Les Bourses européennes sont restées de nouveau hésitantes vendredi, lors d'une journée marquée par la publication d'un indicateur sur l'emploi américain moins bon que prévu par les analystes. Très attendu, le rapport mensuel du gouvernement américain sur l'emploi en avril a fortement déçu sur le plan des embauches, dont la nette baisse témoignait d'une croissance toujours faible à l'entame du deuxième trimestre. L'économie américaine a créé 160 000 emplois le mois dernier, contre 208 000 en mars, là où les analystes tablaient sur 207 000 nouvelles embauches. Le taux de chômage est pour sa part resté stable à 5%. Pris dans son ensemble, le rapport sur l'emploi "met vraiment la Fed dans le pétrin", a conclu dans une note Patrick O'Hare de Briefing. En effet, si le niveau décevant des embauches est susceptible d'accroître la prudence de la Fed, d'autres éléments plus favorables, comme une hausse des salaires, risquent plutôt de l'encourager à poursuivre le retrait de son soutien à l'économie. La banque centrale américaine laisse actuellement planer le flou sur une éventuelle hausse de ses taux d'intérêt lors de sa réunion de juin, plutôt de nature à déprimer Wall Street.
L'Eurostoxx 50 a reflué de 0,12% La Bourse de Paris a fini dans le rouge (-0,42%), pour la quatrième séance d'affilée. L'indice CAC 40 a perdu 18,22 points à 4 301,24 points, clôturant à son plus bas niveau depuis le 7 avril, dans un volume d'échanges limité de 3 milliards d'euros. ArcelorMittal a perdu 1,17% à 4,64 euros. Renault a gagné 0,75% à 81,03 euros. Rubis a profité (+4,26% à 70,31 euros) d'une recommandation positive de Berenberg. La Bourse de Londres a terminé en légère hausse (+0,14%). L'indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 8,45 points, à 6 125,70 points. Parmi les valeurs, les producteurs de métaux précieux ont bondi grâce à la hausse des cours de l'or. Randgold Resources a gagné 6,57% à 6 165 pence et Fresnillo 6,16% à 1 103 pence. Le motoriste Rolls-Royce a progressé de 2,62% à 646,5 pence. Le numéro un européen de la défense BAE Systems a pris pour sa part 1,75% à 489 pence. Le fournisseur de services par satellite Inmarsat a poursuivi sa chute, ayant encore perdu 5,85% à 812,50 pence, après avoir revu à la baisse ses prévisions jeudi. La Bourse de Francfort a pris un peu de terrain. L'indice vedette Dax a clôturé en petite hausse de 0,18% à 9 869,95 points. Le MDax des valeurs moyennes a fini à - 0,08% à 20.042,42 points. Volkswagen (+2,78% à 121,80 euros), Commerzbank (+1,16% à 7,08 euros) et Adidas (+0,88% à 114,10 euros) ont terminé en tête du Dax. L'équipementier automobile Continental (+0,85% à 184,55 euros) les a talonnés. L'éditeur de logiciels et applications professionnelles SAP a reculé de 0,31% à 67,37 euros. Les plus fortes baisses ont été subies par le cimentier HeidelbergCement (-0,60% à 76,49 euros), le groupe de chimie-pharmacie Merck KGaA (-1,03% à 79,04 euros) et l'opérateur boursier Deutsche Börse (-1,48% à 74,03 euros). Parmi les valeurs moyennes, le chimiste Evonik a bondi en tête du MDax (+4,47% à 29,20 euros). La Bourse de Bruxelles a terminé quasi inchangée, l'indice BEL 20 des valeurs vedettes cédant 0,06% à 3 325,86 points. Parmi les valeurs en territoire négatif, l'opérateur de télécoms Proximus (ex-Belgacom) a perdu 1,57% à 27,53 euros, la plus mauvaise performance de l'indice. A l'inverse, le groupe belge de métallurgie Bekaert a gagné 1,72% à 38,70 euros, en tête des sept valeurs qui ont fini dans le vert. La Bourse de Milan a clôturé en légère baisse, l'indice FTSE Mib perdant 0,45% à 17 842 points. La plus forte hausse a été enregistrée par Banco Popolare (+4,29% à 5,475 euros). Les banques BMPS (+2,37%, à 0,648 euro) et Carige (+1,35% à 0,6 euro) ont également bien résisté. A l'inverse, CNH Industrial a perdu 2,84%, à 6,15 euros. Leonardo-Finmeccanica a chuté de 2,81%, à 10,39 euros, sur fond d'inquiétudes concernant le marché des hélicoptères. La Bourse de Madrid a perdu du terrain (-0,15%), l'indice Ibex 35 clôturant à 8 702,10 points. L'action du groupe de BTP Sacyr a accusé une baisse de 1,36% à 1,74 euro, à la suite de la présentation de ses résultats trimestriels. Les autres groupes du BPT et de l'industrie de l'indice des valeurs vedettes de Madrid, étaient aussi dans le rouge. Parmi les banques qui sont reparties dans le vert, Banco Santander, première capitalisation européenne, a pris 0,64% à 4,07 euros, tandis que Bankia a signé la plus forte hausse