Le transformateur de lait Emmi a enregistré en 2014 un important recul des bénéfices net et opérationnel en raison d'un amortissement sur sa filiale italienne Trentinalatte. Corrigé de cet élément, le bénéfice a en revanche légèrement augmenté. Le dividende proposé est inchangé. Pour 2015, le groupe se montre prudent en raison notamment du franc fort. Le bénéfice net a baissé de 25% sur un an à 78,9 millions de francs suisse (mio CHF), l'EBIT de 19% à 136,2 mio CHF et la marge correspondante à 4,0%, contre 5,1%, indique le groupe lucernois mardi. Sans tenir compte de l'amortissement de près de 35 mio CHF sur les immobilisations corporelles de la filiale italienne spécialisée dans la fabrication de yaourts Trentinalatte, vendue en octobre 2014, le bénéfice net a en revanche légèrement augmenté à 109,4 mio CHF, contre 97,6 mio en 2013. L'EBIT est également monté à 170,7 mio, contre 160,0 mio CHF et la marge à 5,0% (4,9%). Le chiffre d'affaires avait déjà été communiqué en janvier. Il faisait état d'une hausse de 3,2% à 3,40 mrd CHF. Corrigé de l'effet d'acquisition positif de 1,3% et des effets négatifs des monnaies de 1%, il en résulte une croissance organique de 3,0%. Ces résultats sont supérieurs aux prévisions des analystes. Le consensus avait tablé, pour les chiffres corrigés de l'effet spécial, sur un bénéfice net de 70,5 mio CHF et un EBIT de 135,7 mio CHF. L'assemblée générale du 22 avril proposera le versement d'un dividende inchangé de 3,80 CHF par action nominative, qui sera pris une nouvelle fois sur les réserves du capital.
Résultats satisfaisants La division Europe a grandement contribué à l'amélioration des marges en renonçant sciemment aux activités à marges insuffisantes pour soutenir la rentabilité. En Suisse, l'entreprise a réagi à la pression sur les marges par des rationalisations et des gains de productivité. Le directeur général (CEO) Urs Riedener s'est déclaré satisfait des résultats. "Améliorer le portefeuille de produits de manière ciblée et renforcer les concepts de marque prometteurs est l'une de nos priorités stratégiques. Le résultat 2014 confirme que nous avons actionné le bon levier", a-t-il dit. Le patron a ajouté que si la correction chez Trentinalatte ternit les résultats, il est clair que celle-ci est sur la bonne voie en termes de rentabilité, si l'on regarde les chiffres corrigés des effets exceptionnels. Pour 2015, la société se montre réservée. Elle dit ressentir les effets de la vigueur du franc. Pour atténuer ces répercussions négatives, les prix des produits d'exportation à l'étranger ont été augmentés au premier trimestre. Emmi a intensifié les programmes d'efficience et de réduction des coûts dans toutes les filiales suisses et a négocié des baisses de prix avec les fournisseurs internationaux et les producteurs laitiers. Le groupe laitier industriel entend contrer la force du franc en adoptant de nouvelles mesures d'économies, qui devraient approcher les 10 mio CHF. Des synergies sont notamment visées sur le front des achats, mais la masse salariale ne devrait pas être épargnée. "Nous ne licencions personne, mais sommes réticents à engager", a détaillé le directeur financier (CFO) Jörg Riboni.
Peu d'enthousiasme pour le dividende La mesure phare restera l'augmentation des prix à l'exportation, décidé ces dernières semaines. "Il est encore trop tôt pour évaluer les pertes de volume qui en découleront", a affirmé M. Riedener. Le groupe prévoit pour l'année en cours un recul du chiffre d'affaires de 2% à 3% en croissance organique. La baisse devrait toucher principalement les divisions en Suisse et en Europe, tandis qu'une progression est attendue pour l'unité Amériques et dans les marchés à fort potentiel de développement tels que la Tunisie et le Chili. L'EBIT est attendu entre 150 et 160 mio CHF et la marge de bénéficiaire nette à "juste 3%". Les prévisions de croissance du chiffre d'affaires à moyen terme de 2% à 3% par année sont maintenues. Pour les analystes, les chiffres ajustés de l'amortissement de Trentinalatte sont satisfaisants. Le résultat est plus ou moins conforme aux prévisions et reflète une nouvelle amélioration des marges, écrit la Banque Vontobel. Pour UBS également, l'EBIT de base correspond aux attentes. Le dividende modéré et la perspective prudente pour l'année en cours enthousiasment moins. En tenant compte d'une hausse de 12% du bénéfice ajusté, le dividende modéré de 3,80 CHF est décevant, a estimé la banque Vontobel. A la Bourse, l'action Emmi a fini en recul de 3,20% à 340,50 CHF, dans un SPI en baisse de 0,68%.
