A l'exception de Francfort, les Bourses européennes ont repris des couleurs, vendredi, sur fond de chasse aux bonnes affaires, au terme d'une semaine éprouvante. Les investisseurs ont dû digérer cette semaine une série d'indicateurs économiques décevants, tant en Chine qu'aux Etats-Unis et en Europe et "on reste dans un marché nerveux qui se pose toujours des questions sur l'économie", a souligné Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. L'Eurostoxx 50 a pris 0,75% A contre-courant, l'indice Dax de la Bourse de Francfort a cédé 0,18% à 7 459,96 points, plombé par la chute de SAP et de RWE. Le numéro deux allemand de l'énergie RWE a dégringolé de 8,47% à 26,09 euros au lendemain de son assemblée générale, au cours de laquelle le groupe a confirmé que les résultats seront soumis à forte pression dans les années à venir. Plus grosse capitalisation boursière allemande, SAP, a chuté de 2,99% à 57,85 euros. Le fabricant de logiciels professionnels a accru ses bénéfices et ses revenus trimestriels et confirmé ses prévisions de croissance pour l'année, mais Oliver Finger, analyste de DZ Bank, juge les chiffres publiés "relativement faibles" et souligne la faible performance du groupe en Asie. Lufthansa a cédé 0,46% à 13,91 euros. Meilleure performance de la séance, le chimiste de spécialité Lanxess a gagné 2,19% à 52,63 euros, suivi de Volkswagen (+1,81% à 141 euros). A Paris, l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a repris des couleurs, prenant 1,46% à 3 651,96 points. Les banques ont soutenu la tendance, à l'image de BNP Paribas (+1,76% à 38,97 euros), Crédit Agricole (+1,50% à 6,24 euros) et Société Générale (+1,98% à 24,78 euros). L'Oréal a terminé en tête (+4,33% à 126,40 euros). Le groupe a confirmé tabler sur une nouvelle année de croissance de ses ventes et de ses résultats en 2013, après un premier trimestre jugé "très solide" L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a gagné 0,69% 6 286,59 points, portée par les minières. Eurasian Natural Resources s'est envolé de 26,63% à 291 pence alors que ses fondateurs ont annoncé envisager une offre de rachat en partenariat avec le gouvernement kazakh. Vedanta Resources a pris de son côté 6,08% à 1 151 pence, Fresnillo 2,85% à 1 117 pence et Anglo American 2,21% à 1 596,5 pence. Les banques HSBC et RBS ont gagné respectivement 2,40% à 679,2 pence et 2,41% à 280,5 pence. Le motoriste Rolls-Royce a en revanche cédé 0,80% à 1 123 pence tandis que le numéro un de la grande distribution Tesco a abandonné 0,67% à 363 pence, après l'abaissement de sa note par Standard and Poor's. La Bourse de Milan a pris 1,81% à 15 761 points, emmenée par les banques, alors qu'un président de la République pourrait être élu dans la soirée, ouvrant la voie à une possible résolution de la crise politique. La plupart des bancaires ont terminé en nette hausse, à l'instar de Banco Popolare (+7,01% à 1,053 euro), Mediobanca (+5,14% à 4,584 euros) et Unicredit (+3,60% à 3,628 euros). Bonne séance aussi pour Fiat Industrial qui s'est adjugé 4,01% à 8,68 euros. Parmi les titres en baisse, Telecom Italia a cédé 0,17% à 0,588 euro et Prysmian 0,89% à 14,4 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a progressé de 1,32% à 7 915,5 points. Les principales valeurs bancaires ont terminé dans le vert: Santander, numéro un en zone euro (+1,12%, à 5,228 euros), BBVA (+1,55%, à 6,83 euros) et CaixaBank (+0,85%, à 2,622 euros). Le groupe de distribution espagnol Dia, numéro trois mondial du hard discount, a bondi de 3,80%, à 5,785 euros après avoir annoncé un accord sur la vente de sa filiale turque pour environ 136,5 millions d'euros. La Bourse suisse a regagné du terrain, l'indice SMI terminant en hausse de 0,53% à 7 618,76 points. UBS a grimpé de 3,23% à 14,70 francs suisses alors qu'un courtier a relevé sa recommandation sur le titre tandis que l'action Adecco a gagné 1,89% à 48,62 francs suisses. Transocean, le groupe de forage pétrolier, a cédé 1,34% à 44,94 francs après avoir bondi la veille. Le cimentier Holcim s'est inscrit en repli de 1,09% à 68,25 francs suisses. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en forte hausse de 2,57% à 5 819,66 points, soutenu par les bancaires. Banif a gagné 2,73%, BES 2,67% et BPI 0,94%. BCP, qui s'est envolé de 5,56% à 9,5 centimes, a enregistré la plus forte hausse à la clôture, soutenu par des informations de presse selon lesquelles les autorités grecques ont donné leur feu vert à la vente de sa filiale Millennium Bank à Piraeus Bank. Le secteur de l'énergie a également bénéficié de cette tendance: l'électricien EDP et sa filiale pour les renouvelables ont bondi de plus de 3%. Quant au groupe pétrolier Galp, il s'est apprécié de 2,67%. L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a progressé de 1,02% à 2 553,91 points. Les valeurs liées au secteur énergétique ou aux matières premières ont nettement rebondi: Bekaert (métallurgie) a gagné 2,43% à 22,58 euros et GDF Suez 2,22% à 15,66 euros. Le groupe brassicole AB Inbev a lui avancé de 1,50% à 75,60 euros après avoir trouvé un accord avec les autorités américaines qui devrait lui permettre de racheter son concurrent mexicain Grupo Modelo. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a pris 0,28% à 341,68 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe d'édition Wolters Kluwer (-3,01% à 16,74 euros). Air-France KLM a gagné 3,27% à 6,93 euros. Wall Street finit en légère hausse, rebondissant après une semaine agitée Wall Street a fini la semaine légèrement dans le vert, tirée à la hausse par un rééquilibrage des portefeuilles à l'issue d'une semaine agitée, en dépit des résultats décevants du groupe informatique IBM: le Dow Jones a grappillé 0,07% et le Nasdaq a avancé de 1,25%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average est monté de 10,37 points à 14 547,51 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, s'est apprécié bien plus nettement de 39,70 points à 3 206,06 points, aidé par les bons résultats de Google et Microsoft. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a avancé de 0,88% (+13,64 points) à 1 555,25 points. Vendredi, l'indice Dow Jones était plombé par les chutes d'un ensemble de grandes entreprises peu après la publication de leurs résultats, notamment le groupe informatique IBM, la plus grosse valeur de cet indice très suivi, mais aussi la chaîne de restauration rapide McDonald's et le conglomérat General Electric (GE). IBM, qui a notamment ouvert la porte à des suppressions d'emploi jeudi après des résultats inférieurs aux attentes au premier trimestre, une déception rare dans l'histoire du groupe informatique américain, plongeait de 7,29% à 192,05 dollars. Mais "il est intéressant de noter le bon maintien du marché en dépit des grosses déceptions d'IBM et de GE, avec les bons résultats de deux autres poids lourds, Google et Microsoft", a relevé Michael James, de Wedbush Securities. Google et Microsoft, qui ont dépassé les attentes du marché, avec des revenus meilleurs que prévu et des prévisions optimistes, s'appréciaient de 2,83% à 787,62 dollars et de 3,35% à 29,75 dollars. En plein recentrage sur ses activités industrielles, GE, qui a enregistré un bond de 16% de son bénéfice net au premier trimestre, grâce à un gain exceptionnel, échouait toutefois à convaincre le marché et chutait de 4,12% à 21,74 dollars. McDonald's, qui a annoncé vendredi des résultats décevants pour le premier trimestre, où elle a subi les effets d'une conjoncture économique morose, cédait 1,85% à 100,02 dollars. A l'inverse, le fabricant de produits d'hygiène Kimberly-Clark qui a annoncé vendredi un bénéfice en hausse de 13,5% sur un an, meilleur que prévu, et a relevé ses prévisions pour 2013 s'appréciait de 3,67% à 105,08 dollars. De même, le fabricant d'automatismes et d'équipements aéronautiques Honeywell qui a relevé vendredi sa prévision de bénéfice annuel, après un bon premier trimestre où il a largement dépassé les attentes du marché, avançait de 3,50% à 73,97 dollars. Le fonds Blackstone qui a annoncé son retrait de la course au rachat du groupe informatique Dell s'appréciait de 1,25% à 20,23 dollars, Dell lâchant de son côté 3,63% à 13,44 dollars.
Tokyo clôture en hausse de 0,73%, confiante avant le G20 La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en hausse de 0,73%, confiante dans la capacité du Japon à éviter de sérieuses critiques sur sa politique monétaire lors d'une réunion du G20 Finances à Washington. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 96,41 points à 13 316,48 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau n'est monté de son côté que de 0,33%, prenant 3,70 points à 1 126,67 points. L'activité a été très intense, avec 3,59 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Le yen a perdu un peu de terrain en cours de séance car les opérateurs s'attendent à peu de critique antijaponaise lors de la réunion des ministres des Finances des pays riches et émergents G20. Un yen plus faible signifie des revenus plus importants pour les groupes exportateurs japonais à l'étranger, lorsqu'ils les convertissent en monnaie japonaise. Mais il signifie aussi une compétitivité accrue pour les produits nippons à l'étranger, aux dépens des produits occidentaux. La plupart des observateurs s'attendaient toutefois à ce que les critiques contre le Japon soient peu virulentes voire absentes à Washington. D'une part parce que le gouvernement nippon n'a pas agi directement pour faire baisser le yen, mais que cette dépréciation a été provoquée par un assouplissement monétaire massif de la Banque du Japon, statutairement indépendante. D'autre part car les banques centrales européenne et surtout américaine ont déjà procédé elles aussi à des assouplissements monétaires d'ampleur pour favoriser la croissance, ce qui rend plus difficile aux Européens et aux Américains de formuler des reproches contre Tokyo. Ces spéculations ont entraîné un nouvel effritement du yen, favorable aux titres des groupes exportateurs à la Bourse. Au sein des fabricants d'électronique, Sharp a augmenté de 4,19% à 348 yens, Panasonic de 1,43% à 708 yens et Sony de 1,69% à 1 623 yens. Les constructeurs d'automobiles ont progressé de façon moins nette : Toyota a accéléré de 0,92% à 5 480 yens, Nissan a grappillé 0,20% à 1 025 yens mais Honda s'est effrité de 0,26% à 3 850 yens. Parmi les secteurs les plus en vue a figuré celui des compagnies de transport maritime : Mitsui OSK a gagné 3,42% à 363 yens et Nippon Yusen 1,65% à 247 yens. Les compagnies d'électricité ont aussi fortement progressé : Tokyo Electric Power de 12,56% à 457 yens et Kansai Electric Power de 2,29% à 1 207 yens.
