La plupart des Bourses européennes ont perdu du terrain avant-hier, malgré l'ouverture dans le vert de Wall Street, soumises à des prises de bénéfices sur fond de craintes liées à la situation en Irak. "La détérioration de la situation en Irak a fait des dégâts sur les marchés européens aujourd'hui alors que les prix du pétrole ont continué à progresser", a commenté Jasper Lawler, analyste de CMC Markets UK. L'impact de l'Irak sur les marchés reste pour l'instant un prétexte pour souffler, comme la crise en Ukraine il y a peu, tempère Saxo Banque. L'Eurostoxx 50 s'est effrité de 0,04%. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 0,24% à 4 545,28 points. CGG s'est envolé (+10,74% à 10,89 euros), le marché spéculant alternativement sur un rachat de la société ou l'obtention d'un gros contrat en Inde. Plus généralement, le secteur pétrolier et parapétrolier a bénéficié de la hausse du cours du brut. Total a gagné 0,9% à 52,86 euros et Technip, 1,29% à 78,50 euros. En revanche, le secteur de l'aéronautique, sensible aux cours du pétrole, a accusé le coup. Air France-KLM a perdu 2,77% à 10,36 euros, Airbus, 1,08% à 51,28 euros, Safran, 1,52% à 49,12 euros et Zodiac Aerospace, 1,94% à 25,99 euros. Lagardère a souffert (-4,26% à 24,27 euros) d'un abaissement de recommandation par Natixis. A Londres, l'indice FTSE-100 a fait moins bien que le reste de l'Europe, abandonnant 0,95% à 6 777,85 points. Le secteur immobilier a chuté alors que la Banque d'Angleterre pourrait relever ses taux d'intérêt plus tôt que prévu, afin de contenir la hausse des prix des logements. Persimmon a lâché 6,99% à 1 211 pence, Barratt Developments, 6,3% à 346,3 pence, Land Securities Group, 4,37% à 1028 pence, et British Land Company, 4,32% à 686 pence. La hausse des prix du pétrole a par ailleurs pesé sur les compagnies aériennes comme EasyJet (-2,93% à 1 457 pence) et International Consolidated Airlines Group (-3,12% à 379 pence), maison mère de British Airways et Iberia. A Francfort, l'indice Dax a abandonné 0,26% à 9 912,87 points. Les craintes liées aux violences en Irak et à la hausse du pétrole ont bénéficié aux groupes énergétiques. Le numéro un allemand EON a gagné 1,12% à 14,42 euros et son rival RWE, 0,73% à 29,73 euros. Siemens a grappillé 0,01% à 98,80 euros, alors que le marché attend de connaÎtre le détail de l'offre commune que le groupe allemand et le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) doivent dévoiler d'ici lundi pour racheter une partie des activités du français Alstom. Le titre Volkswagen a cédé 0,51% à 196,35 euros. Le géant européen de l'automobile a écoulé pour la première fois de son histoire plus de quatre millions de véhicules sur les cinq premiers mois de l'année. Le chimiste de spécialités Lanxess et le laboratoire Merck KGaA ont respectivement perdu 1,05% à 49,98 euros et 1,09% à 127,40 euros. Lufthansa (-3,44% à 16,27 euros) a terminé bon dernier, ne parvenant toujours pas à se reprendre après sa dégringolade de mercredi, consécutive à un avertissement sur résultats surprise de la compagnie aérienne. La Bourse de Madrid, à contre-tendance, a gagné 0,23% à 11 113,7 points, indifférente à la publication de plusieurs indicateurs macroéconomiques négatifs. Les valeurs bancaires ont terminé en ordre dispersé après la nouvelle baisse de la dette des banques espagnoles envers la BCE: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a fini en hausse de 0,42%, à 7,859 euros, BBVA a gagné 0,34%, à 9,747 euros tandis que CaixaBank a perdu 0,06%, à 4,69 euros. L'action d'Inditex, numéro un mondial du textile par les bénéfices avec sa marque Zara, a fini stable à 111,25 euros tandis que celle du géant pétrolier Repsol a gagné 1,03%, à 19,6 euros. La Bourse de Milan a clôturé quasi à l'équilibre (+0,01%) à 22 166 points. La banque BMPS, engagée depuis lundi dans une méga-opération de capital, a vu son titre grimper de 3,64% à 1,823 euro après plusieurs jours de forte volatilité. Finmeccanica a pris 2,59% à 6,54 euros, alors que les investisseurs spéculent sur une possible vente de sa filiale américaine Drs Technologies. Yoox a perdu 2,93% à 21,21 euros et Autogrill, 2,09% à 6,805 euros. Fiat, dont le patron Sergio Marchionne a selon les médias italiens confirmé les objectifs 2014, a reculé de 1,15% à 7,705 euros. La Bourse suisse a poursuivi son repli, l'indice SMI perdant 0,2% à 8 653,76 points. Le cimentier Holcim a cédé 1,21% à 81,80 francs tandis que la banque UBS a reculé de 1,13% à 17,50 francs. Transocean, spécialiste du forage pétrolier en haute mer, s'est en revanche adjugé 2% à 39,33 francs après avoir annoncé que sa plateforme mobile de forage GSF Magellan était destinée à être vendue. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,51% à 3 151,84 points. Parmi les plus fortes baisses, l'opérateur du réseau électrique belge Elia a perdu 2,49% à 37,15 euros, suivi par le groupe diversifié Ackermans & Van Haaren (-2,15% à 92,08 euros) et le câblo-opérateur Telenet (-2,09% à 42,95 euros). Seules trois valeurs du Bel-20 ont terminé en hausse: GDF Suez a pris 0,9% à 20,71 euros, le bancassureur KBC a progressé de 0,31% à 42,30 euros et le groupe de métallurgie Umicore 0,1% à 34,17 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a cédé 0,21% à 7 238,42 points, plombé notamment par les valeurs du secteur des télécommunications. L'opérateur historique Portugal Telecom a reculé de 2,03% à 2,84 euros et son concurrent de Zon Optimus 1,45% à 5,04 euros. Les valeurs bancaires ont fini en ordre dispersé: la BES a reculé de 3,21% à 0,99 euro, tandis que BCP a gagné 1,01% à 0,18 euro. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,17% à 414,05 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe d'intérim Randstad, qui a cédé 2,28% à 41,60 euros. A la hausse, le groupe de prospection géologique Fugro a gagné 1,61% à 44,19 euros.
