Le 3 novembre 2007, la Banque mondiale du Sud a été lancée au cours d'une cérémonie à laquelle ont participé six des sept présidents des pays d'Amérique latine impliqués dans le projet. La Banque du Sud rassemble pour le moment, le Venezuela, le Brésil, la Bolivie, l'Equateur, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. Elle est dotée d'un capital de départ de sept milliards de dollars et a pour but de financier des projets de développement dans la région. La Banque du Sud aura aussi pour but de capter les réserves de la région, qui ont atteint un niveau historique grâce au boom des exportations : plus de 200 milliards de dollars entre le Brésil, le Venezuela et l'Argentine. Pour l'heure, elles sont en grande partie investies en Bons du Trésor américain. La Banque aura enfin pour mission d'accélérer l'intégration latino-américaine avec comme horizon une monnaie commune. Elle aura son siège à Caracas (Venezuela). Les sept pays fondateurs espèrent obtenir l'adhésion des cinq autres pays sud-américains : le Chili, la Colombie, le Pérou, le Guyana et le Surinam. L'idée de la création de la Banque du Sud a été annoncée pour la première fois par le président du Venezuela, Hugo Chavez, au mois de décembre 2006 dans le cadre de sa croisade contre l'influence des Etats-Unis et des institutions financières internationales, qu'il accuse d'être des " outils de Washington ". La naissance annoncée de la " Banco del sur " arrive juste à la veille des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM). L'organisme de crédit fournira une nouvelle architecture financière au développement de la région. " Il n'y aura pas de crédit soumis aux politiques économiques. Il n'y aura pas de crédit créant des calamités dans notre peuple et, en conséquence, ce ne sera pas un outil de domination ", a déclaré le ministre des Finances vénézuélien, Rodrigo Cabesas. Le président Hugo Chavez parle de libérer les pays de la région de la " tutelle du FMI , de la Banque mondiale et de l'Interaméricain ", qui soutient-il, imposent une politique économique qui condamne des millions de gens à la pauvreté. Soutenus par une forte croissance économique, les pays d'Amérique Latine affichent de nouvelles assurances envers le FMI. Après le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay, le Venezuela et l'Equateur viennent, à leur tour, de rembourser de manière ancitipée leur ardoise au FMI. Caracas a réglé rubis sur ongle les 3,3 milliards de dollars prêtes par l'organisme, et Quito a soldé sa dette de 40 milliards de dollars. " Messieurs du FMI et de la Banque mondiale, nous vous disons ciao ! ", a déclaré le ministre vénézuélien des Finances, Rodrigo Cabesas, ravi de reprendre la rhétorique du président Hugo Chavez. Le Venezuela compte désormais recourir, pour d'éventuels financements, à la Banque du Sud. Les Vénézuéliens qui ont participé activement à l'élaboration de la Banque du Sud, défendent une position selon laquelle cette banque régionale devrait avoir un statut d'institution internationale de la même nature de la Banque mondiale, la Banque internationale de développement (BID) ou le FMI. Nombre d'observateurs pensent que le président Hugo Chavez a réussi son idée de création de la " Banco del sur " et qu'il n'y a pas de doute sur le fait qu'il cherche à favoriser la construction de solutions réellement alternatives et de démocratisation au niveau régional. A ce niveau, Hugo Chavez a tout à fait raison de vouloir une Banque du Sud avec une grande capacité financières et pas simplement quelque chose de symbolique.