Les prix de l'or et de l'argent se sont redressés cette semaine, après leur effondrement des quinze jours précédents, mais n'ont terminé la semaine qu'en petite hausse à cause de la publication de bons chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi. Or L'or s'est repris cette semaine, parvenant à gagner jusqu'à 90 dollars depuis son minimum de la semaine précédente (1 180,50 dollars l'once, plus bas depuis août 2010) avant d'être affecté vendredi par un nouveau signe d'amélioration de l'économie américaine. Selon les chiffres publiés vendredi par le département américain du Travail, 195 000 emplois ont été créés en juin aux Etats-Unis, alors que la prévision médiane des analystes tablait sur 166 000 embauches. Le taux de chômage est lui resté inchangé à 7,6% de la population active. Cette amélioration du marché du travail est de nature à pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) à respecter, voire à accélérer, son calendrier de retrait de ses énormes injections de liquidités, estimaient des analystes. C'est l'annonce de ce calendrier - ralentissement des injections dès fin 2013 pour un arrêt complet mi-2014 - qui avait provoqué la dégringolade de l'or de 200 dollars les deux semaines précédentes. "Tous les moteurs traditionnels de la demande d'or se sont affaiblis ou inversés ces derniers mois", c'est-à-dire à la fois la demande comme bouclier contre l'inflation, la demande d'investissement et la demande physique, ont expliqué Julian Jessop et Ross Strachan, économistes spécialistes des matières premières au cabinet Capital Economics. Mais pour les deux experts, "le sentiment négatif envers l'or est excessif", car ils estiment que les risques d'inflation n'ont pas disparu, surtout à long terme, et que les mesures censées limiter les importations d'or en Inde ne dureront pas longtemps. De fait, les analystes de Commerzbank pointent l'augmentation récente des primes payées en sus du prix de cotation pour acheter de l'or en Inde, premier consommateur mondial de métal jaune. "La Fédération indienne des joailliers et des bijoutiers blâme une réduction de l'approvisionnement, soutenant qu'à cause des restrictions les banques importent moins d'or et que les réserves sont insuffisantes pour satisfaire la demande", ont-ils expliqué. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 212,75 dollars au fixing du soir, contre 1 192 dollars la semaine précédente.
Argent Dans le sillage de l'or, auquel il constitue une alternative bon marché, l'argent a repris des couleurs cette semaine. L'once d'argent a terminé la semaine à 19,32 dollars, contre 18,86 dollars sept jours auparavant.
Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, qui sont principalement utilisés dans l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques, ont également terminé en hausse cette semaine, soutenus par des tensions accrues en Afrique du Sud, pays à l'origine de 70% de l'offre mondiale de platine et d'un tiers de celle de palladium. Le syndicat sud-africain Amcu, devenu très influent dans les mines depuis quelques mois grâce à son discours radical, a indiqué mardi qu'il avait réclamé au patronat des augmentations allant jusqu'à 100%, alors que commencent des négociations salariales dans le secteur. "Les compagnies minières ne peuvent pas accepter ces demandes irréalistes, alors qu'elles luttent déjà pour couvrir leurs coûts (de production)", ont jugés les experts de Commerzbank. "Le platine et le palladium devraient donc être bien soutenus", le très probable rejet de ces demandes augmentant la probabilité de grèves, ont-ils ajouté. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1327 dollars, contre 1317 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 669 dollars, contre 643 dollars la semaine précédente.
L'emploi US fait chuter les prix des métaux de base Les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) ont chuté vedredi, affectés par les conséquences de la publication de chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu aux Etats-Unis, effaçant ainsi presque tous les gains engrangés cette semaine. La diffusion de ces chiffres, très attendus par les marchés, a fait bondir le dollar face aux autres grandes devises, ce qui a pesé sur le cours des matières premières libellées dans la monnaie américaine, comme c'est le cas des métaux industriels du LME. Ces derniers deviennent en effet plus coûteux à acquérir pour les investisseurs munis d'autres devises. Autre conséquence négative de cette amélioration du marché du travail américain pour les matières premières: elle alimente les spéculations d'un resserrement rapide de la politique monétaire expansionniste de la Réserve fédérale américaine (Fed). "De bons chiffres sur l'emploi signifient que le ralentissement des rachats d'actifs (de la Fed) se rapproche", a ainsi expliqué Harm Bandholz, chef économiste spécialiste des Etats-Unis chez UniCredit. Les énormes injections de liquidité de la Fed, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, ont eu tendance à alimenter la hausse des prix des matières premières depuis début 2009 en stimulant les investissements, même si cet effet s'est estompé ces derniers mois. Sur les quatre premiers jours de la semaine, les métaux s'étaient appréciés, en raison d'un apaisement des craintes sur l'évolution de l'économie chinoise, très largement première consommatrice mondiale de métaux de base. "Une amélioration des conditions de financement sur le marché interbancaire chinois semble avoir aidé à apaiser les craintes sur l'économie chinoise, même s'il reste à voir combien de temps ce sentiment perdurera", a estimé en début de semaine, Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Des difficultés de refinancement dans le secteur bancaire chinois avaient inquiété les opérateurs la semaine précédente. Enfin, pour les analystes de Barclays, la hausse des cours des métaux en début de semaine a également été due à un "déséquilibre entre une faible offre et une forte demande" de contrats sur les métaux en tant qu'investissement spéculatif. Avant de dégringoler vendredi, le CUIVRE avait plutôt bien commencé la semaine, frôlant même la barre des 7 000 dollars jeudi, grâce à une amélioration de l'activité manufacturière aux Etats-Unis et en Europe et quelques craintes sur l'offre. Le fait que le groupe anglo-australien Rio Tinto n'ait toujours pas obtenu l'autorisation d'exporter depuis la mine Oyu Tolgoi qu'il co-détient avec le gouvernement de Mongolie signifie que le "marché mondial du cuivre devra attendre encore un peu plus pour de nouveaux approvisionnements", ont ainsi souligné les analystes de Commerzbank. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6 783 dollars la tonne cette semaine, contre 6 764,50 dollars la tonne la semaine précédente. L'aluminium valait 1 783 dollars la tonne, contre 1 777 dollars. Le plomb valait 2 007,75 dollars la tonne, contre 2 060 dollars. L'étain valait 19 690 dollars la tonne, contre 19 775 dollars. Le nickel valait 13 526 dollars la tonne, contre 13 749 dollars. Le zinc valait 1 826,50 dollars la tonne, contre 1 856 dollars.