de l'indice, prenant 2,10% à 0,78 euros. La Bourse d'Amsterdam a progressé de 0,02%, l'indice AEX des principales valeurs finissant à 431,32 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe de forage pétrolier et gazier SBM Offshore (+1,26% à 11,25 euros), et par le groupe bancaire ING (+0,84% à 10,20 euros). La banque néerlandaise ABN Amro a connu la baisse la plus importante (-2,03% à 18,13 euros). L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a fini en recul de 0,92% à 4 990,44 points, pénalisé par la chute de la holding diversifiée Sonae Capital, qui a dévissé de 5,66% à 0,62 euro. La banque BCP (-2,54% à 0,03 euro) et le groupe de télécommunications NOS (-1,58% à 6,37 euros) ont aussi pesé négativement sur la place lisboète. A l'inverse, le producteur de liège Amorim a progressé de 2,10% à 6,23 euros. Après un jour férié, la Bourse suisse a terminé la semaine dans le rouge : l'indice SMI a clôturé à 7 735,60 points (-0,22%). C'est le géant mondial du ciment LafargeHolcim qui a enregistré le plus important repli de la journée (-1,69% à 43,64 francs suisses). Les bancaires ont fini en ordre dispersé. Credit Suisse, qui présente ses résultats trimestriels mardi, a reculé de 1,32% à 13,44 francs suisses et Julius Baer de 1,60% à 38,14 francs suisses. UBS a progressé de 0,53% à 15,10 francs suisses.
La dette finit la semaine calmement Le marché de la dette en zone euro a enregistré de faibles variations vendredi, terminant tranquillement la semaine après avoir pris connaissance des chiffres très attendus de l'emploi américain en avril. "Le marché est relativement creux", observe René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis, qui note "une faiblesse des volumes échanges associée à peu de mouvements". Le principal rendez-vous de la semaine, à savoir le rapport mensuel sur l'emploi américain n'a pas changé la donne sur le marché. En effet, si les taux d'emprunt ont connu une légère détente dans la foulée de la diffusion des chiffres américains, cette dernière a rapidement été dissipée, relève encore le stratégiste. "Il y a eu dans un premier temps une détente spontanée qui a ensuite été totalement corrigée", explique M. Defossez. "C'est seulement dans un troisième temps que le marché se cherche, tentant d'interpréter les statistiques". "Les chiffres sont toutefois difficiles à interpréter", ajoute le stratégiste. "Ils ne sont pas bons mais ils restent trop isolés pour pouvoir affirmer qu'il y a un fort ralentissement". Ces statistiques sont toujours scrutées avec attention par des investisseurs à la recherche d'indices sur les décisions à venir de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui suit de près les évolutions de son marché du travail. A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne s'est légèrement détendu à 0,144% contre 0,161% jeudi à la clôture sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Le taux de la France a fini à 0,521% contre 0,533%, celui de l'Espagne à 1,594% (contre 1,585%) et celui de l'Italie à 1,494% (contre 1,495%). En dehors de la zone euro, le rendement du Royaume-Uni a quant à lui reflué à 1,418% contre 1,465%. Aux Etats-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans évoluait à 1,754% contre 1,745% et celui à 30 ans à 2,618% contre 2,603%. Le taux à 2 ans était à 0,710% contre 0,718%.
L'euro stagne face au dollar L'euro stagnait vendredi face au dollar, qui avait chuté juste après la publication de chiffres franchement décevants sur l'état de l'emploi aux Etats-Unis, mais se montrait finalement résistant. À la clôture, l'euro valait 1,1403 dollar contre 1,1404 dollar jeudi vers la même heure. La monnaie européenne reculait légèrement face à la devise nippone, à 122,17 yens - après être tombé à 121,49 yens, au plus bas depuis plus de trois ans - contre 122,32 yens jeudi soir. Le dollar baissait un petit peu face à la monnaie japonaise, à 107,14 yens contre 107,26 yens la veille au soir. La livre britannique baissait légèrement face à la monnaie européenne, à 79,03 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,4428 dollar pour une livre. La devise suisse reculait face à l'euro, à 1,1093 franc pour un euro, et face au dollar, à 0,9729 franc pour un dollar. La monnaie chinoise a terminé en hausse face au billet vert, à 6,4960 yuans pour un dollar à 15H30 GMT contre 6,5102 yuans pour un dollar jeudi à la même heure. L'once d'or a fini à 1.289 dollars au fixing du soir, contre 1.280,25 dollars jeudi.
