La plupart des Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge après de mauvais indicateurs américains: un nouveau recul, décevant, de la production industrielle en avril et une baisse surprise du moral des ménages en mai. "Le cumul de deux mauvais indicateurs aux Etats-Unis a tiré la cote parisienne et tous les indices européens à la baisse, après un début de séance calme", a résumé Alexandre Baradez, un analyste de IG France. Et ces publications décevantes "n'éloignent pas pour autant la perspective d'une remontée de ses taux directeurs par la Fed", ce qui aurait pu compenser l'impact négatif, a-t-il développé. Les chiffres du jour laissent en effet apparaître que les consommateurs américains "estiment que les prix vont repartir à la hausse", ce qui plaide plutôt pour une remontée des taux directeurs, tout comme les meilleurs chiffres d'emploi rendus publics hier, a-t-il ajouté. L'activité industrielle dans la région de New York a pour sa part connu une légère hausse en mai de 4 points (contre 4,5 attendu par le consensus des analystes). En outre, "au-delà des chiffres américains, la nervosité est toujours alimentée par le dossier grec", a souligné M. Baradez. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,81%. Paris a reculé de 0,71% (35,49 points) à 4 993,82 points, dans un volume d'échanges moyen de 4,1 milliards d'euros. Iliad a grimpé de 0,48% à 218,00 euros, profitant de la publication d'un chiffre d'affaires en hausse de 7% au premier trimestre à 1,075 milliard d'euros. ArcelorMittal a bénéficié (+1,51% à 10,43 euros) du relèvement de sa recommandation à "acheter" contre "neutre" auparavant par Bank of America-Merill Lynch. Les valeurs pétrolières et parapétrolières ont fait les frais du repli des cours du brut. Total perdait 1,83% à 46,47 euros, Technip 3,00% à 61,07 euros et CGG 1,50% à 6,82 euros. Londres a terminé en baisse de 0,18% (12,55 points) à 6 960,49 points. Le secteur minier a terminé dans le rouge, avec Glencore (-1,81% à 293,3 pence), Anglo American (-1,80% à 1.090,5 pence) ou BHP Billiton (-1,03% à 1 533 pence). Le secteur pétrolier a pour sa part souffert de la baisse des cours, avec Royal Dutch Shell (action "A" -1,34% à 1 991,5 pence) et BP (-0,96% à 452,4 pence). SABMiller a pris 0,65% à 3 623,5 pence. Francfort a lâché 0,98% à 11 447,03 points tandis que le MDax des valeurs moyennes a grappillé 0,12% à 20 602,57 points. Seuls Fresenius Medical Care (+0,26% à 76,20 euros) et Infineon (+0,40% à 11,39 euros) sont parvenus à tirer leur épingle du jeu, ainsi que, de justesse, Deutsche Post (+0,02% à 28,15 euros). Le groupe de chimie-pharmacie Merck KGaA a perdu 0,54% à 99,86 euros. Continental a abandonné 1,94% à 209,25 euros. Son concurrent allemand ZF a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition pour près de 10 milliards d'euros de l'américain TRW Automotive après le feu vert des autorités de la concurrence, ce qui va lui permettre de devenir un des plus grands équipementiers automobiles mondiaux. Le fabricant d'engrais K+S a fini lanterne rouge (-2,77% à 28,73 euros). Milan a baissé de 0,32% à 23 474 points. Le fabricant de câbles Prysmian a progressé de 1,61% à 20,89 euros et la banque Intesa Sanpaolo de 1,03% à 3,324 euros. Les banques populaires également ont vu leurs valeurs progresser. A l'inverse, le pétrolier Eni a reculé de 1,74% à 16,95 euros et la banque toscane BMPS de 3,62% à 0,546 euro dans l'attente de nouvelles sur l'augmentation de capital prévue d'ici fin mai. Madrid a perdu 0,71% à 11 317,3 points. Dans les bancaires, le leader Santander a lâché 1,29% à 6,64 euros, son principal concurrent BBVA 0,96% à 9,07 euros et CaixaBank 1,23% à 4,42 euros. Repsol a chuté de 1,40% à 17,90 euros et Telefónica de 1,29% à 13 euros. La Bourse suisse a été une des seules bourses européennes à finir en hausse, grimpant de 0,65% à 9 109,92 points. Richemont, numéro deux mondial du luxe, a affiché la plus forte hausse (+2,77% à 83,60 francs suisses), suivi par la banque Julius Baer (+1,92% à 49,82 francs suisses). Adecco, spécialiste du travail temporaire, a également gagné 1,77% à 74,65 francs suisses après avoir annoncé que la société de gestion de fonds Artisan Partners LP avait augmenté sa participation à 5,40%. L'indice a été soutenu par Roche qui s'est apprécié de 1,75% à 273,60 francs après la publication jeudi de données prometteuses pour des traitements à l'étude lors du congrès de la Société américaine d'oncologie clinique (Asco). L'agrochimiste Syngenta a en revanche reculé de 0,77% à 399,90 francs. Le cours de l'action s'était envolé la semaine dernière après avoir rejeté une proposition de reprise de son rival américain Monsanto, les analystes s'interrogeant depuis sur un éventuel relèvement de l'offre. Bruxelles a également fini dans le vert, prenant 0,16% à 3 674,05 points. Le groupe de distribution Delaize enregistre une des plus fortes progressions: +1,19% à 83,48 euros et le groupe métallurgique Bekaert la plus forte chute: -1,68% à 26,88 euros. Cofinimo, en baisse jeudi, a repris avec un gain de 1,35% à 97,60 euros et Telenet a poursuivi à la baisse avec un recul de 0,83% à 51,68 euros. Amsterdam a clôturé quasiment à l'équilibre (+0,06%) à 490,96 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par le groupe chimique et pharmaceutique néerlandais DSM (+4,72% à 53,44 euros). A la baisse, le groupe pétrolier Shell a perdu 1,48% à 27,62 euros. Lisbonne a perdu 0,66% à 6.120,58 points, dans le sillage notamment du groupe de construction Teixeira Duarte, qui a dévissé de 2,27% à 0,65 euro. Le groupe pétrolier et gazier Galp, un poids lourd, a contribué au recul de la place lisboète en cédant 2,19% à 11,64 euros, tout comme le constructeur Mota Engil (-1,77% à 3,00 euros), le producteur d'énergies renouvelables EDP Renovaveis (-1,22% à 6,63 euros) et l'opérateur Portugal Telecom (-1,14% à 0,52 euro).