires qu'aurait utilisés le Renseignement français pour se mettre en contact avec les ravisseurs. En facilitant ce jeu, la France, peu soucieuse des autres considérations sécuritaires, a choisi de négocier avec AQMI pour un tant soit peu prestige de Nicolas Sarkozy, en prévision de sa réélection, mais en vain… Logique dans son refus de négocier avec les terroristes, l'Algérie n'a rien perdu de cet engagement en exprimant à la face du monde qu'elle poursuivra sa politique de non négociation avec les groupes terroristes. Elle a réitéré sa position vendredi par le biais du porte-parole du ministère des Affaires étrangères. " L'Algérie condamne fermement la pratique du versement des rançons aux groupes terroristes et à leurs associés du crime transnational organisé, qu'elle soit d'ailleurs le fait d'Etats ou d'organismes publics ou privés ".L'Etat algérien a appris beaucoup de sa propre expérience antiterroriste. Sa résistance fait des miracles. Et ceux qui aujourd'hui " communiquent " avec les groupes terroristes, ne prennent pas en compte, que ce sont des criminels. La réaction de l'Algérie suivie de celle des Etats-Unis exprime sans aucun doute la crainte de voir la contagion du versement de rançons gagner d'autres Etats. En effet, les enlèvements pour rançon en tant que méthode de financement du terrorisme ont été identifiés dans le monde entier et par les Nation unies, c'est-à-dire par les organes de la loi comme une " source importante " de revenus pour les groupes terroristes. " Des millions de dollars provenant du versement de rançons sont tombés dans l'escarcelle d'organisations terroristes, qui se servent de réseaux de facilitateurs pour acheminer cet argent par le biais de système officieux de transfert de fonds mais aussi, ce qui est inquiétant, par le biais d'institutions financières légitimes, banques et maisons de change par exemple ". A ce propos, les experts de la question mettent l'accent sur l'amélioration, le cas échéant, l'efficacité de la coopération, y compris parmi les services nationaux de la loi et les services étrangers et organismes internationaux à savoir le déploiement de sources d'information, collecte et partage de renseignements, conduite d'opérations d'infiltration, exécution de mandats de perquisition ou auditions de témoins afin d'engager un combat privant les terroristes et leurs alliés des avantages qui découlent du versement de rançons, tout en cherchant à obtenir la libération des otages en toute sécurité. Tout ceci exige un renforcement conséquent des mécanismes de coordination nationale et la coopération internationale, y compris sur le plan logistique, parmi les services de sécurité, en vue de repérer et localiser les terroristes dans les zones où les enlèvements contre rançons constituent une menace et mettre fin ainsi à de tels actes ignobles.