Le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, M. Abderrahmane Benkhalfa était hier l'invité du forum El-Moudjahid. Celui-ci a d'ailleurs dressé un constat plutôt positif de la place financière en Algérie. C'est ainsi qu'il affirmera que l'Etat s'est engagé dans une vaste réforme de son système bancaire. Il dira en effet, que le marché algérien est en mouvement mais il n'a pas encore atteint un niveau suffisant en ce qui concerne le nombre d'acteurs et de produits bancaires. En Algérie, la banque est une banque de services et de financements. Aussi, le marché financier, qui complète le système bancaire, est peu développé. L'orateur évoquera parmi les nouvelles mesures que connaît notre système bancaire, l'introduction du système ARTS. Ainsi toute transaction de plus d'un million de DA doit passer par ce système. M. Benkhalfa dressera un bilan chiffré du développement du marché bancaire algérien. C'est ainsi qu'il indiquera que le taux de ressources collectif a évolué de 60% en 4 ans et l'évaluation des ressources globales est passée de 2 127 milliards de DA en 2002 à 3 400 milliards de DA en 2006. Aussi, le rééquilibrage du portefeuille destiné au secteur privé a atteint 50% et le financement moyen et long terme est en extension de 48%. Concernant la rénovation du marché du crédit, ce segment a connu plusieurs chantiers selon le délégué de l'ABEF tels que le développement des instrument pour mesurer les risques ; la mise en œuvre d'un système de traitement des dossiers ; l'augmentation du rendement des financement bancaires ; l'élargissement du forcing de la centrale des risques au niveau de la Banque d'Algérie et enfin développer le système de rating qui reste très marginalisé. M. Benkhalfa ajoute que parmi les segments émergents on trouve le marché obligataire qui a enregistré 170 milliards de DA, le leasing 13 milliards DA, les financements structurés 135 milliards de DA et les crédits à la consommation qui ont atteint 63 milliards de DA. Par ailleurs et après plusieurs mois de son lancement, le système de télécompensation a enregistré un succès remarquable selon M.Benkhalfa. Ainsi 7 millions d'opération, ont été inscrites durant cette période soit une moyenne variant entre 200 et 400 opérations par mois pour une valeur d'échanges de 400 milliards de DA. Le délégué de l'Abef conclue que l'année 2008 est une année décisive pour la monétique. Les opérations avec l'étranger ont enregistré 2 milliards de DA pour les opérations du commerce extérieur domiciliées au sein des banques. L'invité d'El-Moudjahid insistera sur la solidité des banques qui ont connu une augmentation des capitaux et fonds propres des banques ; une atténuation des créances non performantes, une amélioration de la qualité des portefeuilles et l'amélioration de la solvabilité des banques (le rendement des fonds propres a atteint 41% et le rendement des actifs 2,3 %). Sur la question des quatre banques publiques qui n'ont pas déposé leur bilan M Benkhalfa a répondu que ces dernières seront sanctionnées. " Nous sommes à un carrefour car nous sommes entrés dans une phase de développement du système bancaire, dans un pays où l'économie est sortie de sa léthargie, où les problèmes politiques et sécuritaires sont derrière nous. Nous sommes normalisés au niveau international, avec une future adhésion à l'Organisation Mondial du Commerce. Il va y avoir une réelle évolution dans les 5 années à venir. L'Algérie compte l'un des plus forts rendements sur l'investissement de la région. Le secteur bancaire est un marché prometteur qui a besoin de nouveaux produits ", conclura M. Benkhalfa.
