Le Parlement ukrainien a abrogé hier les très sévères lois anti-contestation qui ont conduit à une radicalisation de la contestation pro-européenne, selon des images retransmises à la télévision. 361 députés ont voté l'abrogation de ces lois vivement critiquées par les pays occidentaux comme une atteinte aux libertés, et deux contre. Le résultat du vote a été accueilli par des applaudissements. La séance a ensuite été ajournée et les députés doivent alors débattre d'une amnistie des manifestants interpellés lors de heurts avec la police. Les lois anti contestation prévoyaient des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour le blocage des bâtiments publics et des amendes ou détention administrative pour les manifestants portant des masques et casques, comme de nombreux contestataires actuellement à Kiev. Elles prévoyaient aussi des travaux d'intérêt général pour les auteurs de diffamation sur internet, ce qui a été dénoncé comme une forme de censure. L'adoption de ces textes le 16 janvier avait été suivie d'une radicalisation du mouvement donnant lieu à de violents affrontements entre manifestants et policiers qui ont fait au moins trois morts dans le centre de Kiev. La contestation s'est aussi propagée dans le pays et la plupart des administrations régionales de l'ouest sont occupées, empêchant le travail des gouverneurs nommés par le président Viktor Ianoukovitch. Le vote est intervenu lors d'une session extraordinaire du Parlement convoquée pour tenter de trouver une sortie à la crise entamée il y a plus de deux mois avec le refus du chef de l'Etat de signer un accord de libre-échange avec l'Union européenne, préférant un rapprochement avec la Russie.
Azarov présente sa démission "J'ai pris la décision de demander au président d'accepter ma démission du poste de Premier ministre, pour créer les conditions supplémentaires d'un compromis politique et d'un règlement pacifique du conflit", avait auparavant annoncé dans la matinée Mykola Azarov. "Aujourd'hui, le plus important est de préserver l'unité et l'intégrité de l'Ukraine. C'est bien plus important que toute ambition personnelle", a ajouté le chef du gouvernement. Au parlement, les députés ont commencé par entonner l'hymne national. Une minute de silence a ensuite été observée, à la mémoire des personnes tuées dans les violences à Kiev (trois selon un bilan officiel). Européens et Russes, qui s'accusent d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Ukraine, se retrouvent parallèlement à Bruxelles pour un sommet qui devrait être dominé par l'actualité de l'Ukraine, ex-république soviétique.