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Ramadhan et grandes chaleurs : Mois bénit, travail banni
Publié dans Le Maghreb le 21 - 07 - 2014

Les employés accusent le Ramadhan et les patrons blâment leurs salariés. Baisse de rendement, lenteur du travail et mauvaise humeur sévissent durant le mois de jeûne. Une simple observation du rythme de travail dans les différents services suffit pour se rendre compte que durant ce mois de privations, beaucoup se contentent d'assurer le service minimum.

Aucune étude n'a jamais été menée sur la productivité du travail durant le mois de Ramadhan. Pourtant, il est commun de dire et d'admettre que la productivité humaine baisse au cours de ce mois sacré. Est-ce un stéréotype ou une réalité ? Il faut noter en outre que ce sont les habitudes de vie ramadaniennes qui sont mises en cause dans le manque d'ardeur au travail.
La canicule et l'abstinence. La privation et la soif. Ce n'est pas facile de travailler dans ces conditions durant le Ramadan. Toutefois, c'est bel et bien le quotidien de nombreux ouvriers sur différents chantiers algérois.
"La fatigue, la soif et la faim. C'est vraiment trop pénible", confie Réda, 19 ans, essuyant avec ses mains les grosses gouttes de sueur qui coulaient sur son front. Originaire de Oued Souf, ce jeune carreleur est pourtant habitué aux grandes chaleurs. Avec ses collègues, Réda déplaçait un tas de carrelage pour l'agencer et le fixer, plus loin, sur le sol et finir la réalisation de l'une des stations du tramway d'Alger. De l'effort et de la concentration sous une chaleur caniculaire. Vêtus de gilets verts et se couvrant la tête avec des casques jaunes, les ouvriers se dispersaient sur un immense chantier. Point de coin ombragé pour se protéger du soleil brûlant d'hier. Accoudé à un muret, l'un des carreleurs s'aspergeait le visage d'eau pour se rafraîchir.
C'est l'heure de sa pause, il se permet une vingtaine de minutes de répit. Karim, 28 ans, originaire de Batna, récemment installé à Alger, l'observe amusé puis rétorque : "Moi, je rentre chez moi complètement mort.
Assommé. Lorsque mon enfant de 7 ans se jette sur moi pour jouer, je le repousse. Je vais directement dans ma chambre pour dormir. Je ne peux pas tenir debout." Karim ne veille pas et ne sort pas la nuit, il n'a pas le choix. Il doit se coucher tôt pour se reposer et se lever vers 4h du matin. Habitués à travailler de 8h à 16h sur le chantier, les horaires sont bousculés dès que le Ramadan pointe du nez. A 5h15, les ouvriers sont déjà sur le chantier.
Ils commencent tôt pour éviter les fortes chaleurs et bouclent leurs journées vers 14h30. "Dimanche, nous avons arrêté le travail vers 18h et samedi vers 16h. En réalité, cela dépend du climat, quand il ne fait pas trop chaud et que c'est possible de continuer, nous continuons.
Quand nous sommes épuisés, on se repose", affirme Ali, 18 ans, sans vouloir être plus précis sur le nombre de pauses. Mustapha s'approche de ses camarades, et leur jette un regard hagard. Grand et maigre, il avance à petits pas vers le groupe, son casque sur la tête. Il est à peine 10h30 du matin et il commence à perdre l'équilibre. "Sincèrement, quand je suis dépassé je ne jeûne pas ! Je suis assommé ! Je ne peux rien faire !", dit-il.
Les autres ouvriers confirment ses propos. Dès que midi sonne, Mustapha commence à perdre patience. Il s'énerve pour des broutilles, en veut à ses camarasur et leur cherche des poux dans la tête. "Il s'emporte, parle en gesticulant ou crie. On lui apporte des cigarettes immédiatement.
Impossible de le calmer sans cela", témoigne Karim. La situation le fait sourire et ne semble guère le déranger. D'ailleurs, comme les autres ouvriers, il n'émet aucun jugement religieux ou moralisateur.
Il comprend son ami et pense à l'aider au moment de sa crise. Avec une rare franchise, Mustapha avoue qu'il ne peut pas se tenir debout durant le Ramadan. Il perd son calme et son énergie. Marié et père de famille, il a des responsabilités à assumer. "Si j'observe le Ramadan, je passerais la journée au lit et je laisserais ma famille mourir de faim. Quand je ne l'observe pas, je bosse normalement. C'est comme ça, je n'y peux rien", confie-t-il.

Jeûne et baisse de rendement
Depuis deux ans, Hani, propriétaire d'un atelier de menuiserie à Alger, préfère baisser rideau pendant le Ramadan et mettre ses ouvriers en congé. "Ils venaient tous complètement sonnés. Il n'y avait rien à en tirer. Ce n'est pas le jeûne qui les épuise mais plutôt le manque de sommeil car ils veillent jusqu'au matin et préfèrent dormir la journée !", explique-t-il, exaspéré par cette situation qu'il n'admet pas du tout et qui lui coûte économiquement. Pendant le Ramadan, le rendement baisse et le risque d'accident s'accroît.
"Il ne sert à rien de stimuler les ouvriers ou de leur mettre la pression. Le rendement est nul et je n'aime pas prendre de risques." Ses jeunes employés manipulent de grosses machines qui coupent et découpent le bois, une erreur peut être fatale. "Je n'ai jamais eu d'accident, mais durant le jeûne, mes employés avaient du mal à se concentrer et se trompaient souvent.
Il fallait tout recommencer." Ce n'est pas de gaieté de cœur que Omar a décidé de cesser toute activité durant ce mois. Il a essayé d'en discuter avec ses travailleurs mais en vain. "Nous nous sommes disputés pour ça. Ils ne peuvent se reposer aux horaires requis." Le soir, ce sont les veillées jusqu'au petit matin, les soirées entre potes ou les balades en bord de mer.
Dans la journée, la ville sommeille. L'Etat est responsable de cette situation, il encourage la fainéantise, estime Omar, puisqu'il réduit les heures de travail de toutes les administrations. "Dans d'autres pays musulmans, rien ne change ! Tout est normal. Ce n'est pas pareil chez nous ! Tout s'arrête, le pays dort !", s'indigne-t-il.
Certes, nécessité oblige, ceux qui sont tenus par des délais ne peuvent se permettre de lever le pied, mais, avec toute la bonne volonté du monde, il devient difficile à 14 heures d'être réellement efficace. " Le Ramadhan n'est pas un mois commode pour travailler. Certes, la journée continue permet d'être actif plus longtemps mais après 14 heures, je deviens moins productif ; je m'arrange donc pour terminer l'essentiel avant cette heure fatidique. Au-delà, ce sont plutôt les réunions, ou les problèmes à régler par téléphone qui prennent le pas ...et encore. Il faut dire que l'absence de café et de cigarette pèse lourd sur ma concentration. De plus, j'évite au maximum le contact des personnes pour éviter les conflits", confie Hassan , cadre d'une entreprise industrielle. Mais la faim n'explique pas tout. Il est vrai que c'est une période de sevrage qui peut être mal vécue chez certaines personnes. Mais n'oublions pas que, à force de veiller chaque soir, on a du mal à garder suffisamment d'énergie pour tenir toute la journée le lendemain, même en temps normal. En revanche, selon Madjid, DG d'une société de multiservice, "la baisse de régime relève beaucoup plus d'une impression subjective. Il y a une attitude sociale qui banalise et rend acceptable le fait que cette période est particulière et peut justifier un comportement particulier, qui va évidemment dans le sens d'un relâchement de l'effort".


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