La réforme fiscale a toujours suscité beaucoup de remous. Son contenu fait rarement l'unanimité. Le seul point convergent est la diminution des prélèvements fiscaux par la baisse des taux d'imposition. L'Algérie s'inscrit dans cette optique. Aussi, dans un environnement de plus en plus mondialisé, la fiscalité reste un atout majeur de l'attractivité d'un pays, à l'instar des impôts en vigueur dans notre pays, que se soit pour les impôts directs (IS et IR) ou indirects (TVA). Le gouvernement a décidé d'exonérer les salaires mensuels en-dessous de 12 000 dinars de l'impôt sur le revenu global, IRG, à compter de l'année prochaine, après l'adoption de l'avant-projet de loi de finances pour 2008 qui inclut la révision du barème de l'IRG. Ce dernier avance 3 taux d'imposition au lieu de 5. Les nouveaux taux applicables sont 20, 30 et 35% au lieu de 10, 20, 30, 35 et 40%. Le nouveau barème prendra effet à compter de l'année prochaine, après l'adoption par le Parlement de l'avant-projet de loi de finances pour 2008. A cet effet, les salaires dépassant les 120 000 dinars seront tous soumis à 35%, au lieu de 40% imposés auparavant sur les salaires dépassant les 270 000 dinars. Cette révision intervient après dix ans de silence sur les recommandations de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, dans son rapport sur la loi de finances 2007, qui recommandait un allégement de l'IRG, car outre le fait de rendre la fiscalité moins indigeste, la réduction de l'IRG augmenterait sensiblement le pouvoir d'achat du citoyen. En effet, le relèvement du SNMG à 12 000 DA en octobre 2006 a eu un impact limité sur la capacité de consommation des travailleurs en raison, notamment, d'une imposition qui a immédiatement absorbé le différentiel de gain. Actuellement, ils sont près de neuf millions à reverser ladite taxe aux recettes des impôts. La Direction générale des impôts (DGI) avait de son côté, souhaité une refonte du barème actuel qui toucherait pas moins de deux millions de travailleurs. Son premier responsable, Abderrahmane Raouya, avait cependant conditionné toute correction de l'impôt sur le revenu par l'évolution des fondamentaux macroéconomiques. Il estimera qu'"une révision des barèmes de l'impôt sur le revenu est possible car rien n'est figé, mais cela dépendra de l'évolution des paramètres macroéconomiques" dira-t-il lors de son intervention, hier, sur les ondes de la Radio nationale. Selon Raouya, les actions de réforme "permettront de moderniser notre système de taxation indirecte pour lui permettre de jouer le rôle qui lui est dévolu dans la mobilisation des recettes fiscales". Ainsi, cette révision aura pour but la réduction de recharge fiscale à revenu par le relèvement de 9 000 DA par mois à 13 500 DA par mois, ce qui entraînera bien évidemment un gain de revenu dans la tranche de 9000 DA/mois à 20 000 DA/mois et la stabilisation sur le revenu moyen et supérieur. Le deuxième objectif recherché est la certification de ce barème et de sa progressivité "en réduisant le nombre de taux et on harmonisant le niveau d'imposition des revenus des personnes" conclut-il.