Les prix des alimentaires ont reculé de concert au cours de cette semaine écourtée par un jour férié pour le nouvel An, le marché se focalisant sur l'abondance de l'offre. Ainsi, le cacao a chuté à un plus bas depuis sept semaines jeudi à New York, à 2 629 dollars la tonne, et vendredi à Londres, à 1676 livres sterling la tonne. Selon la revue spécialisée The Public Ledger, la fève brune a souffert de "l'arrivée de nouveaux approvisionnements sur le marché mondial, qui a temporairement levé les inquiétudes sur un déficit d'offre en 2013/2014". Les arrivées de fèves dans les ports de Côte d'Ivoire (premier producteur mondial) sur les trois premiers mois de la saison actuelle (soit d'octobre à décembre) sont ainsi en hausse de 39% par rapport à la même période l'année dernière, selon les données de The Public Ledger. Les inquiétudes sur l'apparition d'un nouveau déficit d'offre en 2013/2014 (après un déficit de 160 000 tonnes la saison dernière) avaient permis au cacao de terminer 2013 en forte hausse (+20%) contrairement aux autres matières premières alimentaires. Le café a également commencé l'année avec des plus bas depuis plusieurs semaines, tombant jeudi à New York à 110,20 cents la livre, un minimum depuis le 12 décembre, et vendredi à Londres à 1592 dollars la tonne, son plus bas depuis le 26 novembre. "Les spéculateurs ont été les principaux vendeurs, avec peu d'intérêt démontré par les producteurs ou les torréfacteurs" alors que la météo est bonne dans les principaux pays producteurs de café, a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. La graine brune, qui est continuellement plombée par une offre pléthorique, a terminé l'année en très forte baisse (-24% à New York et -12% à Londres). Enfin, le sucre a également clos la première semaine de l'année en baisse, quoique légère. "Le marché reste focalisé sur l'importance de l'offre", en particulier en provenance d'Inde et de Thaïlande, a rapporté Jack Scoville. Tout comme pour le café, l'abondance de l'offre a fait chuter les cours du sucre en 2013 (-14% à Londres et -16% à New York). Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1 677 livres sterling vendredi, contre 1788 livres sterling le vendredi précédent. Sur le ICE Futures US de New York, la tonne pour livraison en mars valait 2 636 dollars, contre 2815 dollars sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1 596 dollars, contre 1 699 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 111,65 cents, contre 117 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 443 dollars, contre 444,10 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 16,24 cents, contre 16,32 cents sept jours auparavant.
Maïs et soja reculent face à l'offre sud-américaine Les cours du maïs et du soja produits aux Etats-Unis ont de nouveau été affectés cette semaine à Chicago par la perspective d'une offre abondante en provenance d'Amérique du Sud. Le prix du blé a lui aussi poursuivi son recul. Les échanges sont certes restés limités en cette période de fêtes de fin d'année, mais ils ont été guidés par des facteurs plaidant fondamentalement pour un recul des cours, estimait Frank Cholly de la maison de courtage RJO Futures. Les conditions météorologiques au Brésil et en Argentine se sont notamment améliorées ces derniers jours. L'arrivée de pluies a dissipé les craintes liées au temps sec et chaud qui avait prévalu dans certaines zones importantes de production les semaines précédentes. Les récoltes de maïs et de soja devraient donc y être bonnes, et concurrencer d'autant plus la production américaine. Déjà de nombreux courtiers anticipent que la Chine, important importateur de denrées agricoles, va annuler certaines des commandes passées aux Etats-Unis pour s'approvisionner plutôt en Amérique du Sud. Les chiffres sur les ventes à l'étranger publiés vendredi ont confirmé cette impression pour le maïs: elles sont ressorties bien inférieures aux prévisions en raison notamment d'annulations portant sur 325 000 tonnes, soulignaient les analystes d'Allendale. La Chine est d'autant plus encline à se tourner vers le Brésil et l'Argentine que Pékin continue de refuser les cargaisons en provenance des Etats-Unis de maïs et de DDG (drêche de distillerie), un produit dérivé du maïs et destiné à l'alimentation animale, contenant du MIR-162. Cet élément génétiquement modifié n'a pas encore reçu l'approbation du ministère chinois de l'Agriculture. Les ventes de soja ont elles dépassé les anticipations mais "les courtiers s'attendent à des annulations dans les semaines à venir", affirmait Frank Cholly. Sur le marché du blé, la tendance est aussi à la déprime après le passage sous la barre des 6 dollars. "Il n'y a pas vraiment de nouvelles informations sur le blé. Les prix pâtissent simplement du fait qu'on s'attend à une hausse de la production au niveau mondial", soulignait Dewey Strickler Ag Watch Market Advisors. "Le Canada anticipe une récolte record et l'Australie prévoit de produire sa troisième plus importante récolte", ajoutait-il. Les investisseurs ne semblaient pas non plus s'inquiéter des conséquences de la vague de froid qui s'abat sur plusieurs zones des Etats-Unis, estimant que la récolte d'hiver est bien protégée par la couche de neige déjà en place. Parallèlement, malgré la baisse des prix, la demande ne remonte pas particulièrement: les ventes de blé américain à l'étranger ont été beaucoup moins importantes que prévu la semaine dernière. Dans les séances à venir, le marché se concentrera principalement sur la diffusion le 10 janvier du rapport mensuel du département américain de l'Agriculture sur l'offre et la demande des produits agricoles dans le monde (Wasde). Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars évoluait vendredi à la mi-séance à 4,2050 dollars contre 4,2750 dollars en fin de semaine dernière. Le boisseau de blé pour la même échéance s'échangeait à 5,9700 dollars contre 6,0900 dollars vendredi dernier. Le boisseau de soja pour livraison en mars, le plus échangé, s'établissait à 12,7000 dollars contre 13,1375 dollars il y a une semaine.