"Je compte investir dans l'hôtellerie, la banque et l'audiovisuel si l'Etat algérien ouvre le secteur". La déclaration a été faite par Naguib Sawiris, P-DG du groupe égyptien, Orascom Holding en 2005. A cette époque, le groupe égyptien avait déjà consolidé sa position sur le marché national, notamment dans le secteur de la téléphonie mobile et des matériaux de construction. Moins de trois années plus tard, Naguib Sawiris est bel et bien passé à l'action en concrétisant ses projections. En effet, tout en continuant à s'affirmer dans les domaines qu'il a déjà investis, le groupe Orascom vient d'annoncer sa prochaine incursion dans le secteur des finances. A cet égard, tel que l'information a été répercutée par plusieurs canaux d'information, dont le journal britannique "The Guardian", c'est à travers la puissante banque égyptienne, Commercial International Bank (CIB) qu'Orascom compte signer son entrée dans le paysage bancaire algérien. Ceci a été confirmé mercredi dernier auprès de la Bourse du Caire, où la future alliance entre le groupe de Sawiris et la CIB en vue d'ouvrir une banque en Algérie en 2008 a été annoncée. Le même jour, la banque égyptienne a confirmé cette information en précisant même que sa future filiale algérienne sera réalisée et entrera en activité au courant de l'année 2008. Pour ce faire, il a été fait savoir également que la demande d'agrément pour l'ouverture de ladite banque a été formulée et déposée auprès du conseil de la monnaie et du crédit, l'autorité suprême où sont examinés les dossiers d'agrément de banques en Algérie. Lors de la visite qu'il a effectuée à Alger la semaine dernière, le ministre égyptien chargé de l'Economie et de l'Investissement a eu à évoquer le dossier de l'ouverture prochaine de cette banque égyptienne en Algérie, à l'issue de l'entretien qu'il a eu avec le ministre des Finances, Karim Djoudi. En outre, les termes de l'association entre la CIB et le groupe Orascom n'ont pas encore été rendus publics. L'annonce de la création de la future banque commune entre la CIB et Orascom en Algérie, a été l'événement dans les milieux financiers cairotes. Comme premier effet, l'information a fait grimper remarquablement la cote de l'action de la CIB à la bourse du Caire. Avec ce nouvel investissement, Orascom ne fait que confirmer sa position de leader sur le marché algérien des investissements étrangers directs. Depuis son engagement en Algérie, au début des années 2000, le groupe égyptien a toujours été la firme étrangère qui a investi le plus grand capital dans les secteurs hors hydrocarbures. Même sur le plan de choix des créneaux d'investissement, le groupe de Sawiris vient de montrer sa capacité de reconnaître les secteurs les plus névralgiques sur le marché national. Ainsi, après la téléphonie mobile où il est toujours leader, Orascom a opté pour les matériaux de construction en créant la première cimenterie du droit privé en Algérie, dans la wilaya de M'sila puis une deuxième à Mascara et est en passe d'investir dans un secteur aussi stratégique que la pétrochimie à travers un partenariat avec Sonatrach. Pour sa part, la Commercial international bank (CIB), vient d'être élue par le magazine britannique "The Banker", il y a deux semaines, la banque de l'année en Egypte, pour l'augmentation de ses profits nets, l'amélioration de la qualité de ses services ainsi que l'innovation technologique dont elle a fait preuve. Concernant cette première banque à capitaux égyptiens qui s'ouvrira en Algérie en 2008, aucun détail n'a été fourni, à présent, quant à son capital ou les produits qu'elle lancera. En tout cas, il est clair qu'après avoir été convaincus des potentialités énormes que renferme le marché financier national qu'Orascom et son partenaire CIB ont décidé de s'engager dans le créneau bancaire. En effet, ce secteur a atteint réellement sa vitesse de croisière en matière d'ouverture sur les capitaux étrangers, et ce, après l'arrivée de plusieurs banques internationales, ce sont les banques publiques qui sont ouvertes à la participation du capital étranger, à l'instar du CPA.
