Le religieux modéré Hassan Rohani a pris ses fonctions de président de la République islamique d'Iran en promettant d'œuvrer à lever les sanctions injustes contre son pays, lors d'une cérémonie retransmise en direct par la télévision d'Etat.Le choix d'un homme compétent qui a servi pendant trois décennies l'establishment (islamique) et a résisté face aux ennemis en tant que religieux témoigne d'un message de fidélité au régime et de confiance au clergé, a écrit le guide suprême Ali Khamenei dans le décret d'investiture lu par son chef de cabinet. L'ayatollah Khamenei a ensuite pris la parole pour affirmer que cet appui se poursuivra tant qu'il (M. Rohani) restera fidèle aux valeurs et aux idéaux du régime islamique, défendra les opprimés et résistera face aux oppresseurs. Il a ajouté qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que les problèmes soient réglés en peu de temps, soulignant que les pressions des ennemis montrent qu'il faut renforcer le pays de l'intérieur. Le guide suprême a par la suite remis le décret d'investiture à M. Rohani qui a embrassé son épaule gauche en signe de fidélité. Dans son discours, M. Rohani a promis d'œuvrer pour sauver l'économie, relancer l'entente constructive avec le monde, faire de nouveaux pas pour la grandeur de l'Iran, assurer les intérêts nationaux et lever les sanctions injustes imposées au pays par les Etats-Unis, les pays européens et les Nations unies en raison de son programme nucléaire controversé. " Le pays a besoin d'une détermination nationale pour s'éloigner de l'extrémisme et (de mettre en œuvre) des politiques modérées ", a-t-il dit. Selon lui, les demandes de la population sont légitimes même s'il est difficile de les réaliser d'un seul coup. La cérémonie s'est déroulée dans la Husseiniyeh (lieu de culte chiite) de l'imam Khomeiny dans les complexes du guide suprême dans le centre de Téhéran. Le numéro un iranien était assis sur une chaise sur une estrade sous un portrait du fondateur de la République islamique. A ses côtés, assis par terre les jambes croisées, les chefs des trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ainsi que l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad, M. Rohani, l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani, qui dirige le Conseil de discernement du régime, et l'ayatollah Ahmad Janati, le chef du Conseil des Gardiens de la Constitution. Les invités étaient en majorité des hommes, des responsables de tous rangs, assis à même le sol, et des femmes portant le tchador noir qui couvre le corps de la tête aux pieds.
