L'Algérie est proche de la réalisation quasi-intégrale des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et ce, à une année de l'échéance de ce programme mondial de développement, selon les appréciations de plusieurs agences des Nations unies (PNUD, FAO...). Adoptés en 2000 par les pays membres de l'ONU et plusieurs organisations internationales, les 8 OMD, dont l'échéance est prévue pour 2015, recouvrent de grands enjeux humanitaires qui vont de la réduction de l'extrême pauvreté et de la mortalité infantile, en passant par la lutte contre plusieurs épidémies dont le VIH/sida, l'accès à l'éducation, l'égalité entre les sexes et la mise en œuvre du développement durable. Pour la Commission économique de l'ONU chargée de l'Afrique (CEA), ''l'Algérie va vraisemblablement atteindre l'ensemble, ou quasi-totalement, les OMD dans les délais''. Concernant la première cible des OMD (OMD1) portant sur la réduction de l'extrême pauvreté et la lutte contre la faim, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a encore affirmé récemment que l'Algérie avait non seulement enregistré une ''avancée significative'' pour réduire la sous-alimentation mais avait surtout atteint ce premier objectif depuis plusieurs années. Cet avis est partagé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui considère que les progrès de l'Algérie en matière de sécurité alimentaire avaient été ''considérables grâce au soutien gouvernemental qui a permis notamment aux agriculteurs de disposer des intrants dont ils avaient besoin''. L'expérience de l'Algérie, selon le PNUD, ''montre que la volonté du gouvernement de soutenir l'agriculture et d'y assumer un rôle de conduite entraîne des effets bénéfiques pour la sécurité alimentaire''. Quant à l'extrême pauvreté, telle que définie par les OMD, les différents rapports indiquent qu'elle reste marginale dans le pays et que son éradication totale est tout à fait possible, sachant que le taux de la population en Algérie vivant en deçà du seuil d'un dollar par personne et par jour est passé de 1,9% en 1988 à un taux inférieur à 0,5% actuellement. Concernant l'OMD relatif à la réduction du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, le PNUD relève que les avancées enregistrées depuis 1990 indiquent que l'Algérie est parmi les pays qui sont ''en bonne voie'', en étant parvenue à réduire de plus de 45% le taux de mortalité parmi les moins de 5 ans. A propos de l'OMD relatif à la scolarisation primaire, l'organe de l'ONU constate également que l'Algérie est parmi les pays africains qui ont déjà atteint ou même dépassé la cible minimum, avec un taux de scolarisation qui est passé de 43% en 1966 à 98% actuellement, soit un taux qui place l'Algérie au même niveau que certains pays développés. En matière d'élimination des disparités entre les filles et les garçons dans les enseignements primaire, secondaire et supérieur, ce même organe onusien souligne que l'Algérie figure parmi les pays africains où la parité a atteint des scores égaux ou supérieurs à 90%. Quant aux progrès en matière d'accès à des infrastructures d'assainissement améliorées en zones urbaine et rurale, le plus fort taux en Afrique est celui de l'Algérie avec un taux d'accès de 98% de la population totale. Agenda de développement mondial post-2015: l'Algérie sollicitée Pour l'objectif relatif à l'amélioration de la santé maternelle (OMD5), il est observé que le taux de mortalité maternelle a fortement baissé et que l'atteinte de cet OMD est ''fort probable'' à l'approche de 2015, affirme l'ONU. Sur la lutte contre le VIH-sida, le paludisme et d'autres maladies (OMD6), le PNUD indique que l'objectif a été atteint, sachant que l'Algérie fait partie des pays à profil épidémiologique bas avec une séroprévalence de l'ordre de 0,1%, tandis que pour le paludisme, le nombre de cas de cette maladie a baissé à moins de 100 et dont la majorité est importée. Ayant pleinement adhéré à ce programme mondial dont elle a réalisé la plupart des objectifs ciblés, l'Algérie a été désignée pour faire partie du groupe de travail de l'ONU chargé de l'élaboration de l'Agenda mondial de développement post-2015 qui prendra le relais des OMD que plusieurs pays en développement n'auront pas pu totalement réaliser d'ici cette date. Du point de vue de l'Algérie, les paramètres à prendre en compte dans l'élaboration de l'Agenda post-2015 concernent la nécessité d'une évaluation rigoureuse du programme des OMD avec ses points forts et ses faiblesses avant la formulation définitive du prochain cadre, ainsi que la coopération et la solidarité internationales qui devraient être un élément fondamental de l'approche à adopter.
