L'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) organise prochainement un colloque international sur les perspectives de développement de l'industrie pharmaceutique en Algérie dans le nouveau contexte international. Prévu pour les 22 et 23 octobre en cours, ce séminaire regroupera des experts et chercheurs algériens et étrangers. Les débats seront portés essentiellement sur l'industrie pharmaceutique mondiale, en pleine mutation et la situation de ce secteur dans les pays du Maghreb et l'impact des politiques de libéralisation, notamment au Maroc, en Tunisie et en Algérie. L'industrie pharmaceutique maghrébine est-elle capable aujourd'hui d'affronter les marchés à l'export ? Après la libéralisation du capital des sociétés de fabrication de médicaments, les industriels nationaux s'attaquent à une autre problématique, non moins importante. Les capacités actuelles permettent-elles d'investir de nouveaux marchés ? Ce n'est certes pas la première fois que l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie se penche sur le sujet. Et, même si l'industrie pharmaceutique nationale n'a pas eu de vocation exportatrice, elle est aujourd'hui soumise aux mêmes questionnements. Un constat de base : l'Algérie importe de plus en plus de médicaments. La production locale, qui couvrait 60 % des besoins du marché, a perdu des parts. Néanmoins, la fourmilière de l'importation des produits pharmaceutiques en Algérie a reçu des pouvoirs publics le coup de pied que les producteurs nationaux lui souhaitaient depuis longtemps. Deux mesures ont annoncé un nouveau tournant pris par le gouvernement dans la politique du médicament : le lancement de l'usine de production d'insuline et le nouveau mode de remboursement des médicaments par la Caisse nationale de sécurité sociale. En lançant le tarif de référence, le gouvernement a prouvé pour une fois sa volonté de promouvoir les médicaments génériques et de généraliser leur utilisation. Toutes les procédures, réglementations et incitations seront mises en œuvre pour encourager le recours au médicament générique. La facture de l'importation des produits pharmaceutiques a atteint, en 2005, un milliard d'euros et la production nationale ne couvre que 24 % de nos besoins. Une facture lourde à porter. La détermination de réduire la facture du médicament en Algérie et celle du remboursement par la sécurité sociale est confirmée par la décision prise par le gouvernement de favoriser les investisseurs qui choisissent la fabrication du médicament générique. Ils auront des facilités et des avantages plus grands, outre ceux accordés à la production du médicament en Algérie. Ce n'est pas tout : le soutien de l'Etat et l'appui du budget public vont aller à la production de sérums et vaccins par le nouvel Institut Pasteur d'Algérie, qui avait fait couler beaucoup d'encre au début des années 90.