Il est impossible qu'un Ouyahia et un Belkhadem, ne caressent pas l'espoir de " monter plus haut ". Pas cette fois -ci car Boutef est encore là à nouveau. En dehors de Smaïl Hamdani qui a peut-être des raisons qu'on ne connaîtra jamais de ne pas avoir un tel projet, tous les autres, certainement y compris Sellal pourquoi pas, sont en quête d'une destinée nationale. Ils savent tous que s'engager à accéder à la magistrature suprême sans le quitus des " décideurs " est bien mortel pour les carrières politiques. Y aller contre le candidat " officiel " (si cela n'existerait encore, pas de raison que cela n'existe pas) serait interprété comme un acte de rébellion, un défi qui n'a jamais été " pensé ", et encore moins osé en position de pouvoir. Après tout, pour un chef de gouvernement, " parvenir à ce rang " de (n 1) quand jamais il n'a été possible même seulement de l'imaginer, peut lui faire espérer une promotion au rang " n ", qui est le rang immédiatement supérieur. Personne ne reconnaît que le rang " n 1 ", soit celui d'un des présidents du Parlement, soit un rang purement protocolaire. Y a-t-il un seul chef de gouvernement depuis " la révolution d'octobre " (pas du 17, bien sûr), qui n'a pas pensé à se donner une destinée nationale ? Commençons par le début de la liste. Kasdi Merbah pouvait y prétendre pour au moins deux raisons. Il avait accédé pour jouer le rôle de pompier, ce qui lui accordait toute légitimité à aller plus haut. Il fut celui qui avait désigné Chadli pour la présidence (idée du grade le plus ancien dans le grade le plus haut). Puis, logiquement, ce fut Hamrouche. Pourquoi logiquement ? Il avait un programme, celui des réformes. C'était le programme définitif pour l'Algérie car, après lui, c'était pratiquement son programme, sans lui. Puis ce fut SAG. Pour la première fois, c'est le président de la république qui avait servi de fusible au gouvernement Le suivant fut Belaïd Abdeslam. " C'est l'armée qui m'a choisi ", disait-il, et pas le HCE. Il avait un programme, l'économie de guerre. Il avait ainsi ouvert le front puis avait perdu. " Moi ou lui", disait Ali Kafi, ce fut lui. Puis, ce fut Reda Malek ; " La peur doit changer de camp " ne lui avait pas porté grâce, au moment où les décideurs voulaient éradiquer la peur, et non la transférer dans un autre camp. Puis ce fut Sifi, qui était en symbiose avec les cadres. Le " Nous avons réussi " devait lui ouvrir les portes de la présidence. Cela n'avait pas suffi. Ensuite, on eut Smaïl Hamdani qui n'avait pas exprimé d'ambition présidentielle. Puis on eut Benbitour qui a démissionné, dénonçant un gouvernement parallèle. Dès lors qu'il s'est voulu autonome, et porteur d'un programme, celui des réformes, le destin national pouvait être envisagé. On a prêté les mêmes ambitions à Ouyahia et à Belkhadem, à condition disaient-ils, que le président renonce à un quatrième mandat. Ils ne veulent pas connaître le sort d'Ali Benflis. Mais celui-ci a dû jurer que l'histoire ne sera pas une réédition. Encore moins de deux mois et on connaîtra la réponse. Mais, après le 17 avril, ils vont rêver du poste de vice-président. C'est plus haut et mieux valorisant.